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Le Mariage

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Par   •  12 Avril 2013  •  1 172 Mots (5 Pages)  •  755 Vues

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Lorsque le groupe parlementaire PDCI RDA proclame que le texte sur la stricte égalité de l'homme et de la femme « ne prend pas en compte les valeurs culturelles sociales et religieuses de notre société », cette assertion s'accorde-t-elle avec les faits et l'histoire ? Le quotidien notre Voie dit-il la vérité quand il déclare que la loi sur l'égalité de l'homme et de la femme est inapplicable en l'état car contraire à la culture et aux mours africains? Est-il vrai comme il l'écrit qu'une loi « qui établit une égalité parfaite entre l'homme et la femme dans le foyer est une loi non africaine » ? Les traditions africaines établissent-elles que l'homme est supérieur à la femme ? Le code ivoirien de la famille qui avait prévalu jusqu'alors faisant de l'homme le chef de la famille relevait-il des valeurs de la société traditionnelle africaine ou plutôt des valeurs héritées de la colonisation, inspirées du moyen-âge occidental prérévolutionnaire et transposées dans les sociétés africaines?

Il faut certes légiférer en tenant compte de l'histoire et des aspirations profondes des peuples. Cette exigence est d'autant plus importante que la prépondérance du parlement est devenue centrale dans le nouveau régime ivoirien de démocratie libérale. Or une interrogation du passé des sociétés africaines précoloniales montre que les assertions des opposants à la nouvelle loi ivoirienne sur la famille sont en réalité des contre-vérités qui déforment l'organisation réelle des sociétés africaines traditionnelle et travestissent l'histoire concrète. L'histoire et la sociologie des sociétés traditionnelles africaines contredisent les propos selon lesquels les traditions africaines établiraient l'infériorité politique et sociale de la femme et attribueraient la direction de la famille à l'homme. Elles révèlent au contraire que le principe de l'égalité entre l'homme et la femme est une valeur cardinale dans une quantité non négligeable de ces sociétés qui tendent même à accorder à la femme la supériorité sur l'homme. En tenant compte des enseignements que nous apportent ces sociétés, la nouvelle loi proposée par le gouvernement ivoirien aurait dû s'accorder à leur conception de la hiérarchie dans la famille et à leurs valeurs en faisant de la femme le chef de la famille ivoirienne dans le droit fil de la tradition des sociétés matrilinéaires africaines. A lire les justifications de la députée de Cocody Yasmina Ouégnin qui révèlent une féministe convaincue, on peut penser qu'elle aurait sûrement approuvé la nouvelle loi si cette dernière avait établi la femme comme chef de la famille en Côte d'Ivoire. En réorganisant la famille conformément à l'éthos africain, la nouvelle loi aurait respecté le principe cardinal de civilisation africaine qui serait, selon elle, construite autour de la notion de chef ! De fait une telle loi aurait effectivement comme l'atteste le passé historique africain restauré la conception de la famille qu'articulent les valeurs des traditions africaines. L'histoire et la sociologie des sociétés traditionnelles africaines prouvent que les deux valeurs et principes structurants africains furent celle l'égalité de l'homme et de la femme et celle de la supériorité naturelle de la femme sur l'homme du fait de sa capacité à procréer et à incarner la fécondité. En ce qui concerne la société matrilinéaire baoulé où une femme devait respect mais non allégeance à son mari, sociologues et historiens notent un mécanisme de répartition remarquablement égalitaire entre les sexes. (Voir sur ce sujet Mona Etienne : Gender relations and conjugality among the baule of ivory coast et aussi Coquery-Vidrovitch : Les africaines. histoire des femmes d'Afrique noire). Selon une tradition qui remonte à la reine Abla Pokou fondatrice et chef

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