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Lafarge et le secteur du ciment

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Par   •  7 Juin 2013  •  Analyse sectorielle  •  2 396 Mots (10 Pages)  •  789 Vues

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Leader mondial des matériaux de construction, Lafarge occupe des positions de premier plan dans chacune de ses activités : n°1 mondial du Ciment et de la Toiture, n° 2 des Granulats et Béton et n°3 du Plâtre.

Lafarge est coté à Paris, à Londres, à Francfort et à New York. En 2002, le groupe, fort de 77 000 collaborateurs et d'un chiffre d'affaires de 14,610 milliards d'euros, est présent dans 75 pays.

Le groupe inscrit sa croissance dans une stratégie de développement durable : son savoir-faire concilie efficacité industrielle, création de valeur, protection de l'environnement, respect des hommes et des cultures, économie des ressources naturelles et de l'énergie.

Lafarge et le secteur du ciment

Le secteur du ciment

Le ciment voyageant lentement et coûteusement, la proximité géographique entre producteur et client est véritablement essentielle.

Au départ de l'usine, une tonne de ciment coûte environ 500 francs. Dans un rayon de 100 kilomètres, le prix s'apprécie de 50%. Au-delà d'une distance de 200 kilomètres, l'approvisionnement en ciment n'est plus rentable. C'est pourquoi, les marchés sont essentiellement régionaux, les lieux de production doivent se situer à proximité des lieux de consommation et le commerce extérieur de ciment est limité aux pays frontaliers ou s'effectue par voie maritime. C'est ainsi que les groupes les plus importants disposent d'unités de production à la fois sur l'ensemble du territoire français et à l'étranger.

Les principaux acteurs du secteur, le français Lafarge, le suisse Holcim, l'allemand Heilderberg, le mexicain Cemex et l'italien Italcementi se sont lancés dans les années 1990 à une série d'acquisitions d'acteurs régionaux à travers le monde, ceci afin de moins subir l'impact d'un pays en particulier et de diminuer les effets de la cyclicité de la consommation de ciment. En effet, comme l'explique A Lehmann, Analyste chez DDB Equities "La volatilité est réduite dans son ensemble car chaque zone conserve son caractère cyclique propre".

Par ailleurs, le secteur cimentier fait apparaître deux concepts de développement. Le premier, incarné par Holcim, consiste à se concentrer exclusivement sur les métiers de base. Le second, incarné par Lafarge consiste à se diversifier par produit parallèlement à la diversification géographique. Ainsi, Lafarge est présent dans le ciment, le béton, les granulats, le plâtre et la toiture.

Historique de Lafarge

En 1833, Léon Pavin, qui reprend l'activité familiale acquise en 1749 auprès de la seigneurie Lafarge - site réputé depuis des générations pour la qualité de sa pierre à chaux - se lance dans l'exploitation régulière du gisement de pierre calcaire. En 1864, l'entreprise connaît son premier chantier phare international : 110 000 tonnes de chaux sont livrées pour le canal de Suez. Jusqu'en 1914, jouant la carte de la concentration horizontale, la société des Chaux et des Ciments de Lafarge du Teil se lance dans le rachat de sociétés de chaux et de ciment aux quatre coins de la France.

L'implantation à l'étranger débute avec l'ouverture vers les marchés d'Afrique du Nord. Déjà présent en Algérie depuis 1866, Lafarge y devient le premier producteur de ciment Portland et s'installe au Maroc et en Tunisie. Lafarge poursuit ses acquisitions en métropole et avec un quart du marché national, il apparaît comme le premier cimentier de l'Hexagone.

En 1939, Lafarge devient le premier cimentier français. Dès 1945, l'arrivée d'Alfred François, le plan Marshall et les besoins de la reconstruction donnent à Lafarge un nouveau souffle : en 10 ans, la production double.

En 1956, Lafarge construit sa première cimenterie en Amérique du Nord et crée Lafarge Cement of North America en démarrant une usine à Richmond au Canada. Vers la fin des années 1960, Lafarge Canada devient le 3ème producteur de ciment dans le pays, avec une capacité annuelle de production de 900 000 tonnes. En 1980, un accord de fusion est signé entre Lafarge et Coppée ; le nouveau groupe devient Lafarge Coppée. Ces acquisitions aux Etats-Unis et au Canada placent Lafarge Coppée comme le n°1 du ciment en Amérique du Nord. La taille du Groupe passe de 12 000 à 17 000 collaborateurs.

Durant la décennie 80 avec la construction du marché unique représentant plus de 300 millions d'habitants, le Groupe décide d'y étendre son activité.

La stratégie de Lafarge : une succession d'acquisitions

Depuis 1990, Lafarge a opéré une profonde transformation en se lançant dans une politique de croissance externe à un rythme soutenu. Jusqu'en 1989, Lafarge était qualifié de "vieille dame de l'industrie". Le cimentier français était considéré comme une entreprise à mono-activité, avec une culture technique et d'ingénieurs. Caractérisée par l'évolution plutôt que la révolution. Par ailleurs le groupe n'était que très faiblement internationalisé. Les années 90 ont marqué un véritable tournant, en effet Lafarge effectue depuis 10 à 20 acquisitions/an et a plus que doublé de taille en 6 ans. Parallèlement, Lafarge a cédé sa branche "matériaux de spécialités" entre 1998 et 2000.

Un long track record d'acquisitions

Lafarge a réalisé dans ce laps de temps une succession d'acquisitions de trois natures différentes : l'absorption d'acteurs régionaux, l'acquisition d'un nouveau métier, et une acquisition majeure dans le métier de base ("core business").

Le rachat de petites entreprises sur toutes les régions du globe correspond à la volonté du groupe de se diversifier géographiquement et de renforcer régionalement la taille critique du groupe. Il s'agit là d'une dynamique d'acquisition horizontale, c'est-à-dire d'entreprise appartenant au même métier que celui de Lafarge. Les opérations sont de l'ordre de 20 à 300 millions d'euros en général. Parmi les nombreuses acquisitions réalisées, l'acquisition des cimenteries d'Aslan en Turquie ou de Romcim en Roumanie sont des bons exemples de cette stratégie.La création de valeur liée aux petites acquisitions de par le monde, repose essentiellement par

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