Fiche de lecture sur la décroissance Serge Latouche
Fiche de lecture : Fiche de lecture sur la décroissance Serge Latouche. Recherche parmi 301 000+ dissertationsPar elizabethgl • 23 Février 2025 • Fiche de lecture • 824 Mots (4 Pages) • 23 Vues
ELIZABETH LAVOIE
20208174
Fiche de lecture #9
Serge Latouche est un économiste formation qui a contribué au développement de la théorie de la décroissance, laquelle préconise la désintoxication d’une dépendance à la consommation par une rupture radicale et un changement de civilisation. En effet, il prône une société alternative qui ne repose plus sur l’accumulation l’hyperconsommation et l’accumulation incommensurable de biens matériels (Cazenave et Charrel, 2018).
Dans « La voie de la décroissance. Pour une société d’abondance frugale », Serge Latouche critique le PIB (Produit Intérieur Brut) comme une mesure du « bonheur quantifié » lorsqu’il propose de se concentrer sur des mesures qualitatives (p.47). Selon lui, nous avons été « formatés » à relier notre consommation marchande proportionnellement à notre bien-être (p.48). Il explique que, indépendamment de l’ajout de bien-être individuel et collectif, les biens et services qui peuvent se vendre et qui ont de la valeur monétaire gonflent le PIB (p.49). En autres mots, les activités et ressources contribuant au bien-être ne sont pas tenus en compte dans le calcul du PIB car elles n’ont pas directement de coût monétaire de production (p.49).
Par exemple, quelques jours avant son assassinat, Robert Kennedy, a déclaré que les publicités de cigarettes, la pollution de notre air, la destruction de nos forêts et celle de la nature aussi sont inclues dans le calcul du PIB puisqu’elles sont des activités qui génèrent des revenus (par les ventes générées par la publicité et l’exploitation de l’environnement pour ses ressources naturelles) (p.49). Cependant, le PIB ne tient pas en compte la santé des enfants, leur éducation, leur bonheur de vivre. Il ne prend non plus en compte l’intégrité, l’intelligence et la sagesse des humains. Selon Kennedy, « il mesure tout, sauf ce qui fait que la vie vaut la peine d’être vécue » (p.50). Ainsi, le PIB ne peut être une représentation du bien-être et du bonheur, puisque les activités économiques dites bénéfiques ont des effets dévastateurs sur l’environnement et la santé publique.
Le projet de la décroissance suggère donc une rupture avec la société de consommation se concentrant sur l’accroissement d’un PIB, échouant à procurer le bonheur, et propose de redéfinir le bonheur comme « abondance frugale dans une société solidaire » (p.60). Latouche explique que cela se passe par l’autolimitation, par la promotion de la convivialité et la réhabilitation de l’esprit du don. Pour construire cette « société autonome de décroissance », il propose huit changements interdépendants et renforçant mutuellement, nommés les huit « R » : réévaluer, reconceptualiser, restructurer, relocaliser, redistribuer, réduire, réutiliser, recycler (p.61).
Latouche suggère également que la « démarchandisation » de l’économie, en se tournant vers des entreprises mixtes où l’esprit du don et la justice priment sur l’avidité âpreté du capitalisme (p.65). L’esprit du don, présent dans chacun des « R », valorise les échanges non marchands, la solidarité et le partage comme instruments pour renforcer des liens sociaux (p.68). Ainsi, l’idée de convivialité prend tout son sens. Dans ce contexte, la convivialité fait référence à la promotion des relations humaines et au renforcement du sentiment d’appartenance à des communautés basées sur la coopération et le partage, plutôt que la consommation et la compétition (p.66). La décroissance implique donc de revoir les valeurs sociétales et les priorités afin de construire une société plus équilibrée et durable. Par exemple, réévaluer « les rapports avec la nature, les valeurs d’altruisme, de réciprocité et de respect de l’environnement » (p.68). En avançant les huit « R », Latouche vise privilégier la qualité de vie et relations avec autrui plutôt que la quantité de biens matériel consommés et accumulés, et à abandonner un capitalisme aux conséquences nocives pour l’environnement et l’humanité (p.62).
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