Fiche de lecture Les Invisibles
Fiche de lecture : Fiche de lecture Les Invisibles. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Sylvie Carla • 24 Juin 2019 • Fiche de lecture • 2 166 Mots (9 Pages) • 763 Vues
FICHE FILM LES INVISIBLES [pic 1]
Réalisateur : Louis-Julien Petit
Acteurs : Noémie Lvovsky, Audrey Lamy, Corinne Masiero,
Pablo Pauly, Deborah Lukumuena
Genre : Comédie française / Film social
Distributeur : Apollo Films
Date de sortie : 9 janvier 2019
Durée : 1h42mn
Représentation : Festival d’Angoulême 2018, Arras Film Festival 2018
Le réalisateur :
Louis-Julien Petit met un point d’honneur sur le vivre ensemble, l'acceptation des différences, la dénonciation des injustices sociales qui étaient importants dans sa famille. Son métier est un prolongement de ce qu’il est et il veut poser sa caméra dans les combats, dans l'urgence ; travailler sur les résistants et mettre en lumière certaines aberrations.
En 2014, il réalise Discount, l'histoire d'employés d'un magasin discount, qui sont en voie de licenciement après l’installation de caisses automatiques et décident de créer un commerce équitable à partir de produits jetés par la grande distribution. Au cours de l'écriture du scénario, il rencontrera une caissière poursuivie pour le vol de bons de réduction imprimés sur des tickets de caisse laissés par les clients, suite à quoi le projet a pris une nouvelle tournure face à l'attitude positive de la jeune femme. Pour la première fois, un partenariat a été mis en place entre Allociné, l'équipe du film et les Restos du cœur. Les revenus publicitaires générés par la bande-annonce ont été reversés par Allociné à l'association.
En 2015, Louis-Julien Petit tourne pour Arte, Carole Matthieu avec Isabelle Adjani et Corinne Masiero, adapté du roman noir de Marin Ledun, Les Visages écrasés (2011) qui met en scène une femme médecin du travail face au mal-être au travail, poussé à son extrême.
Puis touché par le livre Sur la route des invisibles, écrit par Claire Lajeunie, en complément d’un documentaire qu’elle réalise pour France 5 ; le réalisateur, passera un an à se documenter et multiplier les rencontres de femmes SDF et de travailleurs sociaux, en centres d’accueil. Il se lance alors dans une comédie sociale afin de donner voix aux « laissées-pour-compte » ainsi qu’aux travailleuses sociales qui les accompagnent dans leur quotidien, deux catégories aussi imperceptibles l’une que l’autre aux yeux de la société et intitulera le film « Les Invisibles ». ll exigera de ses comédiennes le même investissement: Audrey Lamy s'est ainsi rendue dans un centre d’accueil à Grenoble où elle a aidé les bénévoles à faire les courses et la cuisine. De son côté, Corinne Masiero était déjà bien sensibilisée à la cause : très engagée, la comédienne développe depuis plusieurs années un projet de structure d’insertion éco-citoyenne pour lutter contre la précarité et l’exclusion. Il choisira de réunir des actrices non professionnelles pour incarner les femmes SDF de son film. Il désirait engager des femmes qui avaient connu la rue et qui avaient réussi à en sortir ou qui vivaient en foyer d'accueil. Le casting s’est déroulé entre entretiens individuels de 150 femmes qui devaient parler de leur vie pendant une heure face caméra et des ateliers pour les observer en groupe et mieux cerner leurs personnalités. Il en choisira une quinzaine. Pour faciliter la tâche à ces comédiennes en herbe, l'histoire a été tournée dans l'ordre chronologique. Elles ont également choisi chacune un nom d'emprunt, qui correspondait à celui de leur personnage et qui devenait aussi le leur sur le tournage. En s'abritant derrière ce pseudonyme, elles se sentaient plus libres de se livrer devant la caméra. Louis-Julien Petit s’appuie, entre rires et larmes, sur un casting varié et multiethnique aux accents criants de vérité pour rendre un chaleureux hommage aux assistantes sociales capables de franchir les limites incohérentes de la légalité pour mener à bien des projets auxquels elles croient.
"Leur combat est une utopie, c'est ce qui m'intéressait. Ce n'est pas le but qui est important, c'est l'action, l'action commune, le vivre ensemble. Se dire, c'est interdit, mais c'est juste" souligne Louis-Julien Petit, qui cite comme inspiration Ken Loach, Stephen Frears, films sociétaux de la Grande-Bretagne post-Thatcher. Mais aussi "La vie est belle" de Roberto Benigni (1997), qui "arrive à parler de l'horreur, de manière comique".
Le film :
L'Envol, centre d'accueil de jour pour femmes sans-abri à Anzin, doit fermer ses portes : seulement 4 % des femmes qui y sont accueillies se sont réinsérées, un chiffre jugé insuffisant par la municipalité, qui ne peut plus « continuer à dépenser sans résultats ». Les travailleuses sociales vont faire preuve de désobéissance civile en décidant d’y installer des ateliers et un dortoir dans un squat, en toute clandestinité.
Le réalisateur signe un film où les femmes, SDF et travailleuses sociales, illuminent l’écran à la fois par leur force et leur vulnérabilité. La résilience et le combat des femmes accueillies unis aux travailleuses sociales, est la trame du nouveau film de Louis-Julien Petit, ode poignante et lumineuse aux "résistantes modernes".
Audrey Lamy tient le rôle d’une accompagnatrice idéaliste, fougueuse et spontanée toujours prête à se dévouer pour les autres. Corinne Masiero fait preuve d’une réjouissante sobriété à laquelle elle ne nous a guère habitués et incarne une directrice de centre plus vraie que nature, humaniste et lucide. Noémie Lvovksy, personnage blessé et maladroit, éternellement à contre-courant, bénévole qui semble être là autant pour secourir les autres que pour se sauver elle-même. Et enfin, Déborah Lukumuena, à mi-chemin entre enthousiasme et mélancolie, joue Angélique, bénévole aussi, sans filtre et aux paradoxes attachants complète ce quatuor astucieusement choisi et authentique. On comprendra plus tard dans le film, qu’elle est la fille adoptive de la directrice du centre, chose que mêmes les autres accompagnatrices ne savaient pas jusque là.
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