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Toxicomanie: Une Perspective Sociologique

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Par   •  29 Mars 2017  •  Dissertation  •  3 033 Mots (13 Pages)  •  1 016 Vues

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ROUX BÉLAIR Jonathan

Problème d’adaptation et société

387-4B3-VI

Toxicomanie : Une perspective sociologique

Travail présenté à M. Jacques Langelier

Département de psychologie

Cégep de Victoriaville

Le 13 mars 2017

 Les drogues sont omniprésentes dans nos vies, et ce depuis la nuit des temps. Du simple travailleur qui a l’habitude de prendre un café le matin et une bière en soirée, en passant par l’adolescent qui expérimente avec le cannabis lors de soirées, de l’accidenté consommant des opioïdes pour contrôler sa douleur jusqu’aux shamans d’Amérique latine qui consomme des hallucinogènes à des fins religieuses, tous on une relation avec les psychotropes. Celle-ci est en général relativement saine, c’est-à-dire qu’elle n’affecte pas négativement les multiples sphères de la vie de ces gens, qui utilisent les drogues comme des outils, que ce soit à des fins récréatives, thérapeutique, spirituelle ou même de production. Cependant cette interrelation entre humains et molécules chimiques peut devenir problématique lorsque ces derniers, pour des raisons variées, en perdre le contrôle au profit de celles-ci. On parle alors de toxicomanie, que le dictionnaire Larousse en ligne définit comme telle; «Habitude de consommer de façon régulière et importante des substances susceptibles d’engendrer un état de dépendance psychique et/ou physique». Le même outil définit le terme dépendance comme «Assujettissement à une drogue, substance toxicomanogène, se manifestant lors de la suppression de cette dernière par un ensemble de trouble physique et/ou psychique». On peut donc conclure que la toxicomanie survient lorsqu’un individu consomme de façon répétée une ou plusieurs substances et qu’il présente des troubles physiologiques et/ou psychologiques lorsque, pour une raison où une autre, il n’a pas accès à celles-ci. Selon moi il existe deux types de toxicomanes, soit le fonctionnel et le non fonctionnel. Le premier, soit le type un, se définit comme étant une personne dont la consommation prend le dessus sur une où plusieurs sphères importantes de sa vie, c’est-à-dire, que sa relation avec le ou les psychotropes qu’il consomme nuit à sa qualité de vie en empiétant sur un ou plusieurs aspects vitaux de celle-ci. Comme exemple typique, on peut penser à un alcoolique qui perd son emploi et/ou sa femme en raison de comportements engendrés par son abus d’alcool. Le deuxième type, le type 2, est un individu qui, bien que répondant à la définition de «toxicomane» mène une vie fonctionnelle, c’est-à-dire, que sa consommation répétée et son état de dépendance ne nuit pas directement aux diverses sphères de sa vie. Comme exemple typique on peut penser à un représentant, ou même à un étudiant, consommant des stimulants sur une base régulière afin d’améliorer sa performance professionnelle ou académique. Bien entendu, la consommation de ceux-ci peut également déraper et transformer ces derniers en toxicomanes de type 1. La grande différence entre les deux types se situe au niveau des effets néfastes de leur consommation, celle du premier est évidente et quasi immédiate alors que celles du deuxième sont plus subtiles et portent sur leur futur, citons en exemple les maladies que leur consommation à long terme peut engendrer. Le présent document analysera la problématique de la toxicomanie avec une perspective sociologique et une approche multidisciplinaire, en premier lieu il fera le constat de la situation au Québec pour ensuite analyser les causes et mécanismes de la toxicomanie en empruntant tour à tour un point de vue sociologique, psychologique et neuropsychologique tout en expliquant certaines théories que ces disciplines offrent pour expliquer ce phénomène.

  Au Québec, la consommation de psychotropes, particulièrement de l’alcool et du cannabis est une pratique courante dans l’ensemble de la démographie, quoiqu’il existe des variations significatives selon l’âge le sexe[1]. Selon un rapport de l’Institut de la statistique du Québec, 45,6 % de la population âgée de 15 ans et plus a déjà consommé du cannabis, soit 51,8 % des hommes et 39,6 % des femmes[2]. Les chiffres sont encore plus impressionnants du côté de l’alcool, un autre rapport du même institut stipule que 69 % de la population âgée de 12 ans et plus sont des buveurs réguliers, c’est-à-dire qu’ils en consomment au moins une fois par mois, toujours avec le même écart de plus ou moins 15 % en faveur des hommes[3]. Pour ce qui est des autres drogues, les données statistiques sont plus difficiles à trouver et encore plus à recenser, notamment parce que le tabou social les concernant est plus prononcé et parce que leurs utilisateurs vivent souvent en marge de la société. Il existe toutefois quelque chiffre intéressant, 6,3 % de la population québécoise âgée de 15 ans et plus ont consommé de la cocaïne au moins une fois dans leur vie[4], 3,7 % de l’ecstasy[5], 0,5 % de l’héroïne[6] et 8,9 % des drogues hallucinogène, tel le LSD[7]. Parmi ces utilisateurs, il a été estimé, en 2008, que 8,7 % développaient un problème de toxicomanie pour l’alcool et 2,7 % pour les drogues dites illicites. Pour ce qui est des médicaments de prescription psychoactifs, une étude réalisée en 2012 révèle que 24,1 % de la population québécoise âgée de 15 ans et plus en consomme et que 6,3 % affirment en abuser pour leurs effets récréatifs[8]. 

 

 En regardant ces pourcentages, il est facile de se dire que la problématique de la toxicomanie est insignifiante. Cependant, en les remettant dans leur contexte, une autre interprétation apparaît. Si on additionne les pourcentages d’individu développant une problématique avec l’alcool et les drogues illégales, je sais, ce n’est pas très scientifique, ça donne toutefois une estimation, on obtient tout de même 11,4 % de la population des 15 ans et plus ayant un problème de dépendance aux drogues, soit plusieurs centaines de milliers d’individus. De plus, ce chiffre ne tient pas compte de la dépendance aux médicaments de prescription ni du fait que les utilisateurs de drogues illicites sont mal représentés dans les sondages. 

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