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La peine de mort

Discours : La peine de mort. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  28 Mars 2022  •  Discours  •  819 Mots (4 Pages)  •  315 Vues

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Après 200 ans de débats idéologiques et malgré une opinion publique grandement défavorable, la peine de mort est abolie en France en 1981 sous l’impulsion du garde des sceaux Robert Badinter.

A travers un discours retentissant contre une «justice qui tue» la peine de mort est enterrée, retirant ainsi le droit à la société de supprimer la vie en réponse à un crime impardonnable.

Cependant, en 2020, un sondage diligenté par l’institut IPSOS pour le journal « Le Monde » révèle que 55 % des Français seraient favorables au rétablissement de la peine de mort.

Les motivations des anti-abolitionnistes sont principalement fondés sur la notion d’exemplarité de cette peine qui, en plus d’un blâme irrévocable, serait un modèle sur lequel prendraient appui à la fois l’Homme et la société.

Rien n’est plus effrayant que la mort. A la fois humiliante et menaçante, la mise à mort semble donc être le parfait épouvantail censé détourner de toutes velléités criminelles.

Le verdict de la peine de mort caractérise avant tout une punition mortifiante ; celle de la décision du rejet définitif d’un individu par ses paires pour les fautes qu’il a commises. Fautes qui l’ont faites passer du statut d’humain à celui d’inhumain. Indigne de vivre parmi les Hommes. Indigne de vivre tout court. Or, il est peut-être un père aimant, un fils adoré, un mari dévoué et tout ceci, malgré l’ignominie de ses actes, ne changera pas. L’Homme n’est pas un monstre, seuls ses actes sont monstrueux.

D’autre part, seule la menace d’un châtiment implacable serait dissuasive et éviterait ainsi la commission de crimes et de délits. Toutefois, la peur du zéro n’empêche pas la tricherie, la crainte du retrait de permis de conduire ne détourne pas du verre de trop, la promesse de l’enfer ne garde pas éloigné du pêché.

Les crimes, s’ils ne sont pas prémédités et donc orchestrés afin d’optimiser les chances d’échapper à la justice, sont le fruit de pulsions imprévisibles échappant à toute raison. En réalité, seule la complète certitude d’être confondu peut distraire de la faute, peu importe la sanction encourue : l’Homme, ainsi que le crime, sont irrationnels. Et que dire des terroristes rompus de toutes façons à mourir pour leurs opinions ?

La peine de mort concilie donc ce qui ne peut l’être en pensant l’homme comme étant à la fois inhumain et rationnel.

Au niveau sociétal, l’application de la peine de mort vise à assurer une réponse forte à ce qui choque mais aussi à se prémunir d’une nouvelle menace en éliminant tout risque de récidive.

Avec les exécutions publiques pratiquées jusqu’en 1939, le dessein était aussi de rassurer une population scandalisée par un drame. De montrer que la société agit, règle un problème qu’elle ne saurait tolérer plus longtemps. Qu’elle tire la chasse sur l’inadmissible. Toutefois, ce semblant de reprise de contrôle n’est qu’un leurre visant uniquement à apaiser l’émoi d’un peuple, victime indirecte de l’ inacceptable… préférant, par facilité, supprimer le criminel plutôt que de chercher à supprimer le crime. Cette démonstration par l’absurde, de tuer pour faire respecter l’interdiction de tuer, donne une sorte de respectabilité à la

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