Problèmes des pêcheurs du lac Turkana
Commentaire de texte : Problèmes des pêcheurs du lac Turkana. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar tynyury • 27 Janvier 2015 • Commentaire de texte • 515 Mots (3 Pages) • 766 Vues
KALOKOL, 11 juin 2012 (IRIN) - Le site de débarquement de Kalokol, situé dans la région du Turkana au nord-ouest du Kenya, devient une véritable ruche lorsque le poisson arrive. Les poissonnières se bousculent pour faire des affaires : elles achètent des poissons de petite taille qu’elles vendront ensuite sur le marché local, tandis que les intermédiaires s’empressent de charger les plus belles prises dans leurs véhicules.
« Il n’y a pas d’installation de stockage, donc ils [les pêcheurs] attendent pour vendre leur poisson aux courtiers … Les pêcheurs transportent juste le poisson jusqu’à la berge », a dit à IRIN James Eregor, un exploitant de bateau de pêche du lac Turkana.
Bon nombre de courtiers, qui ont souhaité ne pas être pris en photo, sont venus de Kitale, à environ 300 km au sud – un trajet qui peut prendre plusieurs jours en raison du mauvais état de la route, mais les profits peuvent être importants, car une assiette de poisson servie dans un restaurant typique de Nairobi peut coûter l’équivalent de 4 à 6 dollars.
« Nous vendons le kilo de poisson entre 40 et 50 shillings [entre 48 et 60 cents]. La perche du Nil se vend plus cher [environ 1,68 dollar le kilo], mais les grossistes gagnent bien plus d’argent », a dit David Koiya, un pêcheur. « S’il y avait un marché au poisson, des installations de stockage frigorifique et une route en bonne état, les pêcheurs locaux feraient des profits ».
Le manque d’installations force les pêcheurs du lac Turkana à vendre leurs prises rapidement.
« Le poisson que nous pêchons ici est mangé, il n’est pas destiné à la vente. Si ce poisson n’est pas vendu aujourd’hui, nous le jetterons dans la nature », a dit Paul Lopotio, un pêcheur, à IRIN.
Les coûts d’exploitation sont importants. « Chaque mois, je dois changer de filet. Ensuite, je paye les personnes qui m’aident à pêcher ; j’achète du carburant et je paye le propriétaire du bateau », a expliqué M. Lopotio.
« Lorsqu’il y a du vent, il nous arrive de ne rien pêcher, alors les enfants se couchent le ventre vide. Il n’y a pas d’autre activité ici ; le poisson est la nourriture de base et sa vente nous permet d’acheter d’autres produits alimentaires.
« Lorsqu’il pleut, il est difficile de faire sécher le poisson au soleil sur le marché local, alors il finit par pourrir ».
Les pêcheurs du lac Turkana sont dans la même situation que les pêcheurs du Kalokol. Sur la plage d’Eleyi, par exemple, le pêcheur Michael Lokotor dit : « Avant, il y avait un marché au poisson, mais il a fermé il y a cinq ans. Pour l’instant, nous séchons le poisson au soleil avant de le vendre à un grossiste qui vient de Kalokol en bateau ».
Le mauvais état des routes de la région du Turkana, qui est caractéristique d’une grande partie de la région du nord du Kenya, rend l’accès aux marchés difficile dans cette région où les moyens de subsistance sont limités et où la pauvreté sévit.
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