L’utilisation à outrance des poubelles de Déchets d’Activité de Soins à Risque Infectieux (DASRI)

L’utilisation à outrance des poubelles de Déchets d’Activité de Soins à Risque Infectieux

(DASRI)

I Description de l’activité observée et réalisée

J’ai réalisé le tout premier stage de ma formation dans un service d’HAD (hospitalisation à domicile), j’étais donc au domicile du patient lorsque j’ai observé et réalisé l’activité que je vais étudier. Mon patient est un homme de 65 ans, il a été opéré sous anesthésie générale pour une exérèse de la tumeur située dans son lobe temporal. Suite à une hospitalisation en service de soins de suite à l’hôpital, mon patient souhaite rentrer chez lui. Comme son état de santé le permet, il peut rentrer chez lui et être pris en charge par l’HAD. Les soins prodigués à ce patient se résume à la prise d’antibiotiques par la voie veineuse et à la surveillance de l’évolution de sa cicatrice. Tous les 3 jours le pansement de son picc-line doit être refait. Un matin, au tout début de mon stage, nous arrivons chez ce patient afin de lui administrer son traitement. Alors que l’infirmière que je suis prépare l’antibiotique, je m’occupe de placer le pied à perfusion, je prends les constantes du patient, je prépare les compresses stériles alcoolisées et, munie de gants, j’enlève la poupée qui protège le picc-line du patient. Ensuite j’observe le soin, l’infirmière suspend la poche d’antibiotiques, elle purge puis débouchonne sa tubulure. Elle utilise les compresses stériles pour manipuler le picc-line et la tubulure afin de les brancher ensemble après avoir rincé avec du sérum physiologique. L’antibiotique passe sans encombre.

II Constat

Au moment de ranger nos affaires pour partir, je constate qu’au lieu de prendre un sac noir destiné aux déchets de soins assimilés aux déchets ménagers, l’infirmière ouvre un sac jaune de DASRI (déchets à risque infectieux). Elle commence à remplir le sac avec les compresses imbibées d’alcool utilisées pour manipuler la tubulure, la seringue, l’ancienne poupée du picc-line, les flacons d’antibiotique en verre, les gants ainsi que la tubulure et la poche.

III Critique de la situation

Je pense que ce type de sac de déchets n’est pas adapté au regard des précautions standards applicables dans un service de soins.

IV Questionnement

Est-ce que la situation nécessite vraiment un sac de DASRI jaune ? En effet, de par mes connaissances, j’aurais jugé bon d’utiliser un autre type de sac.

Quelles sont les usages adoptés par le service en général pour cette situation et pourquoi ? Ainsi je me demande si l’infirmière que je suis est la seule de son service à procéder de cette façon ou si cela fait partie des usages du service.

Quelles sont les conséquences d’un tel usage des sacs de DASRI ? Il semble que ses sacs soient destinés à un usage spécifique, dans le cas d’une utilisation à outrance on peut se demander quelles peuvent être les conséquences.

Quelles sont les solutions alternatives à l’utilisation des sacs jaunes de DASRI ? Il est simple de critiquer une façon de faire mais il est moins aisé de trouver des solutions au problème, j’ai donc voulu m’y employer.

V Analyse de la situation

Ce que je comprends de cette situation : tout d’abord, je sais de par les cours qui m’ont été dispensés en formation sur les précautions standards, que l’utilisation de sacs DASRI jaunes n’est pas adaptée à tous les déchets de soins. En effet DASRI signifie Déchets d’Activité de Soins avec Risque Infectieux, par conséquent on ne peut y jeter que les déchets qui ont été en contact avec des patients dans le cadre d’un isolement infectieux spécifique, les déchets avec risque d’écoulements biologiques et largement imprégnés de liquides biologiques. En aucun cas la situation de soin décrite ci-dessus ne nécessite de collecter des déchets dans une poubelle DASRI, ses déchets sont de l’ordre des déchets ménagers et devraient donc être jetés dans une poubelle noire.  

...