La Maison Yamazaki

CAILLET Laurence, La maison Yamazaki. Terre humaine, 1991.

BIOGRAPHIE LAURENCE CAILLET :

L. CAILLET est née le 25 juillet 1947 à Paris. Elle s'oriente vers l'étude ethnologique, au Japon. Elle vécut dans ce pays de 1970 à 1976 accueillit par la famille Yamazaki. C’est là qu’elle rencontrera Yamazaki Ikue et qu’elle se liera d’amitié avec elle. Journaliste au bureau international de la radiodiffusion télévision japonaise puis étudiante au département d'anthropologie de l'université de Tokyo et ayant effectué, depuis, de nombreuses enquêtes ethnographiques dans les régions les plus reculées du pays aussi bien qu'à Tokyo, elle parle couramment japonais et compte parmi les trop peu nombreux spécialistes français de la civilisation japonaise. Chargée de recherche au CNRS, elle a travaillé notamment dans le domaine de l'anthropologie religieuse et s'intéresse particulièrement à l'intégration des systèmes de valeurs traditionnels mis au service de la modernité.

RESUME DU LIVRE :

Ce livre retrace l’histoire d’une jeune fille, Yamazaki Ikue, dans les années 20. Fille de la campagne, mais d’une famille aisée, Ikue prend son courage à deux mains et avec l’autorisation de sa famille et l’aide des kami, pars chercher du travail en ville, son rêve ; devenir « maître de beauté ». C’est alors qu’elle entre dans la célèbre maison de coiffure Yamazaki. Comme le veut la tradition, elle vit chez ses patrons et passe plus de temps à faire le ménage qu’à pratiquer le métier de coiffeuse. Devant tant d'assiduité, les patrons cèdent: elle peut enfin apprendre le métier et les Yamazaki lui proposent d'épouser leur fils. Femme de carrière avant l’heure, elle fait fructifier l’entreprise en ouvrant d’autres salons et en inventant des produits. Jonglant entre ces enfants, son mari et son travail elle est l’image des japonais qui façonnèrent le Japon moderne.

INTERET DU LIVRE :

Le texte est agrémenté à chaque début de chapitre de précisions historiques qui remettent en contexte l’histoire d’Ikue. C’est une œuvre qui passe en revue beaucoup des thèmes pionniers des études ethnologiques. On y retrouve celui de la famille qui est représenté par l’ie, la maison familiale. Celle-ci est le cœur de la vie Japonaise qui régit les discisions tout comme le statut des personnes y vivant. L’ie demeure le modèle de l'organisation dans une société où les valeurs familiales investissent aussi le champ de l'économie.

Le personnage d’Ikue, écrit à la première personne, oscille entre modernité et tradition, n’hésitant pas à s’en remettre au kami dès qu’il le faut. Ce livre nous fait donc vivre de l'intérieur une entreprise japonaise et nous donne les clés de ses succès. Il nous permet, à cette échelle, de mieux comprendre comment s'est construite la puissance économique du Japon d'aujourd'hui.

C’est un livre à recommander absolument.

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