Les Relations Méditerranée Et Le Printemps Arabe
Dissertation : Les Relations Méditerranée Et Le Printemps Arabe. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 10 Octobre 2013 • 9 101 Mots (37 Pages) • 889 Vues
« La Méditerranée, c’est (...) mille choses à la fois. Non pas un paysage, mais d’innombrables paysages. Non pas une mer, mais une succession de mers. Non pas une civilisation, mais plusieurs civilisations superposées... La Méditerranée est un carrefour antique. Depuis des millénaires, tout conflue vers cette mer, bouleversant et enrichissant son histoire ».1
Après la chute du mur de Berlin qui a induit la fin d’un monde bipolaire, les choses ont été très vite, même trop vite. La bipolarisation du monde a fait place à l’unilatéralisme américain, mais ce dernier s’est rapidement effacé face aux pays émergents.
La donne mondiale a grandement changé mais cette mutation sur la scène internationale n’est pas sans risque, car elle emporte pour conséquence l’absence d’une « puissance régulatrice » capable de combattre un éventuel désordre mondial.
Paradoxalement, dans un contexte actuel d’évitement et de concurrence mondiale, on a l’impression que la terre est un « village », en effet grâce aux nouvelles techniques de communications, pensons à internet et notamment aux réseaux sociaux tels que Facebook ou encore Twitter, on peut communiquer dans les quatre coins du globe en un seul clic ; ainsi les valeurs, et idéaux universels ne connaissent plus de frontières.
Dans les sociétés arabes, un souffle démocratique aussi inespéré qu’inattendue nous montre qu’aucune région du monde ne saurait échapper au rendez-vous de l’Histoire.
Pour faire face à la mondialisation, les puissances étatiques se sont alors engagées dans un processus de régionalisation mondiale. L’Europe n’échappent pas à la règle, elle a elle-même développé une stratégie régionale comme on peut le voir avec la Méditerranée. L’initiative du processus de Barcelone en est l’illustration parfaite, mise en œuvre dès novembre 1995, son ambition était de créer un espace renforcé entre l’Union Européenne et quelques pays de la Méditerranée.
Pourquoi l’Europe a –t-elle choisi une de développer une stratégie en Méditerranée ?
La réponse réside dans le fait que l’espace méditerranéen est lié à l’Europe par une histoire millénaire en effet ; « Pendant des siècles, la Méditerranée a été le centre de la civilisation humaine établie sur ses deux rives, celle du Nord et celle du Sud et sur ses deux bords, celui de l’Orient et celui de l’Occident. Elle est notre mer (mère) aux deux orthographes, avec ou sans « e » final : mare nostrum, notre mer (maritime) et notre mater nostra, notre mère (maternelle), la communauté humaine la plus créatrice de l’histoire, unie par mille liens invisibles dans sa manière de concevoir les rapports des hommes (…) ».2
Toutefois, malgré les nombreuses initiatives entreprises depuis la déclaration de Barcelone par l’Union Européenne, tels que le partenariat euro-méditerranéen, la politique européenne de voisinage, le dialogue 5+53 et plus récemment l’Union pour la Méditerranée lancée en 2008, l’idée d’un axe euro-méditerranéen a jusqu’ici eu du mal à éclore.
Si l’on doit dresser un bilan de cette politique, on peut conclure à un résultat mitigé, mais la portée limitée de cette politique d’ouverture au Sud doit être comprise de manière contextuelle. En effet, le manque de résultat doit être tempéré au regard des obstacles géopolitiques auquel il a été confronté.
Les embuches sont nombreuses, l’existence du conflit israélo-palestinien qui est une source majeur de divergences entre l’Europe et ses voisins méditerranéen, l’absence de position commune au sein des pays membres de l’Union Européenne quant à la politique euro-méditerranéenne à mener, l’apparition la crise de la dette européenne qui conduit l’Union à couper les robinets du budget consacré à la politique extérieure, mais aussi l’incontournable soulèvement de la « rue arabe » sont autant de données qui ne sauraient être occultées dans une analyse des relations entre l’Union Européenne et les pays du Sud de la Méditerranée.
En quoi la dynamique des printemps arabes a-t-elle bouleversé les relations euro-méditerranéennes ?
I:De l’analyse de la dynamique des printemps arabes :
Les printemps arabes, ce sont tout d’abord, à l’origine, un malaise ressenti chez les jeunes de la région (A). A terme, ce mouvement historique emportera des conséquences inéluctables dans les pays de la région mais aussi au niveau des relations euro-méditerranéenne (B).
A: De l'origine des printemps arabes:
Les printemps arabes reflètent l’expression d’un malaise chez la jeunesse arabe, qui est symbolisé par l’histoire dramatique de Mohammed Bou’azizi (1), ces printemps n’ont été possible que par la réunion de facteurs favorables à leurs éclosions (2).
1: du symbole Mohammed Bou'azizi :
De l'étincelle Mohammed Boua'zizi au renversement de Ben Ali :
Sidi Bouzid (Centre Ouest de la Tunisie), Mohammed Bou’azizi vendeur ambulant de légumes s'immole par le feu devant le palais du Gouverneur. Pourquoi un tel acte ? Mohammed Bou’azizi 26 ans, décide en terminal d'abandonner les études pour faire vivre sa famille et faute de mieux il devient vendeur ambulant de fruits et de légumes. Il habite à Sidi Bouzid, (petite ville agricole non touristiques de 35 000 habitants), dans un quartier appelé « el nour », « la lumière » (est-ce prémonitoire?).
Un jour Mohammed se fait gifler et confisquer sa marchandise et sa balance par un agent municipal au motif qu’il ne disposait pas d’autorisation officielle. On raconte que Mohammed se serait rendu à l’administration pour se plaindre mais on l’aurait insulté et on n’aurait pas écouté ces revendications.
Pour se faire entendre, il est allé devant la préfecture et s’est immolé en s’aspergeant d’essence de térébenthine. Sa sœur racontera qu’il « n'en pouvait plus d'être racketté par les policiers municipaux »4 (Le monde), Ce n’était pas la première fois, souvent on se servait dans sa caisse et il se faisait racketté régulièrement. Jean-Pierre Filiu explique « Le fait que les agents de la sécurité locale soient souvent mal rétribués et qu'ils soient tentés de se « rattraper » sur la population aggrave cet antagonisme a fortiori quand l'état d'urgence (en vigueur en Égypte depuis 1981 en Syrie...depuis
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