Portrait de Nkrumah, père du panafricanisme
Analyse sectorielle : Portrait de Nkrumah, père du panafricanisme. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar valiano • 22 Avril 2015 • Analyse sectorielle • 1 156 Mots (5 Pages) • 819 Vues
GHANA ‐ POLITIQUE ‐ PORTRAITS Nkrumah, père du panafricanisme
JEUDI 10 JUILLET 2003 / PAR ISABELLE SCIAMMA
Au cœur de la pensée panafricaine se trouve Kwame Nkrumah. Il est celui qui a porté la Côte d’Or a son indépendance pour en faire le Ghana, premier pays africain à être libéré de l’emprise coloniale. Sa vision dépassait les intérêts de son seul pays et il aura œuvré toute sa vie pour l’Unité africaine. Mort dans la déchéance, longtemps resté impopulaire, sa pensée panafricaine lui a survécu. Portrait.
A l’heure où le Sommet de l’Union Africaine s’ouvre à Maputo, le panafricanisme n’est plus seulement un idéal. L’Afrique œuvre pour son unité, celle tant rêvée par Kwame Nkrumah, père de l’Indépendance du Ghana. En 1957, la Côte d’Or est alors le premier pays africain à se libérer du joug de la présence coloniale britannique et très vite, la pensée émancipatrice de Nkrumah s’affirme au delà des frontières du Ghana. En 1960, quelques mois après son accession à la fonction suprême de président de la République, celui qui se fera appelé Osagyefo, le Rédempteur, écrit : « le nationalisme africain ne se limite pas seulement à la Côte d’Or, aujourd’hui le Ghana. Dès maintenant il doit être un nationalisme panafricain et il faut que l’idéologie d’une conscience politique parmi les Africains, ainsi que leur émancipation, se répandent partout dans le continent ».
Les prémisses de l’idéologie panafricaine
Fils unique d’une mère commerçante et d’un père chercheur d’or, Kwame Nkrumah est né en 1909 à Nkroful, un village du sud ouest de la colonie britannique de la Côte d’Or. Les fondements de sa pensée panafricaine prennent leurs sources dans un parcours qui le mène de la Côte d’Or à l’Angleterre en passant par les Etats‐Unis. En 1935, il quitte son pays pour aller étudier l’économie et la sociologie à l’université Lincoln en Pennsylvanie. Là il découvre les écrits des auteurs noirs Marcus Garvey et W.E.B Du Bois qui alimenteront sa future idéologie. Il se plonge dans l’histoire politique américaine et comprend que la puissance des Etats‐Unis réside dans son unité. En 1943, il écrit son premier pamphlet anti‐colonial Towards colonial freedom, dans lequel il dénonce l’asservissement de l’Afrique.
En 1945, il embarque pour Londres afin de poursuivre des études de droit mais très vite, l’émulation politique qui règne dans le pays au sein des communautés issues des colonies le gagne. Il rejoint le syndicat des Etudiants d’Afrique de l’Ouest et organise la 5ème conférence panafricaine de Manchester. Il travaille aux côtés de politiciens africains qui deviendront les principaux instigateurs de l’indépendance dans leur pays, parmi lesquels Jomo Kenyatta, futur président du Kenya. Ses textes enflammés, publiés dans le journal « Le Nouvel Africain » promettent l’unité africaine et font parler de lui : le nom de Nkrumah est désormais synonyme de radicalisme pour l’administration coloniale en Côte d’Or.
Retour triomphal
En 1947, son retour au pays est triomphal et lui promet une ascension fulgurante. Il prend immédiatement la tête du nouveau parti pour l’Indépendance United Gold Coast Convention, et mène des actions dans tout le pays tandis que la puissance colonisatrice réprime les velléités émancipatrices qui gagne le peuple. En 1948, Nkrumah est emprisonné pour agitation politique lors d’une manifestation contre le gouvernement : il devient alors un martyre politique, un rôle qu’il accepte et cultive. La pression est grande et l’administration coloniale est obligée de faire des concessions. En 1952, Nkrumah devient le premier ministre de la Côte d’Or et son nouveau parti, le CPP (Convention People’s party) gagne toutes les élections organisées par les Britanniques
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