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Britannicus, acte II, scène 6

Fiche : Britannicus, acte II, scène 6. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  27 Octobre 2022  •  Fiche  •  987 Mots (4 Pages)  •  603 Vues

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Séance 3 : Etude de l’acte II, scène 6

Eléments pour l’introduction

Présentation du texte : Dans Britannicus, pièce écrite en 1669, Jean Racine met en scène l’histoire romaine Cette tragédie montre l’accession au pouvoir de Néron, un empereur tyrannique et sanguinaire opposé à son demi-frère Britannicus.

Caractérisation de l’extrait : Dans la scène 3 de l’acte II, Néron a menacé Junie, la fiancée de Britannicus, de tuer ce dernier si elle ne le quittait pas. A la scène 6, Néron se cache et observe la manière dont Junie parle à son amant. Ne pouvant parler clairement, la jeune fille provoque le désespoir de Britannicus.

Problématisation : Comment la tension dramatique de cette scène repose-t-elle sur la présence d’un personnage muet et quasi invisible ?

Annonce du plan : Nous verrons d’abord que cet extrait représente une scène de retrouvailles amoureuses qui tournent mal. Puis nous montrerons que si ces retrouvailles tournent mal, c’est parce que Junie est coincée entre son devoir d’obéissance à Néron et sa volonté de sauver Britannicus.

Cet extrait représente une scène de retrouvailles amoureuses qui tournent mal. Alors que Britannicus, fou de joie, déclare une nouvelle fois son amour à Junie, la retenue de celle-ci cause la surprise puis le désespoir de son amant.

Observons d’abord les éléments qui montrent l’amour de Britannicus pour Junie. Les premiers mots que prononce ce personnage sont destinés à mettre en valeur l’importance que revêt pour lui cette entrevue. Il la qualifie de « plaisir » et de « bonheur », ou encore d’« entretien si doux » et de « moment si cher » (l’adverbe « si » servant ici à intensifier les qualificatifs « doux » et « cher »). On relève aussi dans ses paroles le champ lexical de l’amour, ce mot « amour » étant présent par deux fois, au singulier et au pluriel, et accompagné d’ « amant » et de « cœur ». Par ailleurs, la relation de Britannicus avec Junie est tout à fait claire dans ses répliques, puisqu’il se nomme « votre amant » et l’appelle « ma princesse », le possessif ayant ici une valeur amoureuse. Le spectateur ne peut donc douter de la relation qui unit les deux personnages.

Mais la retenue Junie cause la surprise, puis le désespoir de son amant. L’absence de réaction de la jeune fille le refroidit bien vite. Cela est très visible dans une succession des questions : « M’avez-vous en secret adressé quelque plainte ? / Ma princesse, avez-vous daigné me souhaiter ? » Britannicus les multiplie dans l’espoir d’obtenir enfin une réponse. Ce que prouve justement la question suivante : « Vous ne me dites rien ? » Cette question rhétorique exprime bien sûr la surprise du personnage, mais elle sert aussi à signaler au public à quel point il est étonnant de n’entendre aucune réplique de Junie, à ce stade du discours de son amant. L’attitude de la jeune fille est d’ailleurs soulignée par les répliques de Britannicus au fil de la scène. On lit d’abord : « Quel accueil ! Quelle glace ! » Ce qui sera précisé par : « Quoi ! même vos regards ont appris à ce taire ? / Que vois-je ? Vous craignez de rencontrer mes yeux ? ». Cet évitement est poussé à son paroxysme à la fin de la scène, lorsque la jeune fille demande à Britannicus de partir. Les retrouvailles amoureuses ont échoué.

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