Réduire la pauvreté et la vulnérabilité
Commentaires Composés : Réduire la pauvreté et la vulnérabilité. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar casquette • 29 Décembre 2013 • 1 036 Mots (5 Pages) • 734 Vues
Réduire la pauvreté et la vulnérabilité
Le POVNET du CAD s’intéresse tout particulièrement aux multiples dimensions de
la pauvreté, la vulnérabilité étant l’un de ses aspects essentiels (OCDE, 2001). Cette
dernière reflète le fait pour une personne pauvre d’être exposée à un choc (ou un
« danger ») qui menace son bien-être à un degré supérieur à la capacité qu’elle a de faire
face à ce risque. Une personne qui dispose de peu de moyens ou de ressources peut être
très vulnérable même devant un risque limité, alors qu’un individu bien pourvu en la
matière sera peu vulnérable face à des risques importants.
Le risque et la vulnérabilité sont des facteurs de pauvreté et de recul de la croissance.
Des chocs comme ceux que produisent les catastrophes naturelles, la récession
économique, la contamination par le VIH et le sida, les conflits armés et les drames
personnels, peuvent entraîner la destruction des moyens de subsistance et empêcher
d’assurer aux enfants l’alimentation, l’éducation et les soins médicaux dont ils ont besoin
pour ne pas demeurer toute leur vie en situation de pauvreté chronique
(Krech et al., 2007 ; Voipio, 2007 ; Samson, 2007 ; Orero et al., 2006). Par ailleurs, ce
n’est pas seulement la manifestation directe d’un choc qui compromet le bien-être des
pauvres et des personnes vulnérables. La possibilité de survenue d’un choc crée un risque,
face auquel les hommes et les femmes pauvres doivent acquérir les moyens de s’adapter
pour pouvoir survivre. En l’absence d’une protection sociale efficace, les plus déshérités
adoptent dans bien des cas des stratégies de survie négatives qui perpétueront leur état de
dénuement. Par exemple, les ménages les plus pauvres dont le principal apporteur de
revenus est touché par le VIH et le sida ont très souvent recours, pour faire face à cette
situation, à des solutions aux effets irréversibles, consistant notamment à vendre la terre
ou le bétail ou à retirer les enfants de l’école. Afin d’être moins vulnérables devant des
risques qu’ils ne sont pas capables de maîtriser, les ménages pauvres se mettent souvent à
exercer des activités économiques à faible productivité et peu rentables, pour la simple
raison qu’elles sont aussi moins risquées que les activités à forte productivité/rentabilité.
Les agriculteurs pauvres peuvent ainsi se mettre à cultiver des variétés de plantes offrant
un rendement plus sûr mais moins élevé, ce qui les aidera certes à ne pas tomber dans le
dénuement absolu, mais reviendra pour eux à se priver de moyens efficaces de
s’affranchir de la pauvreté (Drech et al., 2007 ; Voipio, 2007 ; Samson, 2007 ; Dercon,
2005a ; Dercon et al., 2005b). Par conséquent, la vulnérabilité face à la pauvreté constitue
un frein important au développement humain et économique. En particulier, l’absence de
mécanismes fiables de gestion des risques empêche radicalement les pauvres de
contribuer au processus de croissance.
La vulnérabilité est à la fois une cause, un symptôme et un élément constitutif de la
pauvreté chronique (Prowse, 2003). Les risques et les chocs peuvent faire perdre aux
pauvres le capital dont ils peuvent disposer et les enfermer dans un état de dénuement
encore plus grand dont ils seront incapables de sortir (Carter et al., 2004). Le risque peut
accentuer la persistance de la pauvreté et même inscrire celle-ci dans un cercle vicieux
(Dercon, 2004).
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