Le conflit de loyauté

Le conflit de loyauté

1. Etymologie

« L'étymologie du terme «loyauté» renvoie à la notion de loi bien sûr. Sur le plan humain, elle implique donc un devoir auquel nous sommes soumis, une réponse aux attentes du groupe auquel nous appartenons. Mais, si la loi appartient à une référence générale, la loyauté vise une relation particulière dans laquelle s'exprime le respect de la loi. La loyauté suppose aussi un échange, un peu à l'instar de ce qu'elle représentait formellement au Moyen-Âge où il y avait une relation d'allégeance au seigneur, une sorte d'obligation qui était teintée de reconnaissance envers celui à qui on devait son appartenance, son statut et sa sécurité. »^[1]. La loyauté renvoie également à un sentiment d’appartenance.

1. Concept  

C’est un concept qui est d’abord introduit dans le monde de l’entreprise et qui s’est ensuite développé grâce à des systémiciens. Actuellement il s’applique principalement au domaine de l’enfance. Il est beaucoup utilisé dans le domaine psychoéducatif. Les loyautés familiales contribuent à la construction psychique. On voit souvent apparaitre ces notions lors des séparations. On fait alors face à ce qu’on appelle des enfants écartelés. Leurs parents les incitent consciemment ou non à prendre part à leurs conflits. Ainsi de nombreux sentiments sont créés chez les enfants le plus fort étant la culpabilité. Elle se traduit envers le parent que l’enfant pense trahir en délivrant des informations à l’autre parti. Le conflit de loyauté se base sur ce sentiment, l’enfant est dans une grande hésitation qui le fait se sentir mal il ne sait pas quelle position adoptée. Ainsi un important mal-être peut se créé. « Les conflits de loyauté naissent lorsque deux loyautés viennent à s’opposer, à se contredire, plongeant le sujet qui en est le siège dans un dilemme »^[2]. Le conflit de loyauté est souvent comparé au conflit Œdipien.

1. Conséquences

Selon l’âge de l’enfant et sa maturité il intériorise plus ou moins le conflit de loyauté que ses parents lui imposent. Cela entraine différents mécanismes de défenses : refoulement, inhibition, idéalisme, clivage, déni, etc…  Ce conflit peut emmener des problèmes de plaintes somatiques ou de construction identitaire/affectifs. Suite à des séparations entrainant ce phénomène les limites notamment le cadre légal sont régulièrement rechercher. Les tiraillements que cela entraine chez l’enfant ainsi que toutes les conséquences et tous les sentiments peuvent découler sur des éléments plus graves comme l’apparition d’une dépression.

1. Solutions proposées

Face à ce phénomène différentes solutions peuvent être envisagées. Le plus important est de réussir à mettre des mots sur les événements qui sont en train de dérouler. Un suivi psychologique peut être proposé aux différents membres de la famille. Des médiations familiales sont également proposées. Elles interviennent lorsque le couple a déjà pris la décision de se séparer. Leurs but est de pouvoir faire s’atténuer le conflit, pendant la période du divorce généralement. La médiation n’est pas un lieu de négociation ou de réconciliation. Elle peut également permettre à l’enfant de trouver un espace de parole pour exprimer ses sentiments par rapport à la séparation de ses parents. Si le couple n’a pas pris la décision de se séparer il existe des conseillers conjugaux. Ces conseillers permettent de réfléchir à la séparation et un de ses objectifs est de limiter les conséquences du conflit de loyauté pour les enfants. Lorsqu’il y a séparation et qu’aucun dialogue n’est possible entre les parents, il est proposé des lieux de rencontre pour que l’enfant puisse garder contact avec ses deux parents. Mais cette solution peut au contraire renforcer le conflit de loyauté car le parent qui voit son enfant dans ce cadre est disqualifié, ce qui permet plus facilement à l’autre parent de manipuler l’enfant. Ainsi lorsque ce dernier voit le parent non gardien chaque informations qu’il peut lui donner le fait culpabiliser d’autant plus.

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