L’Egrégore et la Chaîne d’Union

L’Egrégore et la Chaîne d’Union

Abordons d’abord le terme d’égrégore qui est j’imagine, un terme peut-être obscur pour nos frères apprentis, par une définition simpliste mais qui permettra d’appréhender les contours de ce concept.

Un égrégore est une entité collective formée par les pensées, les émotions et les intentions d'un groupe de personnes. Il est souvent considéré comme une sorte d'énergie ou de conscience collective. Ces énergies se combinent pour créer une entité collective qui peut influencer le groupe. L'égrégore peut renforcer les croyances et les valeurs de ce groupe, créant un sentiment de cohésion et d'appartenance. Il est entendu que l’égrégore peut prendre une forme positive mais également et malheureusement une forme négative.

Le terme égrégore nous vient du grec egrégorein qui signifie veiller. Ce mot désigne dans le livre d’Hénoch, les anges qui avaient juré de veiller sur le mont Hermon et on le traduit par les veilleurs.

Mais qui se souvient du récit mythique des anges qui veillèrent sur le « Mont Hermon » pour leur dimension d'être collectif ? Il semble bien que ce terme d'égrégore quand il est prononcé dans le cadre d'un rituel maçonnique, ait gardé sa signification immédiate d'effets collectifs, d'énergies communautaires.

Ainsi dans la tradition maçonnique, l’égrégore désigne la force spirituelle collective qui se crée et se renforce au sein d'une loge. Il se développe à travers le rituel, les symboles, les intentions et les énergies qui émanent des frères et des liens qui les unissent.

L'égrégore maçonnique est considéré comme une véritable entité spirituelle, une conscience supérieure qui transcende les individualités.

En fait, l'égrégore pour les Francs-maçons est un temps rare et privilégié dans la pratique du rituel collectif qui se déroule dans la Loge, moment où les frères présents au cours de la tenue éprouvent le sentiment d'une intense communication entre eux, quels que soient leurs degrés et qualités, d'une communion fraternelle des énergies et des vibrations.

Mais il ne faut pas se tromper, l’égrégore ne fait pas partie du rituel, il est un résultat quelque peu hasardeux lié probablement à de nombreux paramètres. Pour parler plus simplement, c’est une mayonnaise qui sans que l’on sache vraiment pourquoi lors d’une tenue, va prendre et où chaque frère ressentira de façon intuitive une forme de fluidité, de sérénité, de communion et d’harmonie, un moment suspendu.

Mais malheureusement la mayonnaise ne prendra pas systématiquement à chaque tenue.

Ce qui me semble marquant dans ce principe d’égrégore c’est cet état qui nous relie à l’ensemble des frères de l’atelier et qui fait que la somme obtenue est bien supérieure à l’addition de chaque individualité.

Il y a, selon moi, une explication. Comme l’indique le rituel, chacune de nos individualités fait partie de la longue chaîne ininterrompue de l’ensemble des maçons passés, présents et à venir.

Cette chaîne nous relie à eux et c’est donc l’ensemble de ces vibrations extra temporelles qui participent à cette équation.

Alors puisque ce lien est immuable, on pourrait se poser la question de savoir si on peut intervenir sur ces paramètres qui faciliteraient la réalisation de cet égrégore. Quelle pourrait être individuellement notre action, notre attitude et que pourrions-nous mettre en œuvre pour favoriser cet état ?

Ce rapport spirituel avec l’ensemble des maçons passés, présents et à venir est un des éléments qui fait lien avec la chaîne d’union. Elle qui symbolise tout particulièrement la fraternité qui unit le Frère avec tous les francs-maçons vivants mais également avec tous ceux qui l’ont précédé et tous ceux qui lui succéderont.

Le symbolisme de la chaîne montre à la fois la fraternité entre l’ensemble des frères et par leur serment prêté, le lien indissoluble qui les unis mais également l’égalité entre chaque frère. Dans une chaîne chaque maillon est semblable aux deux autres maillons qui l’entourent, dans la chaîne d’union il n’y a plus d’apprentis, de compagnons ni de maître mais une chaîne de frères unis dans une aspiration et une espérance collective.

Cette chaîne d’union qui est formée à la fin de chaque tenue s’effectue dégantée. Elle peut être courte, les bras croisés, celui de droite passant sur celui de gauche ou formée à l’aide des serviettes de table comme nous le ferons ce soir à l’occasion d’un banquet d’ordre.

Mais la forme la plus habituelle est la chaîne longue ou les frères se donnent simplement la main.

En fait, pas si simplement, chaque Frère présente sa main droite paume vers la Terre et sa main gauche paume

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