Jean-Luc Lagarce, Juste la fin du monde : Pourquoi, au-delà de la crise personnelle des personnages et de la crise familiale, peut-on parler de crise du langage et de la communication dans la pièce ?
Dissertation : Jean-Luc Lagarce, Juste la fin du monde : Pourquoi, au-delà de la crise personnelle des personnages et de la crise familiale, peut-on parler de crise du langage et de la communication dans la pièce ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar clairetenand • 12 Mars 2023 • Dissertation • 1 375 Mots (6 Pages) • 477 Vues
Conclusion à la séquence sur Juste la fin du monde de Lagarce :
Pourquoi, au-delà de la crise personnelle des personnages et de la crise familiale, peut-on parler de crise du langage et de la communication dans la pièce ?
I) par l’abondance des silences ds la pièce
A) silence plus ou moins volontaire : celui de Louis
- revenu ds sa famille pour parler, dire sa mort prochaine, il repart sans avoir rien dit. Objectif non atteint, crise personnelle non résolue ? II1 » sans avoir rien dit de ce qui me tenait à coeur »
- Ces propos non prononcés sont à mettre en parallèle avec ce qu’il raconte ds l’Epilogue, sa promenade le long d’un viaduc : « je devrais pousser un grand et beau cri (..) mais je ne le fais pas/je ne l’ai pas fait/(…)Ce sont des oublis comme celui-là que je regretterai » (le verbe ‘regretter’ est le dernier mot du texte.)
Lien possible : En finir avec Eddy Bellegueule : p 84, fin du chap ‘le cri’ : » A moi aussi on me demandait Pourquoi tu parles comme ça ? je feignais l’incompréhension, restais silencieux- puis l’envie de hurler sans être capable de le faire, le cri, comme un corps étranger et brûlant bloqué dans mon œsophage. «
- Ce silence s’accompagne d’une écoute : Louis vient pour parler et en fait ce sont les autres qui parlent et lui qui les écoute, ds les face- à- face successifs avec sa sœur, sa mère, sa belle soeur, son frère. Susanne » tu sembles m’écouter sans m interrompre ». Louis écoute et se contente de « deux ou 3 mots » ou d’un « petit sourire ». Cela peut s’interpréter de façon négative : comme du mépris - ou de façon positive par une forme d’altruisme qui l’invite à laisser les autres exprimer leur crise personnelle, sans dire la sienne qui par nature (= mort certaine) est forcément au-dessus de ttes les autres.
- Il est le seul qui ne fera pas de reproches « sans le lui dire, j’ose l en accuser » : il ne dira pas à A qu’il lui
B) silence volontaire : celui d’Antoine
* silence qui précède les soliloques où s’exprime sa crise personnelle et qui est à ses yeux un « exemple « à suivre : fin partie I : « je me taisais pour donner l’exemple »
* silence qui suit son cri « je ne dirai plus rien » p 124 : ce qui devait être dit a été dit : libération ?
C) silence imposé
* par la mère aux deux enfants restés quand ils veulent faire des reproches sur Louis qui est parti : Susanne dit p 65 « nous nous taisons » car la mère le défend en disant qu’il a « toujours fait ce qu’il avait à faire »
* par Catherine à Louis : il est « préférable que vs ne me disiez rien et que vous lui disiez à lui ce que vous avez à lui dire » p 79
* par les frères à Susanne : « Susanne, fous nous la paix ! » « ta gueule Susanne ! »
II) Une parole difficile
A) la difficulté à dire
Antoine p 119 : parlant au départ des mots d’amour au sein de la famille: « rien jamais ici ne se dit facilement »
Susanne à propos de son désir de partir de chez sa mère p 67 : « je ne sais comment l’expliquer/comment le dire/ alors je ne le dis pas »
La mère :« ils voudront t’expliquer mais ils t’expliqueront mal » »cela sera mal dit ou dit trop vite »
Louis à propos de sa famille p 76 »sans pouvoir et savoir jamais rien me dire »
B) la difficulté à trouver le mot juste
La reprise constante : Louis : « annoncer/non dire » ; S : « maison/pavillon », Antoine : « partir/quitter/abandonner » : voir la fiche sur les figures de style chères à Lagarce
La nécessité d’expliciter, traduire son propos cf Susanne : » ce que je veux dire (c’est que tout va bien ) »
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