Minutes de symbolisme - Epeler
Dissertation : Minutes de symbolisme - Epeler. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Nicolas Parizel • 26 Février 2024 • Dissertation • 934 Mots (4 Pages) • 112 Vues
« Epeler »
Ce soir mes FF, je vais vous parler du verbe « Epeler ». Il n’est utilisé qu’à un seul moment dans le rituel, mais pourtant vous savez tous à quoi je fais allusion. C’est dire que malgré sa rareté, ce mot est d’une importance capitale.
Commençons par quelques rappels basiques.
Lorsque nous sommes enfants, et que nous ne savons pas encore lire, la premier chose que l’on va nous enseigner est l’alphabet. On va donc apprendre à reconnaitre chacune des lettres visuellement et l’associer à un son. Une fois cela su par cœur, l’étape suivante est l’apprentissage des syllabes. Même mécanisme, on va associer les lettres pour produire de nouveaux sons que nous devrons apprendre. La troisième et dernière étape est logiquement la lecture et l’écriture de mots entiers.
Epeler est donc la décomposition en briques fondamentales d’un mot entier. C’est aussi le mode de transmission d’un concept. Ce mode permet de ne laisser place à aucun doute, ni aucune erreur sur la façon d’écrire un mot. Il permet donc d’effectuer une transmission d’information de qualité, chose capitale lors d’une instruction.
Le procédé est tellement efficace que nous l’utilisons quasi quotidiennement sans faire forcément attention. Pour ceux d’entre nous qui ont des noms de familles qui feraient des scores considérables au scrabble, c’est même un réflexe.
Le langage est important, car il est fondateur de la pensée. Chaque mot pèse sur notre perception des choses. Il est donc naturel, quand on veut transmettre une idée précise, d’utiliser non seulement un langage approprié, mais une orthographe qui ne laisse place à aucun doute. C’est en cela qu’épeler aide à communiquer un concept propre, et donc une idée qui n’en est pas une autre. En français, il arrive régulièrement qu’après avoir dit une phrase, on soit obligé d’épeler un mot, pour être sûr que nos auditeurs ne le confondent pas avec un homonyme.
En maçonnerie, ces notions de bases sont toujours présentes, mais comme vous vous y attendez, il y a de nouvelles dimensions qui se dégagent dans le rituel. Nous avons souvent tendance à considérer l’apprenti comme un enfant. Dans le rituel on nous dit qu’il a 3 ans et qu’il ne sait ni lire ni écrire. Il est donc logique que pour lui transmettre le mot sacré, nous lui épelions, tel un instituteur le ferait à un élève de CP. Mais à bien y regarder cela va beaucoup plus loin.
D’abord, il est important de noter que, comme dans la vie profane, si nous lui épelons le mot sacré, c’est parce qu’il ne saurait être altérer. Il est capital qu’il soit transmis sans aucunes fautes, sous peine de perdre une partie ou la totalité de sa signification, de sa puissance.
Je parle de puissance, car dans le fait d’épeler, il y a une notion incantatoire. Quand l’expert et l’apprenti, tour à tour, donne une lettre du mot sacré, on a l’impression d’assister à une incantation. Il y a un rythme qui s’installe. Sans que nous nous en rendions forcément compte, chacune des lettres s’impriment dans notre esprit, une à une, telles des runes magiques. L’incantation relâchant toute sa puissance lors de l’énoncé du mot à l’unisson par les 2.
Bien sûr, dans le fait de l’épeler à deux, il y a la notion de reconnaissance mutuelle. Si l’on procède ainsi lors du tuilage, c’est pour s’assurer que les deux personnes sont toutes deux FM, que nul n’est en train d’usurper son statut de FF. Mais on peut y voir aussi un échange. Tour à tour on donne et on reçoit. Ainsi nous œuvrons ensemble à l’édification du mot sacré. Cela renvoie à la construction de notre temple intérieur. Si la FM est une Fraternité, c’est car le FM a besoin de ses FF pour l’aider à bâtir son propre temple.
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