Ethique Et Tourisme
Note de Recherches : Ethique Et Tourisme. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Alvina • 13 Février 2013 • 1 407 Mots (6 Pages) • 927 Vues
De nos jours, les touristes avertis sont plus à la recherche d’authenticité dans les destinations qu’ils visitent, que de plages bondées par le tourisme de masse. L’authenticité, c’est la quête d’un monde différent, de l’expression identitaire d’une population ou d’un peuple, la recherche de nouvelles coutumes et de nouvelles traditions, la découverte de la culture, du patrimoine, de l’histoire d’un peuple…
C’est de cette idée qu’est né le tourisme alternatif. Le tourisme alternatif est le nom donné aux différentes alternatives du tourisme de masse. L’objectif est de perturber le moins possible le système social et économique du pays d'accueil, en respect des communautés locales et dans une perspective de développement durable. Ce tourisme dit "alternatif" met au centre du voyage la rencontre, l'échange, la découverte d'autres cultures, privilégie l'implication des populations locales dans les différentes phases du projet touristique, et une répartition plus équitable des ressources générées (source RITIMO).
Voici ce que viennent chercher les voyageurs à Siwa, oasis peuplée par la seule communauté berbère du pays, qui compte environ 25 000 habitants. Là-bas, le mode de vie est resté traditionnel, et les paysages ont été préservés, loin du tourisme de masse de la capitale.
Tous les touristes qui y passent sont des amateurs de solitude et de calme, et viennent y découvrir les paysages et les trésors du désert naturel, grâce à l’expérience des bédouins. Cependant, le tourisme dans les oasis ne peut se faire qu’à petite échelle, étant donné le peu de ressources dont dispose la région. Si augmentation du tourisme il doit y avoir, cela doit se faire dans le cadre d’un projet de développement durable.
C’est dans cette optique que s’inscrit, entre autres, le projet de l’hôtel environnemental de Siwa, l’Adrere Amellal.
L’Adrere Amellal
Un hôtel environnemental est un hôtel respectueux de l’environnement, tant par les matériaux choisis pour sa construction, que par son système de chauffage, d’alimentation en électricité ou en eau…
L’hôtel de Siwa en est un bel exemple.
L’Adrere Amellal (en français Montagne Blanche) a été créé en 1996. Il est un modèle en termes de développement durable dans l’oasis. L’hôtel a été réalisé en étroite collaboration avec la population locale, en utilisant des méthodes de constructions traditionnelles à base de matériaux naturels : utilisation du karshif, mélange d’argile et de sel. Ce revêtement naturel lui permet de se fondre dans le paysage. Maçons, charpentiers et menuisiers ont été recrutés sur place afin d'y apporter leurs techniques et savoir-faire ancestraux. L’hôtel a un très faible impact sur l’environnement ; en effet, il n’a pas l’électricité : l’éclairage se fait à la bougie ou à la bougie tempête.
Le coordinateur du projet est un architecte du Caire. Il n’y avait pas de plans pré-établis pour l’hôtel ; la conception s’est faite au fur et à mesure de l’avancée des travaux, qui étaient basés sur des restes de maisons déjà existantes. Tous les matériaux utilisés (sel, palmiers, oliviers…) proviennent de l’oasis. Le mobilier en bloc de sel et de terre, les tapis bédouins sont des travaux issus de l’artisanat local réalisé par les bédouins.
Le bâtiment naturel est adapté au climat, il est très agréable d’y résider en été comme en hiver, et bien évidemment, il ne dégrade pas l’environnement. L’absence de climatisation dans une région au climat désertique n’est pas un problème ; la journée, l’ombre rafraîchit l’air, et durant la nuit, le vent ventile le bâtiment qui possède même certaines parties à ciel ouvert.
Ce projet est une totale réussite car la population locale s’est investie dans sa réalisation, en y apportant ses idées et son savoir-faire. C’est un travail collectif. De plus, tout le personnel est issu de l’oasis de Siwa ; ils ont suivi une formation haut de gamme. On estime qu’environ 300 familles profitent des retombées économiques dues à l’hôtel.
Siwa est longtemps resté une région sans touristes, car c’est une ancienne zone militarisée. On assiste aujourd’hui au développement d’un tourisme équitable qui se fait en étroite collaboration avec la population locale. Ce projet représente une nouvelle manne économique dont la population locale profite ; cela leur permet de diversifier leurs activités et leurs revenus.
La région de Siwa profite également d’autres projets de développement touristique.
Un français et un égyptien, Paul et Robert, se sont associés pour faire découvrir aux touristes en quête de dépaysement le désert, loin des pistes fréquentées.
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