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La Pauvreté

Mémoire : La Pauvreté. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  1 Mars 2013  •  2 145 Mots (9 Pages)  •  1 471 Vues

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Le Sénégal, comme la plupart des pays d’Afrique subsaharienne, est un pays touché par la pauvreté. Cependant il existe d’importantes initiatives en cours pour combattre le phénomène. Parmi les orientations futures du gouvernement, la lutte contre la pauvreté, qui figure également au premier plan des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), occupe une place de choix. Pour relever le défi, le gouvernement a élaboré un Document Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP) afin de mieux orienter les Politiques, Programmes et Projets (PPP) à mettre en oeuvre dans le cadre de la lutte contre la pauvreté. Ce document a permis de dégager une Stratégie de Réduction de la Pauvreté (SRP) basée sur trois principaux axes de priorité : (i) la création de richesse ; (2) le renforcement des capacités et la promotion des services sociaux de base ; (3) l’amélioration des conditions de vie des groupes vulnérables. Ces axes de priorités ont un soubassement axé sur la croissance économique soutenue afin d’asseoir les véritables bases d’un développement harmonieux. La première phase de la mise en oeuvre de la stratégie de réduction de la pauvreté doit permettre de faire passer l’incidence de la pauvreté de 53,9 % en 2001 à 45 % en 2005, ceci sous l’hypothèse d’un taux de croissance qui va passer de 5,6 % en 2001 à 8 % en 2005. Par la suite, l’incidence de la pauvreté doit être réduite à 35 % en 2010 sous la base d’un taux de croissance supérieur à 8 %. En 2015, année d’horizon pour l’atteinte des Objectifs du

Millénaire pour le Développement, l’incidence de la pauvreté est projetée à 25 % sous l’hypothèse d’un taux de croissance supérieur à 10 %.

L’atteinte de ces nobles objectifs, nécessite beaucoup d’effort de la part de l’État, de la société civile, des partenaires au développement et de tous les acteurs qui militent pour la réduction de la pauvreté. En même temps, elle lance un défi considérable aux chercheurs qui doivent approfondir les connaissances actuelles sur la pauvreté dans tous ses états et ses multiples relations avec l’ensemble des leviers qui permettent de la freiner dans sa course.

Le premier axe de priorité dégagé par la stratégie de réduction de la pauvreté concerne la création de la richesse soutenue au plan macro-économique par une forte croissance soutenue. Cependant plusieurs théories économiques ont montré que la croissance seule ne suffit pas pour réduire la pauvreté. Seule la bonne redistribution des fruits de celle-ci à travers toutes les couches sociales peut avoir un impact considérable sur la réduction de la pauvreté. La présente recherche propose des pistes intéressantes permettant de mieux cerner les relations qui existent entre la pauvreté, la croissance économique et l’inégalité au Sénégal.

I°Une croissance économique qui crée de l’inégalité constitue une menace pour la réduction de la pauvreté

La croissance seule n’est pas toujours suffisante pour réduire la pauvreté. Une meilleure redistribution des fruits de celle-ci à travers toutes les couches de la population permet de lutter plus efficacement contre la pauvreté. Au Sénégal, lorsque le PIB par tête augmente de 1 %, l’inégalité restant constante, l’incidence de la pauvreté baisse de 1,19 %. Par ailleurs, en l’absence de croissance, une variation de 1 % de l’inégalité entraîne une augmentation plus que proportionnelle de 1,29 % de l’incidence de la pauvreté. Le taux marginal de substitution de la croissance à l’inégalité est supérieur à l’unité (1,09). L’effet réducteur de la croissance ne permet pas de compenser l’effet haussier de l’inégalité sur la pauvreté. De plus, en faisant une simulation, on se rend compte que les délais de réalisation des objectifs de réduction de la pauvreté deviennent beaucoup plus courts que prévus quand les inégalités sont réduites. Ces résultats montrent combien de fois il est crucial pour l’État, dans la mise en oeuvre de la stratégie de réduction de la pauvreté, de mettre en place une véritable politique de redistribution des fruits de la croissance de sorte qu’une hausse des revenus ne soit accompagnée d’une élévation de l’inégalité.

Il est donc important de veiller à ce que le premier axe de priorité « création de richesse » de la stratégie de réduction de la pauvreté ne creuse pas davantage le fossé entre les riches et les pauvres. En effet, il existe une profonde inégalité entre les revenus au Sénégal. Les 20 % les plus aisés détiennent à eux seuls 75 % de la richesse du pays, alors que les 20 % les plus pauvres ne se contentent que de 1,3 %. A cet effet, il est vivement recommandé de mettre en place au niveau de la Stratégie de Réduction de la Pauvreté (SRP) une politique économique de réduction des inégalités. Ainsi, la politique fiscale doit être progressive, c’est à dire que la plus grande partie des impôts et taxes doit être supportée par les riches. Quant aux transferts, ils doivent être régressifs, c’est à dire que les pauvres doivent bénéficier d’une plus grande partie. Les systèmes d’assistance sociale doivent également être renforcés et l’accès aux services sociaux de base (éducation, santé, eau potable…) doit être allégé aux populations pauvres. La hausse du Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) et la formation de la main d’oeuvre permettent également de réduire les inégalités.

II°La pauvreté est plus sensible à la croissance dans les zones, groupes et secteurs défavorisés où l’inégalité est faible

D’une manière générale, le taux marginal de substitution de la croissance à l’inégalité est inférieur à l’unité dans les zones, les groupes et les secteurs défavorisés. Ce qui signifie que l’effet bénéfique de 1 % de croissance sur la pauvreté est à mesure de compenser l’effet néfaste d’une hausse de 1 % de l’inégalité. La situation inverse s’observe au niveau des zones, groupes et secteurs nantis. En général le taux marginal de substitution de la croissance à l’inégalité est supérieur à l’unité. Ce qui signifie que la compensation de l’effet néfaste d’une hausse de 1 % de l’inégalité sur la pauvreté, nécessite une croissance plus importante. La zone rurale est particulièrement touchée par la pauvreté avec une incidence de plus de 80 % contre 28 % pour la zone urbaine. Cependant une croissance de 1 %, toutes choses égales par ailleurs, entraîne une réduction de 1,3 % en zone rurale contre 1,07 % en zone urbaine. En terme de politique macro-économique de réduction de la pauvreté, on gagnerait à ce que la zone rurale porte les fruits de la croissance. Ceci revient

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