Fiche de lecture sociologie "Devenir anorexique: Une approche sociologique" Muriel Darmon

Fiche de lecture n°1-Texte de Muriel Darmon

Sociologue française, Muriel Darmon a pour habitude de mener des recherches sur des thématiques liées au domaine de la santé dans lesquelles elle va apporter une approche sociologique.

Ainsi, c’est dans cette conception que Muriel Darmon publie son ouvrage Devenir anorexique: Une approche sociologique  en 2008.

L’objet de l’anorexie était jusqu’à présent propre au domaine de la médecine ainsi que de la psychologie. Il est donc relativement inédit d’étudier un sujet aussi extrême à travers le spectre de la sociologie. Finalement, tout l’enjeu du texte réside dans cela: “Comment peut-on faire une sociologie de l’anorexie?”.

En effet, tout comme le fondateur de la sociologie Emile Drkheim l’a fait dans son ouvrage Suicide , Muriel Darmon traite ici d’un sujet peu commun en sociologie. Par ailleurs, elle affirme “La spécificité de celle-ci est d’émaner d’une discipline dont on pourrait penser qu’elle s’arroge un mandat bien discutable pour enquêter sur l’anorexie: la sociologie.”. Seulement, comment la sociologue va mener l’approche sociologique d’un objet si étranger ?

Afin de mener cette entreprise et donc de répondre au questionnement précédent, Muriel Darmon précise qu’il est fondamental de ne pas se laisser limiter, “Le sociologue ne peut accepter que le cadre de son travail lui soit imposé”.

C’est ainsi que la sociologue entreprend son approche sociologique. Elle débute par l’analyse d’études épidémiologiques et observe une certaine récurrence. Cela signifie qu’il y a des caractéristiques reviennent de manière répétée. Lorsqu'on parle d'anorexie, il s’agit le plus souvent de femmes âgées entre 15 à 24 ans et qui ont une origine sociale moyenne supérieure. De par cette répétition, Muriel Darmon en arrive à penser que l’anorexie peut bel et bien s’inscrire dans les faits sociaux. Par conséquent, il existe un lien entre la sociologie et la société. L’anorexie “dont l’incidence augmenterait à mesure que les facteurs culturels et sociaux deviennent plus propices à son développement”.

Pour répondre à la problématique de façon plus approfondie et concrète, Muriel Darmon a choisi d’avoir recours aux méthodes qualitatives et plus particulièrement aux entretiens . En effet, elle s’est entretenue avec les patientes d’un hôpital ainsi que des ex-patientes anorexiques. Par la suite, afin de “ne pas se limiter à un terrain hospitalier”  elle a eu des entretiens avec des anciennes anorexiques qui n’ont jamais été hospitalisées et avec des lycéennes qui ne sont pas atteintes d’anorexie.

 A l'issue de ces entretiens, Darmon a pu recueillir des données et des résultats beaucoup plus fertiles et pertinents. C’est ainsi qu’elle arrive à établir la notion de “carrière anorexique” Autrement dit, dans cette pathologie, il y a plusieurs “étapes” qui reviennent telles que:  l’engagement dans une “prise en main”, le maintien de l’engagement, le maintien de l’engagement malgré les alertes et la surveillance et la phase de “prise en charge” par l'institution médicale. De plus, selon la sociologue, l’anorexie renvoie nécessairement  à des conditions “universelles” qu’elle nomme le “travail anorexique”.  La plus notable est la “transformation corporelle”. C’est pour cela que l’anorexie est définit dans le texte comme “un ensemble de pratiques et de représentations dont elle établit des conditions sociales”.

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