Le Mariage Précoce
Recherche de Documents : Le Mariage Précoce. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar ayouyati • 25 Avril 2013 • 638 Mots (3 Pages) • 1 237 Vues
Malgré l'entrée en vigueur du nouveau code de la famille en 2004 (la Moudawana), le mariage des mineures au Maroc est en hausse, s'alarment aujourd'hui les autorités. En 2006, les juges ont reçu 30 312 requêtes pour déroger à la loi qui fixe à 18 ans l'âge légal du mariage. En 2009, 42 000 demandes de mariage de filles mineures ont été déposées, émanant pour la plupart du milieu rural.
Dans le même temps, le nombre de mariages de mineures autorisés a augmenté de 8 % en 2009 pour atteindre 33 253. « Des chiffres qui nous interpellent tous », déclarait il y a quelques semaines Nouzha Skalli, ministre marocaine de la famille et de la solidarité. Et qui pourraient bien se révéler en deçà de la réalité.
« Les mariages de mineures ne sont pas tous comptabilisés, indique Fouzia Assouli, présidente de la Ligue démocratique des droits de la femme (LDDF). Officiellement, on considère que ces unions représentent 10,5 % du total des mariages au Maroc. Mais c'est en fait bien plus important. Nous l'avons constaté dans des villages où l'on pratique encore le mariage coutumier qui n'est pas transcrit. Il est encore très fréquent dans le Moyen Atlas et dans certaines campagnes. On le voit à Imilchil, par exemple, réputé notamment pour son festival des fiançailles. »
Augmentation aussi des des mariages prononcés sur simple lecture du Coran
À cela, s'ajouterait la montée des mariages prononcés sur simple lecture du Coran, «par Al Fatiha» (du nom de la première sourate). Une pratique défendue par les courants radicaux face « à des institutions considérées comme impies, souligne Fouzia Assouli.
Ce genre de mariages est pratiqué par des extrémistes religieux, jusque dans les villes et jusque dans les facultés. Mais il n'y a aucune trace. C'est un mariage qui échappe au cadre juridique, dans lequel les droits des femmes et des enfants ne sont pas reconnus. »
« Le gouvernement marocain et les courants féministes tirent vers l'avant pour changer les choses, mais en même temps les courants religieux extrémistes tirent en arrière, profitant de l'ignorance et de la misère », déplore de son côté Aatifa Timjerdine, coordinatrice nationale du réseau Anaruz, qui réunit les centres d'écoute des femmes victimes de violence, et membre du bureau de l'Association démocratique des femmes du Maroc (ADFM).
Depuis mars dernier, une vingtaine d'associations marocaines se sont regroupées au sein de la Coalition pour le printemps de la dignité. Leur objectif : la réforme du code pénal, discriminatoire envers les femmes. Et tout particulièrement l'abrogation du paragraphe de l'article 475 qui annule la peine d'un violeur d'une mineure, s'il épouse sa victime. « Si la réforme ne passe pas sur les autres questions comme l'héritage, nous voulons qu'au moins cet article soit supprimé. Il représente une grave atteinte aux droits fondamentaux », indique la présidente de la LDDF.
Isolement exclusion, pauvreté, analphabétisme, les maux sont multiples
Pour lutter contre la violence faite aux filles, il y a les lois, mais encore faut-il les connaître. Six ans après la nouvelle Moudawana,
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