Rapport oiseaux flash floor
Étude de cas : Rapport oiseaux flash floor. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Jojo82 • 27 Mars 2015 • Étude de cas • 8 487 Mots (34 Pages) • 638 Vues
La filière
volaille
de chair
MARS 2014
Georges-Pierre MALPEL n
Martine MARIGEAUD n Sylvain MARTY
Inspection générale
des finances
Conseil Général de l’Alimentation,
de l’Agriculture et des Espaces ruraux
N° 2013-M-099-02
N° 13114
RAPPORT
MISSION FILIÈRE VOLAILLE DE CHAIR
Établi par
MARTINE MARIGEAUD GEORGES-PIERRE MALPEL SYLVAIN MARTY
INSPECTRICE GÉNÉRALE DES
FINANCES
INSPECTEUR GÉNÉRAL
DE L'AGRICULTURE
INGÉNIEUR GÉNÉRAL DES PONTS,
DES EAUX ET DES FORÊTS
- MARS 2014 -
Rapport
- 1 -
SYNTHÈSE
Par lettre en date du 1er octobre 2013, le directeur de cabinet du ministre de l’agriculture, de
l’agroalimentaire et de la forêt et le directeur de cabinet du ministre de l’économie et des
finances ont demandé à l’inspection générale des finances et au conseil général de
l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux une mission conjointe sur le secteur de
la volaille de chair (cf. annexe I) qui rencontre de nombreux problèmes depuis plusieurs
années. En 2013, des travaux menés avec les acteurs privés et publics ont abouti à un plan
pour l’avenir de la filière avicole1 suivant quatre grands axes : moderniser les exploitations,
consolider les secteurs de l’abattage et de la transformation, refonder les relations
contractuelles et commerciales, mieux valoriser la production française, notamment via le
cahier des charges « volailles de France ». Il a été demandé à la mission conjointe d’effectuer
un suivi du plan en lien avec FranceAgriMer, qui devait parallèlement mettre en place des
groupes de travail.
La demande mondiale de viande est en forte croissance, en particulier dans les pays où le
pouvoir d’achat augmente. Au sein de ce marché international, la part de la volaille devrait
passer de 35 % à 39 % dans les deux prochaines décennies. Les Français consomment
1,638 million de tonnes équivalent carcasse (TEC) de volailles (en 2011), dont environ
1 million de tonnes de poulet, ce qui représente 30 % de la consommation de viande du pays,
au deuxième rang derrière le porc. Avec un seul autre pays, l’Espagne, la France se caractérise
par une forte proportion de consommation de poulet entier. Cette spécificité a permis à la
catégorie des volailles françaises, largement protégée par des certifications de qualité, de
maintenir une part de marché préservée de la concurrence étrangère.
Mais, même si elle demeure encore le premier producteur en Europe devant le Royaume Uni
et l’Allemagne, la France a vu baisser ses volumes de près de 18 % depuis 2000. Les échanges
avec les partenaires européens sont déficitaires en volume et en valeur. Plus du quart des
volailles et 44 % du poulet consommés en France sont donc désormais importés (à plus de
90 % en provenance de l’Union européenne).
Parallèlement, la suppression en 2013 des restitutions européennes2 a déclenché une
violente crise conjoncturelle sur les entreprises spécialisées sur l’exportation vers les pays
tiers, crise susceptible d’impacter gravement les autres segments de la filière. Depuis
novembre 2013, à la suite d’une démarche des pouvoirs publics auprès de la Commission
européenne, des dispositifs de soutien sont en cours d’élaboration, mais il est à craindre que
ceux-ci ne suffisent pas pour pallier toutes les difficultés des entreprises concernées : l’écart
de compétitivité sur ces marchés internationaux avec les concurrents, notamment le Brésil3,
reste important. Ce pays a connu une croissance exceptionnelle dans la dernière décennie, est
devenu largement autosuffisant (143 %) et dispose encore d’un potentiel de croissance élevé.
La dévaluation de sa monnaie, facteur grandement facilitateur4, ne suffit pas à expliquer à lui
seul ce différentiel : salaires plus bas, nutrition à moindre coût pour ce grand producteur de
soja, moindres contraintes environnementales et sanitaires.
1 Plan Berger du 18 avril 2013.
2 Mécanisme de régulation du marché ayant pour objet de compenser la différence entre les prix intérieurs à
l’Union européenne et les prix mondiaux. Leur usage a évolué suite aux discussions de l’OMC (les accords de
Marrakech), qui ont encadré les exportations avec restitutions par des contingents en volume et en valeur.
3 Avec 32 % des échanges internationaux, le Brésil est devenu le premier exportateur mondial devant les USA.
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