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Cahier du soir d'un educ

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Par   •  12 Avril 2019  •  Fiche de lecture  •  1 298 Mots (6 Pages)  •  982 Vues

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Fiche de lecture

Cahier du soir d’un éducateur



     Jean Cartry est un éducateur spécialisé, comme sa femme Janine, avec qui il anime depuis 1946 une famille d’accueil spécialisée. Cette famille « thérapeutique » reçoit plusieurs enfants confiés par le service de l’aide sociale à l’enfance.
Jean Cartry est l’auteur de : 
* Les parents symboliques paru en 1985 auxéditions Dunod
* Petite chroniques d’une famille d’accueil en 1998 aux éditions Dunod
* Tony la carence : approches cliniques et psychopédagogique en famille d’accueil en 1988 aux éditions Dunod
* Les parents symboliques 2ème édition en 2004 aux éditions Dunod

Dans ses ouvrages, Jean Cartry nous fait partager le quotidien d’une famille d’accueil, celui d’éducateurs prenant en charge dans le cadre de leur propre famille, des enfants des adolescents, en grande carences affectives.
C’est avec l’appui de Marcel Mauss et de «  essai sur le don » que Jean Cartry commence son ouvrage. Nous sommes en janvier 1998, c’est le premier exemple sur lequel je peux m’appuyer pour vous expliquer le « fonctionnement » de ce cahier du soir. Il est très fréquent dans cet ouvrage que l’auteur s’appuie sur un grand nombre de ses lectures, qu’ainsi il nous fait partager. Ainsi j’ai pu découvrir des théories et des auteurs aux pensées indispensables à connaitre dans mon futur métier.

Des citations semées sur un chemin du savoir, parfois des pensées vieilles comme le monde que l’on aurait tendance à trop vite oublier, et qui s’avèrent se vérifier toujours aujourd’hui. Des théories universelles simples, des petits détails que l’on oublie, submergé par le quotidien. J. Cartry ne semble jamais avoir oublié les prédécesseurs de son métier, les chercheurs de vérité, les praticiens de la relation humaine. Ainsi au fur et à mesure il évoquera Mauss, Dolto, Winnicott, Freud, Rimbaud, Saint Exupéry et bien d’autres encore.


Cahier du soir d’un éducateur spécialisé publié en 2004 est le dernier ouvrage de cet auteur. Sous la forme d’un cahier relatant chronologiquement anecdotes, récits de situations, moments de vie. Tout ceci à travers de nombreuses réflexions sur le métier d’éducateur, la société, les enfants… Avec en arrière fond cette question récurrente : la famille peut-elle guérir ce que la famille a détruit ? C’est également en se plongeant dans ses écrits que nous comprenons mieux, nous lecteurs, que la réduction du temps de travail, les 35h, gênent profondément l’éducateur engagé qu’est J. Cartry. C’est une résistance à ce nouveau décret, qui supprime les nuits passées en institutions pour les éducateurs d’internat, et réduit le temps passé auprès d’enfants et ados, que nous livre l’auteur.

    Le mot cahier évoque l’enfance, ce n’est pas un cahier d’enfant mais ce livre recueille pleins de petites histoires de vie d’enfants, des vignettes cliniques, des moments éducatifs. Chaque semaine Jean Cartry écrit son vécu. La réflexion clinique et théorique poursuit sans cesse les émotions complexes d’un vécu partagé avec des enfants en manque de soins maternels adéquats. Par instants, c’est l’enfant que fut l’auteur de ce cahier, qui surgit, d’un inconscient entrouvert, sans prévenir, comme pour donner sens à son engagement auprès des enfants carencés relationnels.

Jean Cartry, parle des enfants qu’il a suivi, des anecdotes qu’il a vécu, de ses idées. Il explique l’importance pour lui du « non », la question cruciale de la signification précoce de la loi aux enfants très jeunes et celle de notre courage à leur dire « non » très tôt. p.6 : "Dire non, c'est contenir dans les limites structurantes d'un refus sans appel. C'est inscrire un enfant entre des bornes, c'est donner forme à l'informe psychique du petit enfant."

Il parle notamment de l’adolescence, elle réactive des souffrances « mises de côté » pour grandir. Certain jeunes ne « guérissent » pas au terme de longues années de travail éducatif et thérapeutique intensif. Le jeune doit payer sa dette et comme écrit Tony Lainé : « Nul ne peut transformer sa souffrance sans en payer le prix ». Parfois le travail d’un éducateur consiste à conduire un jeune jusqu’au bord de sa décision même si elle est mauvais et attendre en tremblant en espérant qu’il apprenne de ses erreurs.

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