L’excision

L’excision est l’ablation du clitoris, elle est parfois accompagnée de l'ablation des petites lèvres et de la suture des grandes lèvres. La mutilation de l'appareil génital féminin est un rite millénaire, on ignore cependant où et pourquoi il s'est développé. Quelques 2 millions de fillettes de 4 à 12 ans sont mutilées chaque année. Sous prétexte de préserver la virginité, exigée par les maris, et supprimer les pulsions sexuelles, les fillettes subissent l'excision avec infibulation, ou bien après l'ablation totale des parties génitales externes, la couture des deux côtés de la vulve. Beaucoup de petites filles décèdent des suites du choc, de la douleur insoutenable ou d'une hémorragie. Géographiquement, la pratique se rencontre dans de nombreuses parties du monde. Elle est plus fréquente en Afrique subsaharienne, en Asie du Sud-Est (Yémen, Indonésie et Malaisie) et dans quelques régions du Proche-Orient. L'excision représente actuellement pour les fillettes, avec le mariage, la cérémonie la plus importante de leur vie : ce n'est qu'après s'être soumises au rite de l'excision qu'elles deviennent de jeunes femmes et qu'elles sont pleinement acceptées et reconnues dans la communauté.

Dans les pays où elle est pratiquée, l’excision est défendue au nom de :

▪ la préservation de la virginité (considérée comme un idéal féminin au mariage),

▪ l’amélioration du plaisir sexuel masculin (par le rétrécissement du vagin ou de l’orifice vaginal)

▪ la protection contre le désir féminin (considéré comme malsain par les partisans de l’excision et non contrôlable en cas d'absence d'excision),

▪ raisons hygiéniques,

▪ raisons esthétiques,

▪ la préservation du patrimoine culturel ou traditionnel (initiation à l’état de femme, peur que le clitoris n'empoisonne l'homme ou l'enfant à la naissance...).

L’excision est très dangereuse pour la santé ; elle provoque :

▪ la formation de kystes et d’abcès

▪ des infections

▪ la stérilité (consécutive à l’inflammation des organes génitaux)

▪ de fortes douleurs

▪ une perte de sensibilité sexuelle empêchant la femme des prendre plaisir à la sexualité

▪ de fortes douleurs lors des règles et de la miction

▪ des troubles psychiques

▪ des accouchements plus risqués pour la mère et l’enfant.

En Suisse, l’excision est depuis longtemps considérée comme une lésion corporelle et, à ce titre, elle est interdite. Elle peut être punie d’une peine de dix ans de prison même si elle s’est faite avec l’accord de la fille. Depuis le 16 décembre 2010, le Conseil national a même adopté une norme pénale qui interdit spécifiquement tous les types de mutilations génitales féminines exécutées en Suisse (à l’avenir à l’étranger aussi).

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