Analyse de situation pratique professionnelle
Étude de cas : Analyse de situation pratique professionnelle. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar MarionIFSI20 • 3 Décembre 2020 • Étude de cas • 3 297 Mots (14 Pages) • 9 390 Vues
1ère partie : Description de la situation de soins dont vous êtes acteur
I. Présentation des acteurs
Je suis étudiante infirmière en première année, et j’effectue mon tout premier stage dans le secteur du soin. J’ai été affecté dans une Unité de Soins Longue Durée au sein d’un EHPAD. A ce stade de mon expérience, j’ai passé plusieurs journées en collaboration avec les aides-soignantes afin de travailler sur la compétence 3 et les actes de nursing.
Je vous présente Madame S, née le 9 décembre 1933, alors âgée de 86 ans. Elle est entrée dans l’EHPAD le 18 Novembre 2016 suite à plusieurs chutes ne lui permettant plus de rester à domicile. Etant veuve et sans enfants, elle vivait seule à domicile en maison. Sa sœur, qui est sa personne à prévenir, vit dans une région voisine mais est également dépendante. Madame S. bénéficiait d’une auxiliaire de vie pour l’aide au ménage et au repas, ainsi que du passage d’une IDE tous les soirs. S’est posé le problème de son devenir au vu des diverses chutes et de ses problèmes de HTA. Elle refusait d’aller en EHPAD et souhaitait à tout prix rentrer à son domicile. Néanmoins, un entretien avec l’assistante sociale a abouti à une admission dans l’unité.
A ce jour, Madame S. marche avec 2 cannes anglaises, est partiellement dépendante pour la toilette et l’habillage. Elle est indépendante pour ses transferts, pour boire et manger, et pour communiquer. Concernant l’élimination, elle porte un pants taille M pour la journée et une protection anatomique maxi pour la nuit. Madame S sue beaucoup avec odeurs persistantes. Elle porte des lunettes. Son état dépressif persiste et elle souhaiterait « quitter cet endroit qu’elle ne supporte plus ».
II. La situation de soin
J’ai déjà eu de nombreuses interactions avec Madame S., le courant passe très bien mais j’ai constaté ces derniers jours une baisse de moral. Nous sommes en date du 18 Novembre 2020, vers 8h. Le soin que je vais vous présenter dure environ 25 minutes et consiste en l’aide à la toilette complète de Madame S à qui l’on doit faire prendre une douche ce jour. L’objectif principal de ce soin est d’apporter confort et hygiène à la résidente, et les objectifs périphériques sont les suivants :
- Agir de manière efficace et responsable en organisant ses soins
- Respecter les protocoles d’hygiène, d’ergonomie et de sécurité
- Adopter les valeurs essentielles : pudeur, confiance, consentement et bienveillance
Pour ma part, c’est la première fois que je vais aider cette résidente pour sa toilette. Je me rends avec l’aide-soignante dans la chambre de la résidante pour aller la chercher ; la lumière est déjà allumée et Madame S est assise au bord de son lit. En entrant, je fais une friction des mains à la SHA, et je salue Madame S en lui demandant comment elle va et si elle a bien dormi, consciente de son état psychologique général.
Nous lui expliquons ensuite que nous allons lui faire prendre sa douche dans la grande salle de bain de l’étage. De suite, le visage de la résidente se ferme et la nervosité se lit sur ses traits. Madame S soupire et exprime son désaccord, expliquant qu’elle a déjà reçu de nombreuses douches récemment et qu’elle n’aime pas ça, qu’elle ne souhaite pas la prendre. Pendant que l’aide-soignante part préparer la salle de bain et le linge nécessaire à la toilette (gants, serviettes, installation d’une chaise dans la douche), je m’agenouille devant la résidente, toujours assise au bord de son lit, et je tente de discuter avec elle afin de comprendre le pourquoi de sa réaction et de son refus. Elle m’explique, sans agressivité mais avec tristesse, qu’elle n’aime pas les douches, qu’on l’embête et qu’elle avait pour habitude de principalement faire sa toilette au lavabo durant sa vie : « il me frottait le dos et je lui frottais le sien et cela allait très bien ». Je suppose alors qu’elle parle de son mari et que ce souvenir la rend nostalgique. Et m’explique également que la douche est toujours trop froide et ensuite trop chaude et qu’elle n’y est pas bien.
Je fais alors mon possible pour lui expliquer que ce soin est pour son bien et pour son hygiène, qu’il ne doit pas représenter une contrainte mais un moment de bien-être et de détente qu’elle s’accorde. Je la rassure en lui disant que nous sommes à son écoute et que nous ferons attention à la température de l’eau, qu’elle pourra respirer un bon coup, détendre ses muscles et se concentrer sur l’eau chaude sur sa peau. Madame S étant cohérente dans ses interactions, j’insiste avec respect et sensibilité sur la nécessiter pour elle d’envisager ce soin avec calme et compréhension des bienfaits recherchés afin de ne pas partir braquée.
Malgré cela, je ne la sens pas sereine et toujours triste et affolée. Je lui demande donc de patienter un petit instant et je pars expliquer la situation à l’aide-soignante. Ne sachant s’il est bon de la « forcer » malgré tout, et faisant face pour la première fois à cette situation, je ne sais qu’elle méthode adopter. Nous retournons à deux vers Madame S et l’aide-soignante, usant de son expérience et d’un brin d’humour, et moi lui assurant toujours de notre présence et notre bienveillance, nous parvenons à la conduire jusqu’à la douche (elle marche à l’aide de ses béquille, seule).
Nous posons ses béquilles à l’entrée de la salle de bain et je l’accompagne avec appui sur mon bras jusqu’à la chaise de douche. Je lui demande de se tenir avec sécurité à la barre fixe en face afin de remonter le bas de sa robe de chambre, lui demande de s’asseoir en sécurisant sa descente et une fois installée, je peux finir de lui ôter sa robe.
Tout au long du soin, je verbaliserai et expliquerai mes gestes avec douceur afin de rechercher son consentement ou déceler le moindre signe de désapprobation. J’ouvre l’eau de la douche et veille à trouver une bonne température que je lui fais vérifier sur sa main. Après accord, je commence à lui mouiller le corps et j’effectue son double shampoing tandis que ma collègue commence la toilette globale du corps en respectant les règles d’hygiènes. Lorsque je procèderai au lavage de son dos avec le gant de toilettes du haut, je prendrai soin de lui demander si tout va bien finalement, nous discutons de tout afin de détourner ses idées vers des choses plus légères. J’ai plaisir à constater qu’elle semble beaucoup plus détendue et qu’elle sourit.
Nous demandons à Madame S de se lever
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