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Y'a t-il un sens à rediscuter au XXIe siècle le bien fondé d'anciennes règles grammaticales

Dissertation : Y'a t-il un sens à rediscuter au XXIe siècle le bien fondé d'anciennes règles grammaticales. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  5 Mai 2022  •  Dissertation  •  1 322 Mots (6 Pages)  •  450 Vues

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Maxime Hennico

11ème Tholet

1/02/2021

  Y'a t-il un sens à rediscuter au XXIe siècle le bien fondé d'anciennes règles grammaticales,

même si elles peuvent aujourd’hui paraître sexistes ?

Pendant le XXe siècle et le début XXIe siècle sont apparus des mouvements sociaux-politiques qui s'attaque au racisme, à la xénophobie,le sexisme,l’appropriation culturelle,etc. Dans la mouvance de ces prises de position, le mouvement féministe est fortement présent. Ce mouvement prend une telle ampleur qu'il va jusqu’à remettre en cause la grammaire. Les règles grammaticales sont-elles sexistes ? Faut-il les changer ? Selon Sandra Rubin,  « Le sexisme s’incruste dans les moindres interstices de la langue française : à travers son fonctionnement, sa grammaire (absorption du féminin par le masculin), ses dissymétries sémantiques (inégalité de sens entre un mot masculin et son pendant féminin), son mépris pour les femmes (voir la pléiade de qualificatifs injurieux servant à désigner les femmes), son identification sociale des femmes (définies par le père ou le mari) et à travers les dictionnaires enfin, parsemés de-ci de-là de citations sexistes dévalorisant les femmes »[1]

Nous allons peser le pour et le contre dans cette dissertation.

Pourquoi changer une grammaire qui est ancrée dans notre culture et  qui ne dérange pas la majorité de la population ?

Selon la linguiste Marie Treps,  « Peut-on renoncer à cette règle parce qu’aujourd’hui l’on considère différemment la place des femmes dans la langue? Ce que l’on oublie lorsqu’on pose ces questions, c’est que ladite règle vaut pour les gens et les choses. On dit: «Les garçons et les filles sont heureux d’être ensemble», mais l’on dit aussi «les jours et les nuits se suivent calmes et joyeux». Il ne viendrait pas à l’idée de dire: «Les jours et les nuits se suivent calmes et joyeuses».

.(...). Bousculer cette règle révèle la confusion entre le genre biologique et le genre grammatical. »[2].

D'après la même linguiste, dans la langue, il y a un niveau esthétique. « Il faut que l’esprit, l’œil et l’oreille soient contents »[3].

De plus, en faisant écho à l’esthétisme de la langue, l'Académie française a été la première à s'indigner des nouveaux termes de féminisation qui sont désormais populaires. Ces arguments reposent sur l'étrange " résonance »des mots expressifs. La nouvelle féminisation conserve l'héritage français et l'importance de la neutralité associée au nom de la fonction.  « A partir du XVIIe siècle, afin d’endiguer la progression des noms de métiers féminins, il a été décidé que les termes masculins suffiraient désormais pour qualifier les deux sexes, du moment qu’ils se terminaient par un –e(peintre, philosophe), supprimant de la sorte les anciennes désinences qui caractérisaient les mots féminins (peintresse, philosophesse,...). «Un peu plus tard, [les académiciens de la langue française] ont tout bonnement proposé de faire disparaître les termes féminins, quand, à leur docte avis, ils désignaient des activités dignes des seuls hommes (autrice, médecine...)[4]»

En plus de l'esthétisme de la langue, certains parlent du ridicule des mots « fèminisés ». Selon le linguiste Bernard Cerquiglini ,il y'a eu « un grand moment de crispation » en France en 1997 avec l'arrivée du gouvernement Jospin. A ce moment là, tout le monde commence à discuter le bien fondé de la féminisation des métiers. Il est arrivé que le résultat de ces discussions  soit ridicule comme par exemple « le  communiqué officiel de 1988, "le capitaine Prieur est enceinte", construction syntaxique délirante due au diktat des immortels »[5]

Cependant, Viennot et al (2016: 102) déconstruit brillamment l'argument du ridicule de la façon suivante:«A quoi tient donc le ridicule? S’agit-il d’une propriété intrinsèque à certaines formes? Mais alors pourquoi sénatrice et chancelière seraient-elles ridicules, quand institutrice et ouvrière ne le sont pas? Est-il lié à la rareté de l’emploi de certains mots? Mais alors pourquoi autrice, longtemps utilisé et toujours utilisable par et pour des milliers de femmes, serait-il plus ridicule qu’aviatrice, que l’Académie se félicite d’avoir accepté dès 1935, malgré le peu de femmes concernées? Certaines sonorités seraient-elles en cause? Mais alors pourquoi doctoresse, mairesse, poétesse seraient-ils plus ridicules qu’altesse ou princesse?[6]».

Mais encore, comme le dit Raphael Haddad[7],  « La langue est un enjeu de société incroyable, (...), un certain nombre de règles de grammaire induisent la relégation de la femme.(...) si les femmes ne peuvent pas nommer leurs métiers, il peut en découler des effets sociaux dans leur vie. Une femme peut vouloir modifier sa carte de visite en faisant figurer son titre, sa fonction au féminin et se heurter à des résistances en interne. Il faut l’outiller de manière à ce qu’elle ne se mette pas en risque.[8] » Toujours d’après Raphael Haddad,.l 'utilisation du « point milieu » dans l’écriture inclusive « permet de s’affranchir du masculin considéré comme neutre et de la « règle » syntaxique qui prévoit que le masculin l’emporte sur le féminin, comme si le masculin était la norme et le féminin une exception [9]».

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