Dissertation sur la parole: Comment prôner l'austérité de gauche à la télévision tout en lançant des piques à ses adversaires lors de meetings ou de conversations avec des journalistes ?
Dissertation : Dissertation sur la parole: Comment prôner l'austérité de gauche à la télévision tout en lançant des piques à ses adversaires lors de meetings ou de conversations avec des journalistes ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar vouvrillon • 28 Janvier 2013 • Dissertation • 5 140 Mots (21 Pages) • 1 122 Vues
«Dire, c’est faire» disait Austin, c'est-à-dire «tenter d’agir sur son interlocuteur» selon Kerbrat-Orecchioni. Le Moniteur-Éducateur est un faiseur de mots, de bon mots. En cela j'ai besoin de la présence de l’autre pour lui renvoyer la balle si tant est que la relation éducative soit un jeu. Le langage oral à travers les morceaux choisis vise irrémédiablement autrui : la parole de l’un attend la réponse de l’autre. L’essence de la parole est dans le dialogue, la rencontre, le mouvement tentant d’attraper le regard de l’autre. Le métier de Moniteur-Éducateur réside dans la (bonne) parole. Je parle avec les personnes que j'accompagne, les partenaires, mes collègues de façon informelle ou dans des réunions, je parle au téléphone, en entretien. La communication étant donc mon lot quotidien, le langage est l’outil essentiel dans ma relation aux autres, autres fort différents, qui ont des places, des statuts, des missions, des idées, des cultures, des mots, des émotions d’une grande variété. Je dois « dois faire avec», c'està-dire adapter mon langage à toutes ces personnes et m’adapter à elles, à ce qu’elles sont et ce qu’elles font, afin de pouvoir entrer en relation éducative avec elles.
« Il y a un langage pour chaque situation. » de Gilbert Larocque
Néanmoins, certains traits d'esprit filtrent encore : l'histoire du « sale mec » est un exemple. Deux conséquences peuvent alors apparaitre : soit le candidat adverse est discrédité si le bon mot est bien utilisé, soit le retour est négatif du fait d'une communication trop rare du candidat au bon mot.
Pour François Hollande, ce second point risque de primer sur le premier : dans l'inconscient collectif, des tentatives d'humour ponctuel de la part du socialiste se traduiront par une perte de crédibilité. Comment prôner l'austérité de gauche à la télévision tout en lançant des piques à ses adversaires lors de meetings ou de conversations avec des journalistes ?
Pour une personne optimiste, le verre est à moitié plein.
Pour une personne pessimiste, il est à moitié vide.
Pour l'éducateur, il est deux fois plus grand que nécessaire.
Dominique de Villepin : l'habitude
Pour Dominique de Villepin, l'usage de bons mots est malheureusement trop fréquent, de même que ses interventions médiatiques. Depuis 2010, l'ancien président de République Solidaire multiplie les sorties sur ses adversaires politiques (que ce soit Nicolas Sarkozy et son croc de boucher, François Fillon et son labrador, Nathalie Arthaud et sa révolution...).
Depuis deux ans, Dominique de Villepin s'est installé dans l'univers médiatique français, sans pour autant gagner ce qu'il espérait sans doute : la visibilité de sa candidature et l'amusement des électeurs. Au contraire, un certain discrédit s'est abattu sur sa campagne : il n'est parfois plus perçu que comme un opportuniste essayant vainement de se faire une place au soleil des JT de 20h.
Jean-Marie Le Pen : la manie du verbe
L'ancien homme du 21 avril a une qualité que tous lui reconnaissent : il sait manier la langue française. Ses détracteurs admettent ainsi que ses discours ne manquent parfois pas de charme, sur la forme. Jean-Marie Le Pen a cette qualité de savoir distiller ses bons mots sur les hommes politiques français avec saveur et parcimonie.
L'effet sur les électeurs français ne se traduit pas à cause du fond de ses discours, mais certains électeurs aujourd'hui tentés par l'extrême-droite regrettent que la « modérée » Marine n'ait pas son verbe et sa fougue. Les bons mots du père deviennent au final le prétexte du vote pour la fille.
Précisons néanmoins que les plaisanteries du désormais président d'honneur du Front National baissent sérieusement en qualité. Avec ses comparaisons de Nicolas Sarkozy à Pinocchio, et sa sortie sur les arabo-musulmans allant violer le président de la République sur les Champs-Elysées, Jean-Marie Le Pen m'a beaucoup déçu, sachez-le.
Et dans tout ça, Jean-Luc Mélenchon ?
Après une période d'insultes copieuses envers les journalistes, les patrons, les banquiers, les riches, le gouvernement, la droite et la gauche, Jean-Luc Mélenchon s'est calmé. Finies les invectives publiques chez Europe 1, finies les prises à parti d'étudiants journalistes dans des manifestations ! Chez Jean-Luc, le changement, c'est maintenant.
Sur le court-terme, la différence de stratégie peut se faire sentir. On est ici en présence d'un nouveau personnage plus sympathique, plus rassurant, plus proche de ce que les français veulent entendre pour garder le moral. La conséquence directe est un marquage des esprits et une redécouverte du candidat par les électeurs.
Cependant, le risque réside dans la capacité du candidat à faire passer son message et ses idées. Les électeurs ne pourraient retenir que le sens de l'humour du candidat, et non le contenu de ses interventions. A la longue, la fameuse posture présidentielle de l'homme peut être sérieusement impactée. Comment rester crédible en économie lorsqu'on compare le célèbre « AAA » français à un label pour andouillettes ?
L'humour en politique est une science. Ceux qui s'y risquent comprennent souvent assez vite que leur démarche doit être corrigée, sous peine de perdre en crédibilité et en présidentiabilité. Au contraire, se garder de toute plaisanterie rend l'homme politique froid, distant, voire cynique. Comment trouver le juste milieu ?
En 2008, alors qu'Hillary Clinton voyait sa défaite aux primaires démocrates arriver, elle avait pleuré en public. Sa côte de popularité était immédiatement montée en flèche. L'humanité des candidats est parfois plus efficace à mettre en avant qu'une communication rodée.
c’est un humour de boutades, de petites moqueries. Rien à voir avec les mots d’esprit de mon grand-père ! Nous connaissons les limites à ne pas franchir pour éviter les vexations ou les bouderies. Ma mère reçoit tout au premier degré. Mais elle rit de ses propres erreurs, comme par exemple lorsqu’elle noue le cordon de sa robe à l’envers. Mon père renvoie la balle comme dans une partie de ping-pong.
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