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La confiance dans nos sociétés contemporaines.

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Par   •  3 Novembre 2016  •  Fiche  •  1 148 Mots (5 Pages)  •  651 Vues

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La confiance

La confiance dans les sociétés contemporaines. Alain Peyrefitte dans La société de confiance avait, en 1995, mis à jour le rôle central de la confiance dans toute société, en termes de qualité de vivre-ensemble, de performances économiques globales, de bien-être individuel. Les sociétés « confiantes » apparaissent plus en mesure de « réussir » relativement à des sociétés dans lesquelles la défiance se serait installée. La confiance est une notion complexe, tant elle apparaît appartenir au domaine de l’impalpable, du diffus, du sentiment. La confiance est fluide, un sentiment (individuel ou collectif), une relation dont est absente la peur, la crainte. La confiance inspire un sentiment de sécurité. Elle n’est pas la certitude de n’avoir rien à craindre, mais elle permet d’envisager que les conséquences d’actions, mêmes négatives, ne sont pas insurmontables (en cela, elle écarte le risque de « ruine »).

Ainsi définie, la confiance permet de prendre des risques, parce que les conséquences de toute action apparaissent à l’acteur soient bénéfiques, soient surmontables en cas d’échec, dans la mesure où le cadre dans lequel il agit inspire confiance. Elle permet de maintenir dynamique le lien entre les individus et au niveau collectif, entre les groupes, entre les Etats (si l’on envisage la nécessaire confiance attribuée aux organes diplomatiques).

Les sociétés contemporaines sont multiples. Pour opposer un « partage », il est possible d’opposer les sociétés du Nord, occidentales, développées, qualifiées de « modernes », ayant connu selon les sociologues des tendances post-modernes (rupture avec les croyances portées par la modernité) et plus récemment hypermodernes (exacerbation, accélération des comportements/idéaux de la modernité aux sociétés du Sud). Celles ci sont aujourd’hui touchées par des maux à même de « sapper » leur confiance : crise économique et financière, débouchant sur une crise sociale, institutionnelle et politique. La confiance dans un possible redressement semble lointaine. De l’autre côté, les sociétés du Sud, en « rattrapage » économique et social pour certaines, en développement pour d’autres ou encore déjà au cœur de la compétition internationale, ont une grande confiance dans l’avenir. Ainsi l’ensemble de ces sociétés, est marqué par des niveaux différents de « confiance » et celle-ci n’est en rien corrélée à la richesse ou à la croissance, ou même à la stabilité politique.

Les sociétés contemporaines les plus minées par un déficit de confiance semblent paradoxalement, être celles qui ont le plus de raison d’espérer et celles qui assurent au mieux la protection de leurs membres (I). Le manque de confiance est global : manque de confiance dans les institutions, dans la capacité de l’Etat, dans la qualité de notre environnement, dans le contenu de nos assiettes… En France ce sentiment de défiance peut être attribué au déclin de l’Etat. La décentralisation (initiée par la loi du 2 mars 1982), l’accélération des transferts de compétences depuis le traité de Maastricht de 1992 ont nourrit la défiance dans la mesure où ce sont des « réducteurs d’incertitudes » pour les agents individuels ou territoriaux. Au niveau individuel, la crise de confiance est avant tout une « crise de débouchés », pour les jeunes, les séniors sur le marché du travail, mais aussi sur le marché international pour les agriculteurs, producteurs. Au niveau international également, la confiance est de plus en plus complexe à maintenir. A la structure équilibrée d’un monde bipolaire a succédé un monde multipolaire dans lequel les jeux d’alliance sont plus incertains.

Cette perte de confiance touche paradoxalement des pays qui ont de nombreuses raisons de croire à l’avenir. L’exemple de la France est à cet égard éloquent. La France est l’un des pays les plus pessimistes (environ 147e, après l’Afghanistan).

Face au risque de délitement du lien social et de l’inertie, voire de la récession économique, retrouver confiance est une nécessité. Cela est possible en dégageant des solutions aux craintes, réelles ou perçues (II). Face à la peur de la pauvreté, l’augmentation des minimas sociaux est une solution envisagée, même si celle-ci n’éradique pas le problème de la « stigmatisation » des bénéficiaires. Cette stigmatisation alimentant sans doute la « peur du déclassement », la peur de devenir « assisté ». Ainsi peut être proposée une allocation universelle, bénéficiant à tous, au moins au niveau égal au seuil de pauvreté, pouvant être librement complétée par des revenus. Face à la crainte du manque de débouchés, la puissance publique doit soutenir les dispositifs d’aide à la formation, à l’orientation, de soutien à l’innovation. Il apparaît nécessaire de créer un environnement dans lequel la prise de risque est possible. Face au délitement du lien social, de nombreux projets ont été expérimentés. S.Hessel et E.Morin dans Le chemin de l’espérance en 2011 préconisent la mise en place de « Maisons de la fraternité ». Ce projet a pour but de renforcer les liens interindividuels, interculturels, en permettant notamment aux exclus d’être entourés. Les auteurs postulent qu’un lien social fort est une arme contre la perte de confiance (en soin, en les autres, en l’avenir). Face à la déviance vis-à-vis des institutions, il est urgent que les institutions justifient leurs actions et document leurs décisions. Elles doivent trouver le point de « consensus social » La transparence doit être promue et la déontologie développée. Au delà du fonctionnement institutionnel « pur », il s’agit de créer un climat « d’opportunités », de dynamisme. Au niveau politique un « renouvellement démocratique » (selon le titre du rapport Jospin) est nécessaire. Le soutien de la presse de qualité est également à même de maintenir une qualité d’informations, un « contre-pouvoir » de confiance, nécessaire à la vie citoyenne.

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