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Analyse pratique profesionnelle

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Par   •  5 Juin 2022  •  Étude de cas  •  3 057 Mots (13 Pages)  •  336 Vues

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Analyse de pratique professionnelle

Stage semestre 3

Version N°2

Date de remise du document 07/02/2022

NOM de l’étudiant(e) : LHOTTE

Prénom : Cloé

PROMOTION : 2020-2023

Référent(e) pédagogique : Mme Vilna NYECK

Type de stage : SMPSY

Introduction :

    Les personnes âgées de plus de 65 ans représente la population la plus à risque de décès par suicide. En effet, c’est à cet âge qu’il y a une émergence de pathologie mais aussi de facteurs psychosociaux pouvant augmenter le risque de suicide (isolement, précarité, perte d’autonomie, perte de proches). L’entourage est soumis lui aussi à un processus de deuil, il fait notamment face à la lourdeur des soins du proche qui ne peut plus faire les activités quotidiennes seule, ce qui amène généralement à la décision de placement dans un établissement spécialisé. Il y a également une incompréhension de certains comportements dit dysfonctionnels (cris, agressivités, perte de mémoire) ou encore une impuissance de ne pas savoir comment faire pour garder les liens avec la personne malade qui devient un « étranger ».

Dans nos activités d’infirmier nous sommes amenées à rencontrer des personnes âgées qui sont en plein processus de deuil dû à leur vieillissement, que ce soit l’émergence de nouvelles pathologies plus ou moins handicapantes ou bien l’accompagnement de leur conjoint dans le même processus. La situation que je vais présenter traite du processus de deuil et de la gestion de crise suicidaire chez des sujets âgés.

    La situation que je vais décrire se déroule pendant mon stage de S3 au CMP en Géronto-psychatrie. La Géronto-psychatrie est une forme que prend la psychiatrie quand il est question de personnes âgées atteintes de troubles psychiatriques d’apparition récente ou non. La visite à domicile a pour but de maintenir les repères des patients. Les différents champs d’intervention sont : les syndromes dépressifs ainsi que les délires anciens et tardifs.

    J’ai fait le choix de cette situation car je trouve intéressant de parler du deuil et du déni d’une maladie neurodégénérative. En effet, j’ai été confrontée au déni d’une patiente qui n’avait pas encore accepté sa maladie, au deuil de sa « vie passée » et au déni de diagnostic de la part de son mari qui n’acceptait pas que sa femme ne soit plus « comme avant ».

Je pense que ce cas clinique pourrait être intéressant du point de vue professionnel étant donné qu’en tant que professionnel la prise en charge d’annonce de diagnostics et de dénis sont associés, que ce soit de la part des patients ou de la famille.

   

Description :

    Cette situation évoque le couple Mr et Mme J suivie par le CMP depuis maintenant plusieurs années. Mme J qui présente de nombreuses pathologies dont un syndrome anxio-depressif ainsi que la maladie d’Alzheimer (de stade 6 qui est l’avant dernier stade représenté par un déficit cognitif sévère). Le placement dans un établissement spécialisé a été refusé par le mari par peur de ne plus pouvoir revoir sa femme. Mme J à besoin d’un contact permanent avec les différents intervenants, par exemple elle a besoin que l’on s’assoie à coter d’elle, elle pose sa tête sur notre épaule, nous demande des massages du ventre quand elle a des douleurs. Elle n’accepte pas son diagnostic et refuse tout traitement car se dit « ne pas être malade ». Le mari est aussi suivi par le CMP pour, lui aussi, un syndrome anxio-dépressif, il est épuisé moralement et dit être déprimé car sa femme n’est « plus comme avant », il ne s’occupe plus de lui et ne s’occupe que de sa femme dans l’espoir qu’elle arrive un jour à « guérir ». Pour maintenir le suivie du couple J, le CMP passe 1 fois par semaine, il y a également des appels fréquents de Mr J qui n’arrive plus à gérer la maladie de sa femme (crise d’angoisse à répétition de Mme J, crie sur son mari et sur les aides à domicile, violence sur son mari, délire de persécution). Mme J évoque souvent des idées de suicide mais elle n’avait jamais pu dire pourquoi elle avait de telle envie et n’a jamais eu d’acte d’auto-agressivité. Durant l’entretien la patiente était très lucide concernant son état et a abordé le suicide comme étant la seule solution pour ne pas voir évoluer sa maladie.

    Cette situation s’est déroulée durant ma 3ème semaine de stage, je les avais donc vues plusieurs fois et eues au téléphone à de nombreuses reprises. Durant l’entretien nous étions dans le salon au domicile du couple, avec Mr J à côté d’une IDE et Mme J assise sur le canapé entre un autre IDE et moi. N’arrivant pas à être séparé l’un de l’autre l’entretien ne pouvait se faire quand présence du mari, nous avons donc été obligées de « séparer » le salon en deux parties une avec l’IDE et Mr J et autre avec l’IDE, Mme J et moi-même. C’est un couple très uni et connecté, les émotions de l’un se répercutent sur l’autre, si l’un est angoissé l’autre aussi, il est donc très difficile de les rassurer quand ils sont ensemble car ils s’angoissent mutuellement.

Au cours de cet entretien, Mme J a exprimé son envie de mettre fin à ses jours « J’en ai marre de cette vie, si je me suicidais tout le monde serait plus tranquille » avait-elle dit tout en pleurant dans mes bras, face à cette révélation et cette réaction je lui ai demandé ce qui la poussait à penser cela, elle m’a répondu qu’elle ne pouvait plus faire toutes les activités qu’elle avait l’habitude de faire avant, comme lire un livre ou sortir dehors sans fauteuil roulant, s’occuper d’elle ne serait qu’une perte de temps qu’il valait mieux s’occuper de son mari qui était lui aussi malade. Je me suis sentie impuissante face à ses dires, je ne savais pas vraiment comment la rassurer elle pleurait et son mari qui était en face n’arrêtait pas de dire que si elle se suicidait lui aussi n’hésiterais pas à faire comme elle. Face à cette situation les IDE ont pris les choses en mains ils ont d’abord séparé le couple, l’IDE qui était avec Mr J l’a amené dans la cuisine pour préparer le repas et essayer de parler en étant à l’écart de sa femme tandis que nous (Mme J, l’IDE et moi-même) sommes restés dans le salon afin de parler avec Mme J. L’IDE a ensuite demandé à Mme J si elle avait réfléchi à des solutions pour mettre fin à ses jours, elle a pu nous répondre en disant qu’elle avait pensé à se jeter par la fenêtre comme son père et son frère. L’IDE a ensuite essayé de lui expliquer que si elle fessait un tel acte elle pouvait se « rater » et finir handicaper et que si elle « réussissait » cela ferait extrêmement de peine à son mari ainsi qu’à son entourage. Après quelques heures passées avec eux nous avons réussi à les apaiser mais les idées suicidaires étaient toujours présentes même si elles étaient moins intenses qu’à notre arrivée.

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