Marginalité sociale et sous-cultures
Étude de cas : Marginalité sociale et sous-cultures. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Imane Arouna • 5 Avril 2023 • Étude de cas • 3 753 Mots (16 Pages) • 188 Vues
Arouna Imane - AROI10569600
Études de cas (20%)
LES COMMUNAUTÉS RACISÉES LGBTQ+ À MONTRÉAL (LCRQM)
Présenté à :
Astrid Tirel
Marginalité sociale et sous-cultures
SAC4110 - Groupe 10
Automne 2020
14 décembre 2020
Département de sociologie
Université du Québec à Montréal
Introduction (Ornela, Morgan)
En dépit des progrès sociaux conquis durant le dernier siècle, à la fois pour les droits des personnes racisées et pour les droits des communautés LGBTQ+, une partie des personnes composant ces groupes et se trouvant à leur intersection reste invisibilisée. En effet, les milieux antiracistes ne sont pas épargnés par l’homophobie et la transphobie, tandis que les milieux LGBT en contexte occidental continuent de reproduire des dynamiques racistes et impérialistes. C’est pour donner la parole aux personnes situées à cette intersection entre oppression de race et d’orientation sexuelle et identité de genre, et mieux comprendre les enjeux spécifiques auxquelles elles font face en tant que culture marginalisée, que nous avons décidé de faire ce travail. Nous voulions au départ faire une entrevue avec Dalia Tourki, ancienne militante au Centre for gender advocacy, mais étant occupée elle nous a redirigé vers l’organisme AGIR (Action Lesbienne, Gai, Bisexuelle, Trans et Queer (LGBTQ) avec les immigrants et réfugiés). Étant donné que beaucoup de personnes immigrantes et réfugiées ayant contact avec AGIR sont également des personnes racisées, nous nous sommes dit qu’il serait intéressant et pertinent d’ajouter à notre analyse la composante du statut d’immigrant.e, situant ainsi la personne LGBTQ+ racisée immigrante à l’intersection de trois oppressions. Cela signifie que les personnes LGBTQ+ immigrantes racisées subissent triplement les discriminations dans notre société selon leur triple statut ; elles font partie des groupes minoritaires au Québec d’un point de vue de leur race, de leur statut migratoire, et de leur orientation sexuelle/identité de genre, mais elles sont également minoritaires au sein de chacune de ces communautés prise à part. On voit ainsi comment le statut de minoritaire contribue à créer une identité marginale, par un processus d’étiquetage des déviant.e.s[1] au sein d’une société nationale majoritairement blanche, chrétienne, cis, hétéro.
L’objectif premier d’AGIR est ainsi la défense des droits des personnes LGBTQ+ immigrantes, à travers l’action militante et l’offre de services, d’informations, de programmes et de ressources. AGIR a également vocation d’éducation, par la publication d’un rapport annuel et également à travers ses contacts avec d’autres organismes (notamment LGBT) à Montréal et au Québec. Dans le but d’atteindre leurs objectifs, l’organisation est structurée en trois grands groupes de services tels que les services de soutien (par le biais notamment de groupes de discussion par et pour les personnes concernées, par des activités sociales et festives, etc.), la formation organisationnelle (qui concerne la relation et la collaboration d’AGIR avec d’autres organismes venant en aide aux personnes réfugiées, immigrées, LGBTQ+, comme par exemple le Centre social d’aide aux immigrants (CSAI), Action Réfugiés Montréal, ou le Ontario Council of Agencies Serving Immigrants (OCASI)[2]) et la campagne de plaidoyer (par l’organisation de campagnes de sensibilisation pour faire valoir les droits des personnes, comme la «Campagne Trans-migrants» par exemple).
Le choix de ce sujet de travail et de cet organisme est particulièrement pertinent dans le cadre de notre cours puisqu’il aborde les questions des relations et des rapports de pouvoir entre différents groupes d’individus, du rejet, de l’exclusion, et de processus de marginalisation multiples, y compris au sein même de groupes déjà minoritaires et marginalisés. En tant que l’organisme AGIR poursuit la protection et la revendication des droits des personnes migrantes LGBTQ+ en adoptant une perspective intersectionnelle sur ces différentes oppressions, cela nous paraissait pertinent d’effectuer une entrevue avec une personne y travaillant ; les réflexions apportées ainsi que l’expérience personnelle d’Iyan ont pu nous donner des exemples de résilience et également des pistes de solution concrètes qui gagneraient à être développées dans des milieux et contextes divers. Ainsi, AGIR permet à des personnes à l’intersection de diverses oppressions (et donc minoritaires au sein des minoritaires) de se regrouper afin de développer leurs propres outils de résilience et, peu à peu, de se constituer en sous-cultures.
Contenu (Imane, Ornela)
Le choix de l’organisme AGIR se base sur l’ensemble des ressources physiques et représentatives dont elles font preuve. En effet, elle contribue au soutien constant des membres de la communauté LGBTQ+ migrante et réfugiée, en leur apportant une aide sur le plan communautaire, juridique, politique, économique et social. Cette communauté doit en effet faire face à de nombreuses difficultés. D’abord dans leurs pays d’origine, en subissant des attaques homophobes et transphobes, venant majoritairement de sociétés où l’hétérosexualité prime, ensuite dans leur société d’accueil en étant confrontée au racisme systémique.
Iyan, le représentant que nous avons eu en entrevue, a su illustrer quelques solutions qu’AGIR tend à apporter au sein de la communauté. Il faut noter que l’organisation était composée uniquement de bénévoles jusqu'en mars 2019 ; Iyan a fait partie des deux premières personnes qui ont été recrutées comme employé.e.s à ce moment. Palestinien et âgé de 28 ans, Iyan est un homme trans qui se battait pour la cause des persones LGBTQ+ et travaillait déjà dans ce domaine au Moyen-Orient. Il est venu au Canada en 2017 et a pris fonction dans cet organisme en mars 2019. Iyan est le coordinateur du support chez AGIR ; il est surtout chargé de l’information.
Dans le cadre de l’entrevue, Iyan a nommé l’importance de former les nouveaux/elles arrivant.e.s sur la complexité de l’identité LGBTQ+ issue de l’immigration à Montréal, mais aussi de donner des formations au sein de grandes entreprises. Ces formations permettent d’atteindre des personnes qui offrent des services publics, des représentant.e.s des organismes venant en aide aux immigrant.e.s ainsi que les communautés culturelles. Ayant remarqué qu’il y a parfois un manque de soutien concret et d’organismes permettant d'accueillir les immigrant.e.s qui savent quoi faire avec des personnes LGBTQ+. Il y a donc de la formation à faire. L’une de leur mission principale est d’éduquer ou de sensibiliser les communautés, pour éviter que les gens reproduisent et perpétuent les mêmes dynamiques oppressives. Le but visé est de les rendre plus inclusifs.
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