Ces Objets Qui Nous Envahissent
Thèse : Ces Objets Qui Nous Envahissent. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar antoine81000 • 24 Mars 2015 • Thèse • 382 Mots (2 Pages) • 976 Vues
Il y a aujourd'hui tout autour de nous une espèce d'évidence fantastique de la consommation et de
l'abondance, constituée par la multiplication des objets, des services, des biens matériels, et qui constitue une
sorte de mutation fondamentale dans l'écologie de l'espèce humaine. A proprement parler, les hommes de
l'opulence ne sont plus tellement environnés, comme ils le furent de tout temps, par d'autres hommes que par
des objets. Leur commerce quotidien n'est plus tellement celui de leurs semblables que, statistiquement selon
une courbe croissante, la réception et la manipulation de biens et de messages, depuis l'organisation domestique
très complexe et ses dizaines d'esclaves techniques jusqu'au "mobilier urbain" et toute la machinerie matérielle
des communications et des activités professionnelles, jusqu'au spectacle permanent de la célébration de l'objet
dans la publicité et des centaines de messages journaliers venus des mass media, du fourmillement mineur de
gadgets vaguement obsessionnels jusqu'aux psychodrames symboliques qu'alimentent les objets nocturnes qui
viennent nous hanter jusque dans nos rêves. Les concepts d' « environnement », d' « ambiance », n'ont sans
doute une telle vogue que depuis que nous vivons moins, au fond, à proximité d'autres hommes, dans leur
présence et dans leur discours, que sous le regard muet d'objets obéissants et hallucinants qui nous répètent
toujours le même discours, celui de notre puissance médusée1
, de notre abondance virtuelle, de notre absence
les uns aux autres. Comme l’enfant-loup devient loup à force de vivre avec eux, ainsi nous devenons lentement
fonctionnels nous aussi. Nous vivons le temps des objets : je veux dire que nous vivons à leur rythme et selon
leur succession incessante. C’est nous qui les regardons aujourd’hui naître, s’accomplir et mourir alors que,
dans toutes les civilisations antérieures, c’étaient les objets, instruments ou monuments pérennes, qui
survivaient aux générations d’hommes.
Les objets ne constituent ni une flore ni une faune. Pourtant ils donnent bien l’impression d’une
végétation proliférante et d’une jungle, où le nouvel homme sauvage des temps modernes a du mal à retrouver
les réflexes de la civilisation. Cette faune et cette flore, que l’homme a produite, et qui reviennent l’encercler et
l’investir comme dans les mauvais romans de science-fiction, il faut tenter de les décrire rapidement, telles que
nous
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