Les Inaptes Au Travail
Cours : Les Inaptes Au Travail. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar liah • 20 Mai 2013 • Cours • 507 Mots (3 Pages) • 893 Vues
« Cher lecteur, j’écris ces mots dans des moments de plus grand désespoir, je ne sais ni ne
crois que ces lignes, je pourrai jamais les relire après « l’orage ». Qui sait si j’aurai la chance de
pouvoir révéler au monde le profond secret que je porte en mon coeur ? Qui sait si jamais je reverrai
un homme « libre’ , si je pourrai lui parler ? Il se peut que les lignes que j’écris seront le seul
témoignage de ma vie. Mais je serai heureux si mon récit te parvient, à toi citoyen libre du monde. (…)
Cher toi, qui trouveras ces écrits !
Je t’adresse une prière, cela étant le but essentiel de mon écriture, au moins que ma vie condamnée
à la mort ait un contenu. Que mes jours infernaux, que mon demain désespéré aient un but à l’avenir.
Je ne te fais part que d’une partie infime de ce qui s’est passé dans l’enfer d’Auschwitz – Birkenau.
(…)
Les victimes malheureuses sont déjà arrivées. Les voitures s’arrêtent. Les cœurs sont transis.
Les victimes se tiennent là glacées d ‘épouvante, impuissantes, résignées et déçues, regardant autour
sur la place, le bâtiment où leur monde, leurs jeunes vies, leurs corps frémissants disparaîtront bientôt
pour toujours. (…)
Attaché sur une colonne, la première, là-bas, un panneau dans plusieurs langues explique…qu’elles
doivent enlever leurs vêtements pour les faire désinfecter.(…)
Elles s’y sentent encore attachées, aux vêtements qui gardent toujours la chaleur de leur
corps. Et ils sont là, jetés, ici une robe, là un pull, qui les ont vêtues et si bien chauffées. Oh ! si elles
pouvaient les mettre encore une fois, ces robes, comme elles seraient heureuses. En sont-elles
vraiment là, la situation est-elle si tragique que leur corps ne pourra plus jamais porter de vêtements ?
(…)Une femme sort du rang et ramasse un foulard de soie qui se trouve sous le pied d’un ami (…)Je
lui demande : « Pourquoi avez-vous besoin d’un foulard ? –comme souvenir », me répond la fille
avec sa voix calme. Avec lui, elle veut aller à la mort. (…)
La marche, la marche de la mort commence. Elles marchent avec fierté, d’un pas ferme, audacieuses
et courageuses, comme si elles se dirigeaient vers la vie. (…) Elles marchent maintenant calmes et
impassibles, sans s’effondrer vers la fin imminente. Des femmes nues et en pleine vigueur n’arrêtent
pas de marcher. On dirait que la marche dure une éternité. Une éternité. On
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