Stage à la Caisse d'Allocations Familiales Touraine.
Rapport de stage : Stage à la Caisse d'Allocations Familiales Touraine.. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar David Dibon • 23 Novembre 2016 • Rapport de stage • 3 794 Mots (16 Pages) • 736 Vues
Introduction
En tant que stagiaire de la formation en BTS économie sociale familiale, j’ai effectué un stage à la Caisse d’Allocations Familiales Touraine.
La Caf Touraine est un organisme de droit privé, chargé d’une mission et de gestion de service public. Il s’agit de la branche famille de la sécurité sociale.
Elle a pour missions principales le soutien à la fonction parentale, l’amélioration de la vie quotidienne des familles, de favoriser l’autonomie, l’insertion et la cohésion sociale (en luttant contre la précarité et en soulageant les handicaps).
Notamment, la Caf verse des prestations familiales dites prestations légales, et développe des mesures d’action sociale par le versement de prestations dites prestations extra-légales. La Caf mène une action sociale de façon individuelle (en apportant, par exemple, à des familles modestes des aides pour partir en vacances) ou collective (comme le financement de crèches).
Elle s’adresse à tout public en participant au développement social local, et en apportant des aides financières aux populations modestes et précaires.
La structure, composée d’une direction, d’une direction adjointe et d’une sous-direction, se décompose en quatre secteurs : prestations familiales et sociales, action sociale, agence comptable et administration générale (organigramme en annexe 1). J’ai pu être rattaché au secteur action sociale, auprès d’un chargé de développement social local. Chaque professionnel est réparti sur différents territoires du département d’Indre-et-Loire (carte de répartition en annexe 2).
J’ai souhaité intégrer la Caisse d’Allocations Familiales en tant que stagiaire, tout d’abord par curiosité et par envie de découvrir cette structure complexe, souvent évoquée en cours et clairement acteur majeur de l’action sociale en France. La Caf m’a aussi attiré par sa grandeur et sa diversité. En effet, de mon point de vue, l’importance du personnel, le nombre de professions différentes et la diversité des missions et des actions ne pouvaient qu’être enrichissants.
Dans un premier temps, nous montrerons comment un besoin a pu être identifié par le biais de la structure. Puis, dans un deuxième temps, nous verrons quel projet d’action a pu être mis en place pour répondre à ce besoin.
I- L’élaboration d’un diagnostic
- L’identification d’un besoin
L’aide aux vacances familiales (AVF) est un dispositif permettant aux allocataires de la Caf Touraine de bénéficier, sous certaines conditions, d’une aide financière de l’ordre de 40 ou 80 % (selon le quotient familial) sur le coût d’un hébergement de vacances.
Ce dispositif est censé répondre à un besoin commun à tous : celui de partir en vacances.
En effet, les bienfaits des départs en vacances ne sont plus à prouver, et de nombreux articles et témoignages (Cf. : bibliographie) montrent que les vacances sortent les familles du rythme de vie habituel, de l’angoisse et de l’insécurité du quotidien. Cela favorise la communication et les échanges. Les séjours redynamisent ainsi les relations entre les membres de la famille, qui se disent plus disponibles et plus ouverts au dialogue. Il y a un resserrement du lien parent enfant.
Les vacances ont aussi un impact sur l’image que l’on peut avoir de soi en tant que parent. Partir en vacances avec ses enfants c’est prouver à soi-même et aux autres que l’on est un « bon » parent, que l’on est comme les autres. Et cela permet aux parents d’intégrer les enfants dans une certaine normalité. Par cette normalité, les enfants se trouvent protégés de la stigmatisation liée au fait de ne pas partir en vacances.
Ainsi, les vacances sont plutôt classiques: plages, balades, animations, repos. Ces activités correspondent aux images et représentations que l’on a des vacances, et elles sont satisfaisantes pour les familles dans la mesure où elles correspondent à la normalité.
Les vacances peuvent être un levier, faire sortir les personnes de la lassitude face au quotidien, leur donner envie de s’investir dans de nouveaux projets. Le départ permet aux bénéficiaires d’avoir un nouveau regard sur eux et sur leurs capacités. Il crée le sentiment de pouvoir agir positivement sur sa vie quotidienne.
Enfin, les effets positifs sur l’acquisition de compétences nouvelles pouvant être réutilisées dans la vie courante sont aussi soulignés. Il est vrai que pour partir en vacances, il faut planifier, prévoir, épargner, donc faire de nouveaux apprentissages. Grâce à cette rupture provoquée avec le quotidien, de nouvelles envies, de nouveaux projets (professionnels…) peuvent se poser et remettre ainsi en cause un quotidien isolant.
La Caf d’Indre-et-Loire dispose d’un budget de 650 000€ pour faire partir en vacances les bénéficiaires de l’AVF. Or, le constat a été fait que le dispositif est peu utilisé. En effet, sur 18 000 bénéficiaires potentiels, ils sont 1275 à utiliser cette aide financière, soit 7,08%. Il y a donc bien un besoin institutionnel, celui de répondre au non-recours à l’AVF.
- L'analyse de ce besoin
Un questionnaire évaluatif des utilisateurs et non-utilisateurs de l'AVF en 2014 m'a permis d'identifier les différentes causes pouvant expliquer le non-recours à l'AVF par les allocataires bénéficiaires.
Tout d'abord, on peut préciser que le taux de participation au questionnaire pour les utilisateurs est de 37% et de 16% pour les non-utilisateurs. Pour pouvoir être utilisé, un questionnaire doit avoir au minimum 10% de participation. À titre comparatif, ce questionnaire a obtenu un taux de réponses plutôt élevé, ce qui montre l'intérêt porté aux vacances par les allocataires.
De plus, pour 95,2% des utilisateurs, l'AVF a été déterminante pour leur départ en vacances et 86,3% n'ont pas bénéficiés d'autres aides. Ce qui veut dire que l’AVF a permis de partir en vacances à des familles qui n’auraient pas pu sans cette aide.
Ces premières données chiffrées permettent de donner une certaine légitimité au dispositif et témoignent de son utilité.
Si on regarde le profil des utilisateurs, on voit que 93,1% partent avec leur propre voiture. Seulement 8,7% trouvent les informations concernant le dispositif compliquées. De plus, 66,4% ont choisi le mobil-home comme hébergement, et le mois d'août est privilégié à 55,1%.
Du côté des non-utilisateurs, on observe premièrement une moyenne de revenu mensuel plus faible que pour les utilisateurs. En effet, les utilisateurs sont 58% à avoir un salaire mensuel supérieur à 1200€, contre seulement 38,3% pour les non-utilisateurs.
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