Quelles peuvent être les conséquences de cette intolérance, et comment y remédier ?

DISSERTATION

Sujet :

Hugo Clément dit à propos du héros Dexter : « A force d’étouffer nos sentiments, nous pouvons en venir à ne plus pouvoir éprouver d’empathie pour autrui ; il suffit alors que l’autre nous gène, nous dérange dans nos efforts pour cacher aux autres et cacher à nous-mêmes notre propre vide, notre propre vanité, pour que l’envie, la jalousie et la haine impuissante se développent et se transforment en désir d’infliger aux autres des souffrances brutales ».

A partir de cette phrase expliquez pourquoi l’attitude que la société- et nous même cultive- envers l’autre est-elle si complexe.

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Selon Anna Gavalda : « Ce qui empêche les gens de vivre ensemble, c'est leur connerie, pas leurs différences. ». L’annonce est certes brutale, mais il apparaît pourtant qu’aujourd’hui, le rapport à l’autre est une problématique importante dans la société. De nombreux faits d’actualité donnent lieu à une sorte d’hystérie collective qui pousse certaines personnes à crier haut et fort leur rejet de l’Autre. Depuis des mois, les opposants au mariage pour tous défilent dans les rues pour manifester contre cette nouvelle réforme sociale, contre un type d’individu, contre un comportement particulier. Pourquoi le rapport à l’Autre se manifeste-t-il si violemment et comment peut-on comprendre l’autre : sa culture, sa religion, sa différence ? Quelles peuvent être les conséquences de cette intolérance, et comment y remédier ?

A-t-on besoin d’être un tueur en série pour éprouver de l’empathie ? Heureusement non ! Se projeter dans l’autre, imaginer ce qu’il est, ce qu’il ressent nous aide à éprouver compassion et compréhension. Or, de l’absence d’empathie peut naitre la violence. Alors finalement quelles sont les causes de cette absence d’empathie ?

Tout d’abord, on peut supposer que c’est un réflexe de protection. Voir une personne en situation difficile renvoie une image qui peut faire peur, ne pas la voir est plus rassurant, faire l’autruche évite de se projeter. Je ne veux pas devenir comme ce clochard alcoolique, donc je ne le regarde pas. La peur de tomber dans une situation précaire peut faire ressortir une sorte de reflexe de survie archaïque. En effet, pour ne pas rencontrer la misère, devenir sans abri, l’individu préfère l’ignorer. Autre exemple : on voit un clochard dans la rue, il nous gène. Alors, l’absence d’empathie, l’égoïsme, notre absence de sentiments va se transformer en violence envers l’autre. Elephant Man, sa souffrance, la maltraitance dont il est victime en est la parfaite illustration.

Ensuite, l’homme a peur de perdre ses acquis, d’être laissé pour compte au profit de plus malheureux que lui. Ainsi, l’absence d’empathie qui se transforme en indifférence entraine un sentiment d’injustice puis de haine envers la société. C’est alors que l’individuel qui prévaut sur le collectif. L’histoire montre souvent que faire naitre la peur chez un peuple, faire miroiter le spectre de l’insécurité, du chômage réactive la violence et l’intolérance. C’est l’ouvrier au chômage qui vote pour les extrêmes de peur que l’immigré lui prenne une offre d’emploi. C’est récemment 50,3% des Suisses qui votent non à l’immigration avec ce slogan : « Abattre notre prospérité ? Non »

Enfin, le rejet peut s’expliquer par la peur de l’inconnu. On a peur de ce que l’on ne connaît pas, de ce qui n’est pas sa norme, que ce soit la culture ou la religion. Il est ignorant et cette absence d’empathie entraine un cloisonnement et un sectarisme, qui va jusqu’au racisme. On peut citer la nouvelle de Daeninckx : Le reflet, de laquelle on n’a qu’une une leçon à en tirer : avant de reprocher ou de détester telle personne pour ce qu’elle est ou ce qu’elle a fait, regardons-nous en premier lieu afin de ne pas tourner au ridicule.

Que ce soit à cause d’un sentiment d’injustice, un moyen de se protéger ou une peur de l’inconnu, notre rapport avec l’Autre entraîne des conséquences négatives pour notre société, notre vivre ensemble. Tout d’abord, l’absence d’empathie entraine l’indifférence. L’indifférent réduit l’autre à rien, le toise, le dédaigne, et ignore son existence, et rien n’est plus difficile à admettre. Au moins, la méchanceté nous accorde-t-elle un intérêt en cherchant à nous blesser… L’indifférence elle, nie l’individu, le transforme en chose transparente. On entend souvent regretter une époque

dévolue où les uns entraidaient les autres, où l’on se croisait avec un mot gentil, un regard. Que Meursault, héros de L’Etranger de Camus soit indifférent au monde qui l’entoure, aux règles de

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