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Le rôle Des Journalistes

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Par   •  30 Novembre 2013  •  2 125 Mots (9 Pages)  •  3 401 Vues

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1. Une identité professionnelle aux contours imprécis

Selon LAZARSFELD, le journaliste est une figure bien identifiée appartenant à un groupe de référence doté de savoirs de compétences techniques devant exercer pour la communauté le double rôle d’informateur neutre et impartial et de contre – pouvoir. La presse a en partie construit sa légitimité dans la promesse d’un monde enfin explicable, compréhensible d’un seul coup d’oeil. La médiatisation du travail des reporters de guerre a renforcé la construction d’une représentation de cette profession définie par la présence sur le terrain pour rendre compte de la réalité du monde. Toutefois, ces figures de référence ne représentent qu’une très petite fraction des 37.286 journalistes encartés.

Certes, des pratiques communes et des valeurs partagées favorisent l’élaboration d’un sentiment d’appartenance à un groupe singulier. Mais la diversité des formats de production journalistique, les écarts de rémunération mettent en évidence l’hétérogénéité de la profession.

Quelques dates clés :

➢ 1631 : publication du premier journal « La Gazette »

➢ 1918 : création du syndicat national de journalistes

➢ 1935 : loi sur le statut professionnel qui stipule « Le journaliste professionnel est celui qui a pour occupation principale, régulière et rétribuée l’exercice de sa profession dans une ou plusieurs publications quotidiennes ou périodiques, ou dans une ou plusieurs agences de presse et qui en tire le principal de ses ressources

➢ 9 – 07 – 1982 : loi sur la communication audiovisuelle, qui précise dans son article 93 que les journalistes exerçant leur profession dans une ou plusieurs entreprises de communication audio – visuelle ont la qualité de journaliste au même titre que leurs confrères de la presse écrite.

La jurisprudence a ajouté qu’il s’agit d’un travail intellectuel avec effort créatif en rapport avec l’actualité. Le journalisme n’est pas une profession au sens sociologique, si on le compare par exemple aux professions libérales, qui se définissent par l’existence d’une déontologie contraignante, d’un contrôle des pairs, d’un cursus d’études déterminés et l’existence d’un savoir reconnu. L’éthique économique se structure en 3 niveaux :

- Les valeurs : liberté, respect de la personne humaine, vérité

- Les normes : qui ne sont pas des obligations morales ni des impératifs catégoriques

- Les pratiques

Ces différents niveaux ne permettent pas de définir l’identité professionnelle du journaliste, ni sa fonction sociale, ni sa formation, ni sa maitrise d’un savoir faire particulier, ni sa référence à des normes déontologiques partagées. Selon Denis RUELLAN, dans son livre « Le journalisme ou le professionnalisme du fou » paru en 2007, l’imprécision qui caractérise son rôle social et la formation requise offre paradoxalement une grande malléabilité à la profession qui aurait pour effet d’en empêcher la disparition.

Le journalisme français a toujours plus été un journalisme d’expression qu’un journalisme d’investigation. Il accorde la préférence aux commentaires et à la chronique au détriment du compte – rendu et du reportage. Deux raisons expliquent ce relatif mépris pour le témoignage objectif du reportage :

- L’ambition littéraire des journalistes

- La forte contrainte des propriétaires de journaux et des autorités

Il est clair que par la variété et la qualité de ses services, l’AFP allège la charge des journaux et favorise leur tendance à analyser l’actualité de manière réflexive au détriment de la collecte des faits. Seule la commission de la carte d’identité professionnelle des journalistes (CCIPJ) institue en 1936 est habilitée à délivrer une carte professionnelle qui est devenu au fil des ans le signe quasi unique de la reconnaissance professionnelle. En 1965, on comptait 9.990 cartes professionnelles, en 1980 il y en avait 16.600, en 1990 c’est 26.600, en 2000 on en avait 32.700 et aujourd’hui on compte 37.286.

Cette commission paritaire composée à moitié de syndicat et pour moitié de représentants de syndicats et pour moitié de représentants d’éditeurs, ne dispose d’aucun pouvoir de sanction de membres de la profession. En réalité le journalisme recouvre une pluralité d’activités qui l’empêche de constituer un groupe homogène et unifié. La profession est irrémédiablement ouverte et le restera puisque « les démocraties libérales ne reconnaitrons jamais aux journalistes l’exclusivité de la liberté de parole » (Francis BALLE – économiste des médias).

Quelques points à retenir :

➢ La féminisation de la profession :

On comptait 31% de femmes en 1990, elles sont actuellement 44% en 2012.

➢ Le vieillissement :

23% des effectifs avaient moins de 30 ans en 1990, ils ne sont plus que 14% à l’heure actuelle. Dans le même temps, les plus de 50 représentaient 11,5% en 1990, et ils sont 21,5% à l’heure actuelle.

➢ Les journalistes sont de plus en plus diplômés :

A l’heure actuelle 40% ont un BAC+4, 18% un BAC+5 et 10% au delà

➢ Augmentation du nombre de pigistes :

Ils étaient 15% en 1990 et 18,7% à l’heure actuelle

➢ Un taux de chômage relativement faible :

Il est de l’ordre de 4,8% actuellement

➢ Une augmentation du nombre de journalistes cadres :

C’est à dire qui exercent des responsabilités rédactionnelles et de gestion. Cela s’explique car il y a moins de journalistes, donc les restants tiennent des postes plus haut gradés.

➢ Faible évolution dans la distribution des journalistes par catégorie de média :

72,8% travaillent dans presse écrite, 12,3% à la télévision, 8,5% à la radio, 6% dans les agences de

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