La Violence Conjugale

I – Les individus victimes de violence de 1970 à aujourd’hui : une prise de conscience.

a) Les différentes formes de violences.

La plupart des couples connaissent des disputes. Entre partenaires, on peut se fâcher sans que cela ait des conséquences nécessairement négatives. La violence conjugale n'est pas le conflit, c'est autre chose, elle a un effet destructeur sur la personne, son corps, son esprit ou sa sexualité. La violence conjugale peut exister dès le début d’une relation, apparaître après des années de vie en commun ou se produire au moment d'une séparation. On peut regrouper ces différentes formes de violence en plusieurs critères.

 La violence psychologique

Celle-ci s’exprime par des attitudes diverses, des propos méprisants, humiliants. Le compagnon violent renvoie à la victime une image d’incompétence, de nullité. Il l’atteint dans son image à travers le regard des autres. La femme qui en est victime perd progressivement confiance en elle. Peu à peu s’installent le désespoir, une acceptation passive de la situation. Elle s’isole, s’enferme dans la honte, n’ose plus prendre d’initiative. Cette violence peut conduire à la dépression, à l’alcoolisme ou même au suicide.

Dans les faits de violence psychologique l’homme violent humilie, détruit les effets personnels, empêche la femme de sortir seule, empêche que celle-ci voit ces amis ou ses parents; il l’isole ou encore il l’harcèle. Les agressions psychologiques ne laissent pas de marques sur le corps, mais elles font très mal et peuvent terroriser.

 La violence physique

Il faut savoir que la violence physique n’est pas toujours présente dans des situations de violence conjugale. Celle-ci peut arriver d’un moment à l’autre, parfois même des années après des violences psychologiques et/ou verbales. Le partenaire y a recourt quand il n’a pas réussi à la contrôler totalement. Cette violence s’exprime par des actes comme le fait de donner une gifle, de pousser brutalement, de donner des coups de poing ou des coups de pieds, de brûler, ou même de blesser avec un couteau ou une arme.

 La violence économique

Cette violence s’exerce différemment selon les milieux. Elle aura pour objet de déposséder la victime de toute possibilité d’autonomie financière. C’est ainsi que l’homme s’appropriera les allocations familiales, les revenus qu’il déposera sur un compte dont lui seul détiendra la signature. Il fera de même avec les carnets de chèques et la carte bancaire. Il s’appropriera l’argent de la victime sans son consentement, tout ça pour mieux la contrôler.

 La violence sexuelle

La violence sexuelle n’est pas rare, c’est la violence conjugale la plus cachée. Cette violence se transforme en une obligation du partenaire à avoir des rapports sexuels malgré elle et même dans certains cas l’homme force sa femme à se prostituer. Une fois cette violence installée de viols, d’agressions sexuelles cela devient régulier. Cela atteint la femme dans ce qu'elle a de plus intime. La plupart des victimes ont beaucoup de honte à en parler.

 La violence verbale

Cette violence s’applique lorsque l’homme violent hausse le ton pour intimider sa compagne. Il l’insulte, lui lance des menaces ou des sarcasmes.

Néanmoins dans la majorité des cas, les violences sexuelles, physiques, économiques sont punies par la loi. La violence psychologique n'était encore il y a peu reconnue que partiellement.

b) Les différentes causes de violences.

Développement de la violence :

La violence prend place dans un couple suite à diverses raisons telles que le manque de dialogue, l’excès de reproches, une jalousie trop présente … A la place de chercher une solution à leurs conflits, les conjoints gardent pour eux leurs ressentis. Un des partenaires s’imagine que tout va bien, tandis que les reproches se multiplient dans la tête de l’autre, jusqu’au jour où le couple éclate. Cependant, faire continuellement des remarques désobligeantes à son partenaire exerce une pression. L’homme perd le contrôle de la situation, il est pris de jalousie excessive, traverse une dépression profonde et fait subir des excès de rage à son couple.

Le cycle de la violence :

La violence conjugale prend un certain temps avant de prendre sa place dans le couple. L’auteur de la violence contrôle quatre phases où il tente continuellement de dominer l’autre ; c’est un cercle vicieux destructeur, facilement repérable une fois qu’il est connu.

1. Le climat de tension : L’auteur installe une situation de tension par ses paroles et comportements en mettant en évidence les défauts et incompétences de la personne visée. Cette dernière perd toute confiance en elle.

2. La crise : L’auteur fait part de la violence verbale, psychologique et physique après avoir remarqué qu’il ne parvenait à aucun résultat. La victime est humiliée, démolie…

3. La justification : L’auteur n’assume pas ses erreurs et remets la faute sur son partenaire. La victime ne cesse de se remettre en question et se persuade qu’elle est responsable, qu’elle pourrait changer et faire des efforts.

4. La lune de miel : L’auteur reconnaît son comportement, fait part de ses regrets, présente ses excuses et promet de ne plus recommencer. La victime croit en lui et ses promesses, elle pardonne.

Les différentes formes de violences conjugales se succèdent, pouvant être rapide ou pouvant durée des années, et présentant des conséquences de plus en plus graves.

L’influence de la société :

Depuis les années 70, la société a toujours montré l’homme comme étant supérieur aux femmes, on lui donne constamment le rôle du pouvoir et de la force dès sa naissance. Le jeune garçon est éduqué de manière à ne pas se laisser faire, à être le plus fort et à s’affirmer, tandis que la fille est plutôt éduquée vers la souplesse du caractère pour éviter les conflits. L’homme est plus brutal car il est normal pour lui d’être dominant, de détenir le pouvoir et de faire usage de son privilège qui est la force. L’homme peut également concevoir la soumission de la femme comme une récompense, la violence lui permet d’éviter un affrontement qui aurait pu tourner à son désavantage.

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