L'excision
Fiche : L'excision. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar tetelle0 • 3 Mars 2013 • Fiche • 2 195 Mots (9 Pages) • 1 374 Vues
Elle s’appelle Sophie, elle a 8 ans et vit au Mali. Elle s’appelle Bobo, elle a 7 ans et est sénégalaise. Elle s’appelle Khadou, elle a 7 ans et habite en Ethiopie. Ces petites filles pourraient avoir comme point commun l’insouciance, la candeur, l’innocence de la petite enfance. Et pourtant, ce n’est pas le cas. Loin de là, Mesdames et Messieurs. Sophie, Bobo et Khadou ont toutes les trois connu la douloureuse et traumatisante expérience d’une pratique barbare. (temps de silence long) L’excision. Connaissez-vous cette pratique ? Laissez moi vous l’expliquer à travers le témoignage de Banémie. « J'avais 13 ans. Un matin, ma sœur s'est réveillée tôt et elle a mis de l'eau à chauffer. J'ai vu arriver 4 femmes... Elles m'ont attrapée par les deux bras et m'ont amené de force dans les toilettes, elles m'ont terrassée. L'une est restée sur moi, à cheval, elle a attrapé mes deux poignets et les a croisés et a appuyé sur ma poitrine. Une autre tenait un pied, une autre encore tenait le second pied, et l'exciseuse était au milieu. Je vous assure, j'ai crié au secours. Et là, la douleur... Vous ne pouvez pas vous en rendre compte. Quand j'en parle aujourd'hui j'ai encore les larmes aux yeux. Ça n'a pas été facile, il y avait tellement de sang qui coulait. J'ai passé deux mois chez l'exciseuse avant que la plaie ne se referme. » Comment est-il possible qu'en 2012, alors que le monde est rempli d'innovations techniques et de toujours plus de nouveautés, que de telles choses soient encore vécues par plus de 130 millions de fillettes et de femmes dans le monde ? Comment cela est-il possible dans un pays comme, par exemple, la France, dite "développée" et où les nouvelles technologies en matière médicale ne font que s'améliorer? En effet, à l'heure où l'on peut entrer dans un corps grâce à minuscule caméra; pourquoi cette pratique barbare, sauvage qui consiste à sectionner, le plus souvent sans anesthésie est-elle encore d'actualité? Car il s'agit, il faut bien le dire, d'un acte de torture ni plus ni moins, mais un acte monstrueux car un acte de torture qui est décidé par la famille, par les parents et avec la bénédiction de tous ! Alors aujourd’hui, Mesdames et messieurs, nous n’allons pas vous parler de choses agréables et nous nous en excusons, nous allons prendre le temps de vous exposer cette pratique barbare car il nous semble indispensable de vous éclairer sur cette réalité brutale qui touche plus de 130 millions de filles dans le monde. Égypte, Éthiopie, Kenya, Sénégal, Mali..Terre africaine, régions du proche orient, Asie du sud-est, et bien plus encore pratiquent.. Les mutilations génitales féminines. La procédure consiste en l'ablation partielle ou totale des organes génitaux féminins, qui est dans certains cas suivie d'une suture, et constituent de ce fait une violation des droits universellement reconnus de l'être humain, notamment celui de disposer librement de son corps. Pratiqué dans une trentaine de pays Africains et sur 3 millions de petites filles dans le monde, la MGF est une pratique courante et profondément encrée dans les mœurs. Khadou, une Éthiopienne témoigne, «Souvent j'entends dire que l'excision, c'est notre identité. Mais mon identité, ce n'est pas qu'une ablation, et un sexe cousu. Ma culture, c'est aussi une langue, de l'art, des contes, des écrits ...». Lorsque que les jeunes filles, d'environ 4 à 5 ans, sont excisées, ces dernières sont emmenés dans la foret. On ment aux petites filles pour qu'elles ne soient pas nerveuses, angoissées et qu'elles ne crient pas, qu’elles ne se révoltent pas. La fillette est entourée à ce moment de 3 ou 4 autres femmes, dont l'exciseuse et la mère. L'exciseuse ne fais pas partie de la famille, elle exerce son métier mais n'est en aucun cas ni une infirmière qualifiée, ni un médecin. Les conditions hygiéniques sont donc presque inexistantes. Les instruments de l'exciseuse utilisées ne sont pas stérilisés, les hémorragies ne peuvent donc pas être contrôlées, beaucoup d'enfants voient leur plaie s'infecter par la suite à cause du manque de précaution sanitaires.
Comme nous l'avons dit, les pays pratiquants sont extrêmement nombreux. Cependant, on connaît moins l'origine. D'origine païenne, l'excision s'est donc développée bien avant l'apparition des religions. La carte géographique de l'excision montre que les pays à métissage négro-arabes et africains l'ont adoptée rapidement mais il est difficile de situer avec exactitude son origine. L'excision aurait été pratiquée à l'époque des pharaons. Cette pratique ancestrale est aujourd'hui très rependue dans le monde et pratiquée sur des enfants du sexe féminin. Mais une question persiste, pourquoi?
La première raison aux mutilations sexuelles féminines est sociale. La pression au sein de la famille ou des communautés, incite à se conformer à ce que font ou ont fait les autres et créé une forte motivation pour perpétuer cette pratique. Ces mutilations sont souvent considérées comme faisant partie de l’éducation d’une jeune fille et dans sa préparation à l’âge adulte et au mariage. Elles sont souvent motivées également par des croyances relatives à ce qui est considéré comme un comportement sexuel approprié, c’est-à-dire que ces pratiques ont à voir avec la virginité prénuptiale et la fidélité conjugale. Selon certaines croyances et de nombreuses communautés, les mutilations sexuelles réduiraient la libido féminine, ce qui aideraient les femmes à résister aux actes sexuels. A cela s'ajoute une justification esthétique. Oui, vous avez bien entendu, Mesdames et Messieurs: c'est pour satisfaire des idéaux de féminité que l'on torture ces jeunes filles. Des idéaux selon lesquels les jeunes filles sont soit disant propres et belles après l’ablation de parties de leur anatomie considérées comme « masculine » ou « malpropres ». Des raisons esthétiques entre donc en compte pour justifier des années de souffrances.
Enfin, il faut aussi souligner que le prétexte religieux est régulièrement avancé. Beaucoup pensent que l’excision répond à une recommandation de la foi musulmane ou de peur que le clitoris n'empoisonnerait l'homme ou l'enfant à la naissance. Mais c'est faux! Rien dans les textes religieux n'encourage cette pratique. C'est une fausse idée véhiculée par la société. On s'appuie sur la foi des familles pour justifier l'injustifiable. C'est d'autant plus difficile à explique que
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