Formes D'échanges informatiques
Dissertation : Formes D'échanges informatiques. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar bidart • 30 Décembre 2013 • 1 092 Mots (5 Pages) • 815 Vues
Médiologie : propriétés de quelques formes d’échanges
Si l’on veut distinguer les différents types de
canaux que les adolescents utilisent pour échanger entre
eux, il faut noter que cet ensemble d’outils forme un
tout. Sur le plan technologique, ils ne cessent de
se recouper et de s’enrichir les uns les autres.
Les blogs
, au départ définis comme des pages affirmant
un point de vue, sont des espaces de
discussion ;
les chats
(avec les cv, et les pseudos) sont des
lieux de présentation et d’affirmation de
soi autant que des lieux de dialogue ;
le mobile
sert, entre autres, à prendre des photos qui seront
recyclées sur les blogs ; les blogs conduisent à des
adresses Messengers
ou à des
sites
personnels
.
Si chacun de ces outils à ses spécificités, ils
fonctionnent en synergie dans un réseau qui a la
propriété d’être actualisé en permanence (dis
ponibilité du mobile egocentré, permanence de la
connexion internet haut débit) même s’il faut di
stinguer les échanges synchrones et asynchrones.
Par ailleurs, ces différents canaux constituent une
sorte de boite à outils que ses utilisateurs maîtrisent
à merveille. En se distinguant les uns des autres,
ils se complètent et autorisent une sorte de
grammaire communicationnelle. Ainsi, on ne dira pas
les mêmes choses en face à face, au téléphone,
via le sms ou sur Messenger. Cette diversité des
canaux permet de moduler les prises de risques
dans l’échange, de faire varier le
poids des mots selon qu’on les adresse oralement, au téléphone, par
sms ou en ligne, selon que l’on parle à l’amoureux, au confident, à l’ami ou au simple copain.
Messenger
Il s’agit d’un échange synchrone avec une liste d’inte
rlocuteurs connus à l’avance et acceptés comme
tels, sous forme textuelle ou audiovisuelle, sac
hant que le texte reste dominant, pour des raisons
technologiques mais aussi médiologiques (gestion
de la multi-conversation). C’est un espace de
communication souple, sur lequel on peut réguler
son degré de présence aux autres, choisir son ou
ses interlocuteurs. A ce titre, Messenger peut fair
e songer à certains espace sociaux (comme celui du
café par exemple), lieu de rendez-vous non contrain
t, dans lequel on peut retrouver le proche et le
moins proche. Le propre de Messenger ou des autres
logiciels du même type n’est pas de permettre
l’échange synchrone entre deux interlocuteurs, c’es
t d’être un véritable espace communicationnel
structuré autour de celui qui l’utilise. Cet espace
construit une sorte de lien virtuel permanent, puisque
la présence de l’autre est rendue manifeste à traver
s le « statut ». Il fonctionne donc un peu comme
un substitut du cocon familial, où l’autre est toujours là, comme un lien d’abord phatique (i.e.
communication qui vise d’abord à vérifier sa propr
e validité, cf. le « allo » téléphonique). Cette
permanence de la médiation, même quand elle n’est pas active, explique la dépendance forte qui se
noue vis-à-vis de ce milieu relationnel. Certes, on y échange les commentaires de la journée, («
on
règle les comptes de la journée
», «
le collège c’est speed, on a 10’ de récré par jour
» collégienne, 12
ans), les devoirs, la musique, les images, les projets
de sorties... Mais, plus que tout cela, c’est bien la
validation d’un lien avec les autres qui compte.
Il s’agit majoritairement d’échanges souples, dans une
scripturalité qui emprunte toutes les formes de l’ora
lité, ces échanges visant à valider leur propres
conditions d’apparition (
tu es là, je suis là, nous nous parlons
).
La position du sujet de communication est, elle aussi,
intéressante. Il se trouve au centre d’un réseau
d’échanges qu’il organise à sa façon puisqu’il en occupe imaginairement le point focal. Les
adolescents d’aujourd’hui sont ainsi passés maîtres
...