Le suicide chez l'homme
Dissertation : Le suicide chez l'homme. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Guillaume Ferland • 3 Février 2017 • Dissertation • 3 252 Mots (14 Pages) • 784 Vues
Le suicide chez l’homme
Introduction
Dans notre société, le suicide est encore aujourd’hui, pour beaucoup, un phénomène complexe pour lequel il n’existe pas de cause unique. Même si ces suicides sont généralement des cas individuels sans aucun lien direct apparent entre eux, on peut y remarquer une récurrence du phénomène depuis 1978 (date de création du Centre de prévention du suicide de Québec). Cela affecte tous les groupes d’âge et est encore dans certains cas, la seconde cause de mortalité après les accidents malgré une diminution continue depuis 1981 autant chez les hommes que les femmes[1].
On remarque que le suicide est beaucoup plus élevé chez l’homme que chez la femme, jusqu’à 3,5 fois plus élevé malgré le fait que la femme fait plus de tentatives que l’homme. Depuis une quarantaine d’années, une nouvelle physionomie du suicide serait apparue dans tout l’occident qui entrerait « en coïncidence avec des bouleversements en profondeur des sociétés modernes (de leur structure économique, de leur cadre politique et institutionnel)[2] ».
Ce travail présente que le suicide serait un phénomène social et que les hommes et les femmes n’agissent pas de la même manière quant au suicide. Nous regarderons aussi l’effet de la modification de la définition familiale chez les adultes et de l’effondrement de celle-ci. Afin de vérifier cette hypothèse, nous regarderons dans un premier temps les données et les causes possibles de cette grande distance de genre dans le suicide du 20e et 21e siècle. Dans un second temps, nous discuterons de l’influence anomique de la dissolution de la famille selon Daniel Dagenais sur le fait que « le suicide contemporain révèle à un autre niveau à quel point la société des individus dépendait finalement du fait que ceux-ci étaient des hommes et des femmes[3] », une synthèse de la place de l’homme et de la femme dans la société et de leurs besoins aujourd’hui.
Le suicide
Le suicide, une question de létalité
Comme première cause de suicide de genre masculin, on pourrait parler de l’utilisation de moyens plus létaux par l’homme. Selon une étude d’Elnour et Harrisson (2008), la probabilité de causer la mort de chacune des méthodes plus létales se répartit comme suit :
Moyens létaux | % Utilisation comparativement à la femme |
Arme à feu | 90% |
Pendaison/Asphyxie | 83% |
Noyade | 80% |
Saut devant un objet en mouvement | 79% |
Gaz et leurs émanations | 62% |
Saut d'un lieu élevé | 60% |
Accident de véhicule | 32% |
Instruments tranchants | 3% |
Médicaments, drogues et poisons | 2% |
Ce tableau démontre que 80,7% des hommes québécois s’étant suicidés ont utilisé l’une des quatre méthodes considérées comme étant les plus létales (l’utilisation d’une arme à feu, la pendaison, monoxyde de carbone ou noyade). La femme, quant à elle, utiliserait des moyens avec le même but ultime étant de mettre fin à une souffrance quelconque, mais considérée moins létaux comme l’utilisation de médicaments, overdose de drogues, ingurgitation de poisons et l’utilisation d’instruments tranchants.
Cette utilisation plus létale pourrait être expliquée par une possession plus élevée et un plus grand usage d’armes à feu par l’homme, notamment pour la chasse[4]. Deux études suggèrent que l’arme à feu serait une méthode de suicide plus acceptable pour les hommes, alors que les médicaments et les poisons le seraient plus pour les femmes[5][6], ironiquement elles tentent de se suicider en majorité grâce à une surdose d’antidépresseurs. Alors que le surdosage peut être mortel, il est moins immédiat et, par conséquent, plus susceptible d'être empêché avant le décès. On s’entend que c’est beaucoup plus facile faire un pompage d’estomac sur une personne inconsciente qu’essayer de « reconstruire » une partie du corps en miette.
L’hypothèse la plus courante serait que les femmes seraient moins sérieuses dans leurs tentatives de mette fin à leur jour, mais que se serait plus pour une tentative d’attention ou d’un cri à l’aide. Je pense plutôt que le sérieux de l’acte n’a rien à voir avec la volonté ou pas, mais que la femme serait tout aussi sérieuse sur son acte que l’homme avec des exemples comme la femme n’ayant pas contacté ou avertit quelqu’un avant de commettre l’acte ou d’avoir tout simplement barrée la porte avant de commettre un empoisonnement. Certaines autres théories avancent aussi que l’utilisation de pilules irait plus avec la vanité, que la femme aimerait garder intact son visage après la mort.
Le suicide, une question d’acceptation
Pour l’instant, on pourrait avancer le fait que l’homme serait généralement plus « sérieux » que la femme a mettre fin à ses jours avec les différentes méthodes de commettre l’acte. Maintenant appuyons-nous sur une autre théorie, celle que le suicide chez l’homme serait plus accepté dans la société que le suicide chez la femme. Pour expliquer le rationnel derrière cette théorie, nous allons nous appuyer sur le fait que l’intention de produire un comportement ou un geste est déterminée par l’attitude et la norme sociale perçue. L’attitude, dans ce cas-ci, est définie comme une « prédisposition à agir de façon positive ou négative à l’égard d’un objet, d’une personne ou d’une situation, et ce, à partir des pensées et de ce qui affecte l’individu[7] » et que la norme sociale perçut se réfère aux pressions sociales que l’individu associe à la production d’un comportement ou d’un geste donné.
Au Québec, un sondage téléphonique de qui aurait été effectué auprès de 1000 personnes démontre que les hommes (24%) considèrent plus le suicide que les femmes (18%) comme une solution accepte dans certaines circonstances[8]. Un autre sondage québécois utilisant la même question, auprès de 991 Québécois, démontre encore une fois que le suicide est une solution acceptable (26,1% contre 22,8%) pour l’homme[9].
Encore selon une autre étude, les individus tendent à se conformer aux comportements suicidaires considérés comme étant acceptés par leur genre, car ils craignent une désapprobation sociale suite à des comportements qui s’éloignent de cette norme[10].
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