Beyoncé Feministe
Recherche de Documents : Beyoncé Feministe. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar alexeeecyr • 24 Mars 2015 • 955 Mots (4 Pages) • 688 Vues
La plus récente vidéo virale du web montre une actrice inconnue, Shoshana Roberts, vêtue d'un simple jean et d'un t-shirt noir, dans les rues de New York. Elle ne dit rien, ne parle à personne et marche d'un pas décidé, filmée par une caméra cachée. La vidéo a été vue plus de 15 millions de fois depuis qu'elle a été mise en ligne lundi. Produite par l'organisme citoyen Hollaback!, qui milite contre le harcèlement de rue, elle condense en deux minutes dix heures d'une promenade où la jeune femme a été abordée, sifflée et draguée plus d'une centaine de fois par des hommes de tous âges dans différents quartiers de Manhattan. On y voit l'actrice se faire reluquer les fesses et les seins à répétition, être suivie longtemps par le même homme, se faire appeler «sweetie» par-ci et par-là, se faire demander de sourire, de donner son numéro de téléphone, de remercier ceux qui lui font des compliments. Alors qu'elle n'a rien demandé à personne. Une illustration du machisme ordinaire, dans une ville qui n'est pas particulièrement reconnue pour son machisme. (Non, il n'y a pas qu'en Belgique - où un film semblable a été réalisé en 2012 - qu'il y a des machos. Eh oui, on s'en doutait!) Selon Hollaback!, qui a des militants et une antenne à Montréal, Shoshana Roberts a fait l'objet cette semaine de menaces de mort et de viol. «Quand les femmes réclament du changement, elles sont confrontées à des demandes violentes pour qu'elles gardent le silence», écrivait hier l'organisme sur son site web. J'ai évidemment pensé aux révélations sordides des derniers jours, de plus en plus accablantes pour Jian Ghomeshi, que près d'une dizaine de femmes (au moment d'écrire ces lignes) dépeignent comme un agresseur, avec des récits qui laissent peu de place à l'équivoque. Certaines disent avoir eu peur de porter plainte, craignant les représailles des nombreux admirateurs de l'animateur sur le web (il a plus de 280 000 abonnés sur Twitter). Quand une actrice dit avoir été menacée de mort pour avoir marché silencieusement dans les rues de New York, on peut les comprendre. En voyant les t-shirts de la campagne contre de harcèlement de rue de Hollaback!, en tailles pour hommes et pour femmes, j'ai aussi pensé au récent débat entourant la campagne onusienne «HeForShe», portée par l'actrice Emma Watson, elle-même victime d'intimidation sur les réseaux sociaux. Si Emma Watson encourage les hommes à afficher leur soutien au féminisme, n'est-ce pas une bonne nouvelle? Y a-t-il des sous-formes de féminisme, moins acceptables que le féminisme dit «pur et dur»? Celui des hommes en particulier, qui ont de manière générale une situation plus enviable que les femmes dans notre société patriarcale? Peut-on légitimement se déclarer féministe quand on est un homme, sans sembler vouloir s'approprier le combat des autres? Qui a le droit de se réclamer féministe? Je me pose aussi la question depuis les plus récentes déclarations d'Annie Lennox, ex-chanteuse de Eurythmics, à propos de Beyoncé Knowles. Annie Lennox se questionnait en entrevue la semaine dernière à la radio publique américaine NPR sur la contradiction qu'elle perçoit dans l'hypersexualisation de Beyoncé et ses récentes prises de position féministes. «Le twerk [une danse
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