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Analyse William Styron

Commentaire d'oeuvre : Analyse William Styron. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  11 Juillet 2024  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 304 Mots (6 Pages)  •  97 Vues

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William Styron, écrivain et essayiste américain, est né le 11 juin 1925 dans une famille bourgeoise en Virginie, et mort le 1er novembre 2006 d’une pneumonie dans le Massachusetts. Son œuvre a connu un immense succès, mais parfois controversée, même s’il a peu publié. Sa célébrité vient principalement de ses cinq romans, dont les plus connus sont Un lit de ténèbres  (1951), Les Confessions de Nat Turner (1967), Le Choix de Sophie (1979). La notoriété de William Styron s’amplifie avec la publication en 1990 de Face aux ténèbres – Chronique d’une folie : dans ce récit autobiographique de 128 pages, l’auteur, alors libéré de ses obsessions suicidaires, raconte son "voyage au bout du désespoir".

William Styron commence son récit par une description d’un voyage de quatre jours à Paris en 1985, pour recevoir le prix Cino Del Duca. Au lieu d’être enthousiasmé par la perspective de se voir remettre ce grand prix littéraire, il sombre dans l’un des symptômes les plus universellement reconnus, « un sentiment de haine et de dégout de soi-même ». Autour de lui, c’est l’incompréhension, on trouve son comportement grossier ou scandaleux. À moment-là, il était déjà dépressif depuis plusieurs mois et pour lui, son attitude est due à la maladie. Il décrit très bien le fait de ne pas réussir à être heureux alors que tout le monde le serait à sa place. Il décrit aussi l’état de torpeur et de paralysie qui le gagne quand il s’agit de participer à une conversation. Il parle de l’envie de ne plus bouger de son lit. Il décrit alors les manifestations physiques et psychologiques de la maladie : confusion, trou de mémoire, perte de la voix, baisse de la libido… On comprend alors comment son concrétise cette maladie insidieuse et évolutive.

L’auteur va tenter de trouver les causes de sa dépression qu’il considère comme un dérangement de l’esprit voire « une tempête sous son crâne ». Peut-être est-ce dû à l’arrêt de sa consommation d’alcool, à un deuil avorté, à un sentiment de manque et de perte, à la soixantaine ? Face à la maladie, il se plonge dans de nombreux ouvrages spécialisés pour essayer de trouver des explications et des remèdes. En tout état de cause, il semble impossible de déterminer les raisons qui conduisent à la dépression. Aussi, il attend beaucoup de ses séances auprès du Docteur Gold mais celles-ci s’avèrent infructueuses. Les traitements, qu’il considère inefficaces ou inadaptés, n’ont pas l’effet escompté, d’autant qu’ils n’agissent pas vite sur l’organisme. Il en conclut alors qu’il ne peut y avoir de guérison rapide car aucun traitement n’agit à court terme.

Il se demande alors si on peut être prédisposé à cette maladie indicible, insaisissable. Même si elle frappe sans discrimination, tous âges, races et professions, les artistes (surtout poètes et écrivains) sont d’autant plus menacés. Il cite notamment Romain Gary et Jean Seberg qui finiront par se suicider ; il s’interroge également sur les raisons qui ont poussé Albert Camus à monter en voiture avec un chauffard. Il apparaît important de souligner que les victimes deviennent alors les coupables d’un méfait et que l’acte suicidaire révèle une faiblesse.

L’auteur nous interpelle également sur la dénomination de la maladie : pour lui, le mot dépression n’a aucune connotation médicale et le langage courant l’utilise pour désigner des phénomènes météorologiques ou économiques. Il conviendrait pour lui de parler de mélancolie. Cet état entraine chez lui des insomnies et par le fait une fatigue intense que les tranquillisants ne peuvent atténuer. Pire, ils accentuent l’effet dépressif. C’est alors que l’auteur met en évidence le manque d’informations concernant les risques et les effets indésirables des traitements (par exemple : hyperactivité, vessie bloquée). Il aborde la question des traitements, de la difficulté de les changer tant le temps de sevrage est long. On s’aperçoit que cela entraine une perte de confiance envers les psychiatres. Il prend soin de noter toutes ses observations dans un carnet, qui finira au fond de la poubelle à ordures pour faire écho à sa propre considération sur lui-même. C’est à ce stade que l’auteur se sent complétement annihilé et entreprend la rédaction de sa « lettre de suicide ». Même cet exercice lui parut difficile et confus. Soudain, il fut saisi par la mélodie de Brahms qui l’encouragea à dissiper ses idées suicidaires.

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