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Le civisme est-il une valeur dépassée ?

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Par   •  20 Octobre 2016  •  Dissertation  •  2 181 Mots (9 Pages)  •  3 330 Vues

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Incivilités : cités en feu ; le civisme est il une valeur dépassée ?

        La violence des élèves dans les établissements scolaires, phénomène croissant vécu par nombre de professeurs, a été étudié par le professeur de psychologie de l'adolescent Pierre G.GOSLIN dans une revue intitulée « Les enseignants face aux élèves ». Ce professeur a relevé que ces actes sont le signe d'une véritable crise à l’école qui est manifestement transposable à plus grande échelle qui est celle de la société. Véritable preuve d'une fracture sociale, il est important de bien cerner les termes d'incivilité et de civisme sur lesquels notre sujet nous amène à porter une véritable réflexion.

        À ce titre, l'incivilité peut être définie comme une déviance, un comportement qui ne respecte pas l'ensemble ou une partie des règles de vie instaurées dans une communauté, telles que le respect d'autrui, la politesse ou la courtoisie. Le civisme quant à lui procède du respect, du dévouement et de l'attachement du citoyen pour son pays. Maintenant que nous avons cerner les termes sur lesquels notre réflexion va se poser, il faut nous interroger sur une possibilité dont il faut préciser le sens

        À en juger par les actes d'incivilité qui se présentent tous les jours, est-ce bien d'actualité de considérer le civisme comme dépassé ? Ce concept, issu de l'agrégation des bonnes conduites citoyennes qui aide notre société à être respectable et respectée est-il en voie de disparition ? Le renoncement au dévouement des individus pour leur pays a-t-il pris le dessus de façon à ne laisser place qu'à des incivilités ? Ces dernières représentent-elles la majorité des comportements de notre société ?

        À l'heure où l'actualité brûlante regorge d'événements relatant les mœurs de la collectivité, amenant à penser que le civisme est une notion en voie d'obsolescence, ne peut-on pas considérer que cette valeur, au lieu de disparaître, se transforme ? Atteint-elle un point de non retour ?

        Il s'agira pour y répondre d'aborder les contours de cette vaste notion, pour ensuite traiter un aspect plus négatif : son déclin qui nous le constaterons, se trouve désormais dans bon nombre d'esprits. Mais il ne faut tout de même pas laisser de place à cette généralité qui occupe les pensées de nos concitoyens, ce que nous analyserons dans un dernier temps.

        

I – Le civisme est une valeur en perte de vitesse

        Le civisme n'est pas un mot présent dans les paroles de la majorité des citoyens et encore moins notre jeune génération. Quelque peu oubliée ou mal apprise, il est nécessaire d'en préciser la substance pour en aborder les différentes tonalités.

 

A – Le civisme : une notion polysémique

        Il est difficile de cerner ce qu'est le civisme au sens propre du terme dans une société en constante mutation. Notion d'essence républicaine, elle représente une conscience politique, qui implique la connaissance de ses droits et ses devoirs en tant que citoyen envers la collectivité, mais aussi une conscience morale, un dévouement du citoyen pour son pays, qui est transmis de génération en génération au même titre que d'autres valeurs à l'instar de l'amitié, la sincérité, ou l'écologie en pleine expansion. Au delà même de la conscience, c'est une responsabilité que l'humain possède envers l'espace public dans lequel il intervient. H.Arendt évoquait d'ailleurs le fait que la volonté commune d'agir ensemble naissait de la conjonction des responsabilités personnelles.

Ainsi compris, l'homme en bon citoyen doit être capable d'assumer ses responsabilités vis-à-vis de la collectivité. De l'homme doit émaner une volonté individuelle de servir les lois, les règles ainsi que les normes qui régissent l'espace socio-politique dans lequel il interagit avec ses concitoyens de manière à rendre ce milieu plus sain et responsable. Sans cette volonté, les citoyens entraînent la société dans un dépérissement sociétal qui donnera naissance à l'incivisme à caractère protéiforme.

B – Un large panel d'incivilités offert par les comportements anti-civiques

        C'est sous cette qualification que la conscience politique, morale et citoyenne atteint sa limite pour laisser place aux incivilités. Loin de l'idée de Platon qui évoquait « L'Homme beau et bon », les hommes ont de plus en plus de difficultés à vivre ensemble. Cela se traduit par les différentes incivilités qui se retrouvent dans bien des domaines, passant par différents degrés de dangerosité à l'instar des dégradations, des casses, simples vols ou encore des tags. Les incivilités possèdent un champ de progression très vaste.

Dans le monde politique par exemple, les citoyens se livrent au phénomène de l'abstention qui soit dit en passant atteint des taux records aux diverses élections qui vient ponctuer la vie démocratique. À titre d'indication, ce taux a atteint 50,02% pour les élections départementales de 2015 selon Europe 1. A cela s'ajoute l'effondrement de l'engagement politique et le délitement des courants d'opinions, qui sont aussi une forme d'incivilité, vécus comme la perte du sens civique, qui se traduit par le renoncement à ses droits.

Sur un plan écologique, bien que la Charte de l'environnement de 2001 ait qualifié les citoyens d' « écologiquement responsable », ces derniers ne prennent pas ce rôle très à cœur dans la majorité des cas. Les politiques eux-mêmes font face à des dilemmes et se retrouvent à bafouer les droits de la nature au bénéfice de quelques emplois conservés. La décision de M.VALLS concernant l'usine des Boues rouges en est un parfait exemple.

        L'incivisme se retrouve ainsi dans tous les domaines, chez toutes les personnes, ce qui peut s'expliquer par une négation ou une simple inconscience de ce qu'est le civisme. Mais le plus inquiétant se situe dans le bilan général qui fait état d'une préférence des citoyens à jouir de leurs libertés personnelles plutôt que de s'adonner à des tâches citoyennes qui se font rares. Désormais, les politiques tirent la sonnette d'alarme sur les comportements déviants.

C – Le constat alarmant de sa tendance à la désuétude

        L'actualité fait sans cesse remonter les comportements anti-civiques, ce qui amène le fossé entre les incivilités et le civisme à proprement parler à se creuser. Il est indéniable que la courbe du civisme suit les comportements des citoyens qui, bien que conscients de leurs droits et devoirs, oublient ce qu'est le civisme, entraînant la perte de cette valeur. En effet, les parents qui ont pour habitude d'inculquer les valeurs aux enfants délèguent ce devoir à l'école, à qui il revient ce rôle sensibilisateur. La famille ne joue plus son rôle formateur et éducateur. Les valeurs ne se transmettent plus de génération en génération ou, tout au moins, cette transmission se fait plus rare.

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