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Le Chevalier Rose Croix, un humaniste sans illusion

Synthèse : Le Chevalier Rose Croix, un humaniste sans illusion. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  1 Mars 2024  •  Synthèse  •  2 264 Mots (10 Pages)  •  149 Vues

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Le CRC : Un humaniste sans illusion ? (L’Humanisme serait-il en train de disparaître ?)

ou comment passer de l’homme initié de l’œuvre au noir à l’homme clairvoyant de l’œuvre au rouge

À écouter la formulation du sujet, je ne pus retenir un sursaut devant ces termes spontanément fâcheux, désolants, funestes pour l’humanité de notre civilisation, et tout simplement la vision de l’homme à venir. "L'humanisme serait-il en train de disparaitre ?"....

Jusqu’à comprendre que cette brusquerie est faite pour nous amener à regarder le passé qui nous place devant ce présent interrogatif.

 Aussi je vous propose d’observer la sente du CRC, pour percevoir son horizon, comprendre où ses yeux le portent, et dans quel courant sa course le porte : l’humanisme avec un "h" minuscule sans illusion ? ou la majuscule de l’Humanisme qui à présent pourrait être amené à disparaitre.

Mais qu'entend-on par humanisme ?

Au Ve siècle avant JC les grecs, conduits à accepter une existence matérielle très simple, ont compris et affirmés l'effort de la réflexion pour rendre le monde intelligible, y mettre un sens, un ordre, un équilibre, au travers desquels s'exprime l'humain. [1]

Ce sont grâce aux qualités et aptitudes d'esprit du peuple grec qui a opéré un "déplacement de la conscience sur l'homme pris dans le sens de l'humanité toute entière" (jm Mencia-Huerta, cahier de l'Alliance) que ce qui deviendra l'humanisme existe aujourd'hui, plaçant l'être humain au cœur de toutes métaphysiques.

En occident, la redécouverte de l'individu en tant qu'être humain se fit à partir du 12eme siècle. [2] Le Moyen Age chrétien comprend de mieux en mieux qu'un homme n'est pas une idée[3] mais une personne qui subsiste devant Dieu et dans un univers où tout lui est révélé comme l'expression d'une volonté divine. Thomas d'Aquin théologien et philosophe du 13eme siècle dira que l'homme est l'être qui tend à réaliser pleinement ses facultés proprement humaines conforté par l'idée que "foi et raison ne peuvent se contredire car elles émanent toutes deux de Dieu".

Avec la Renaissance, à la suite de Pétrarque, le milieu des lettrés italiens redécouvre les textes antiques. Apparait une philosophie de l'existence qui tient l'homme pour valeur suprême et revendique pour chaque homme la possibilité d'épanouir librement son humanité. Le terme humanitas est pris dans le sens cicéronien et représente « la culture qui, parachevant les qualités naturelles de l'Homme, le rend digne de ce nom » [4]. 

Dans son Oratio de hominis dignitae, Pic de la Mirandole propose une vision prométhéenne de l’homme libre, maître de son destin, désormais seul responsable de son devenir et de ses choix. Pour Pic l’ordre des valeurs est inscrit dans l’ordre de la nature et en découle, et l'homme ne peut aucunement le modifier ni y substituer le sien propre. [5] 

Quant à Machiavel et Pierre l’Aretin, occultant la tradition dogmatique de l'Eglise pour s'installer dans une représentation rationnelle du monde, ils considèrent que Traditions et dogmes ne sont plus sources de vérités, au contraire des idées directrices apportées par la raison qui elles se veulent universelles. L'homme s'investit alors du droit de façonner et d'agir sur son environnement. Et pour ces humanistes modernes l'objectif essentiel est l'édification et le maintien de l'ordre social.

Humanisme des modernes

Après avoir mis l'homme à la place de Dieu en tant que source de ses idéaux, le culte de la diversité est aujourd'hui à la place de celui de l'Unité. "L'humaniste moderne refait le monde à son image, mais fort curieusement le plus souvent il demeure dans l'incapacité de vivre les systèmes intellectuels qu'il a lui-même échafaudés en principes universels".

Notre Humanisme

Allons en quête de l'humanisme lié à notre spiritualité.

Le philosophe n'est sage que du point de vue de la sagesse humaine. Au-delà du regard porté sur l'homme dans la manifestation d'un invisible qui nous dépasse, il y a ce qui nous échappe en tant qu'être humain.

Aussi ne trouve-t-on pas que la splendeur d'une Majuscule apposée au mot Humanisme distingue bien autrement une Gloire Rendue qui dépasse notre condition ?

Et dans nos vallées ne sommes-nous pas la continuité de l'humanisme d'Érasme, qui ouvre la voie à "cette idée toute simple et en même temps éternelle que le devoir suprême de l'humanité est de devenir toujours plus humaine, toujours plus spirituelle, toujours plus compréhensive" (Stephan Zweig, le legs spirituel d'Érasme).

L'Écossisme est un humanisme

L'Écossisme que nous véhiculons est un humanisme traditionnel et transcendant, faisant non seulement confiance à l'homme tel qu'il est, mais espère en lui et lui offre les moyens de dépasser sa condition humaine en rénovant son lien avec la transcendance. Il n'est pas question de croyance ou de religion, il est question de comprendre et de respecter les lois de la Nature, l'Essence des Choses.

"Le REAA, est-il écrit dans le Manifeste de l'Ordre Ecossais, se structure autour de la primauté de l'esprit sur la matière et de l'investissement de l'homme par l'Esprit, dans une démarche spirituelle et ésotérique ayant pour objet et pour finalité, la quête d'une unité retrouvée" ().

C'est un réel mouvement d'extension de soi, voie d'anoblissement intérieur qui appelle à prendre le large, large qui ne peut atteindre la beauté du monde et l'amour du prochain que par un changement d'espace et une expérience spirituelle qui définit Dieu.

Oui, Le Macon est en quête de son humanité. C'est parce qu'il n'est pas interchangeable qu'il peut tirer sa dignité de la part de l'Esprit qui réside en lui, et se réaliser par le dévoilement qu'opère le rituel, et son effet qui engendre un nouvel état d'être : l'expérience montre que de la pratique des vertus humaines naissent les qualités morales [6] dont la pratique prépare un état d'harmonie et de sagesse disponible à l'ensemencement des vertus théologales qui viennent d'en haut, enracinant une transformation spirituelle réelle.

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