La Société De Consommation
Mémoires Gratuits : La Société De Consommation. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lolom • 19 Mars 2013 • 1 007 Mots (5 Pages) • 972 Vues
G comme Goinfrerie ? (deux points de vue sur la société de consommation)
1/Rémi Stéfani
J’entends ici et là qu’il faut « relancer » la consommation. Tous les politiques ou presque s’y mettent, à droite comme à gauche. Notre ministre des finances elle-même suggérait il y a peu d’autoriser les soldes toute l’année afin « d’inciter le client à entrer plus souvent dans les magasins ». Et comme la semaine n’y suffira sûrement pas, on parle d’autoriser les magasins à ouvrir le dimanche.
L’Allemagne a déjà rejoint le camp de ceux qui ne supportent pas le repos dominical. Quant aux Etats-Unis ou l’Angleterre, nos modèles en matière de dynamisme économique, il y a bien longtemps qu’ils sont entrés dans l’ère du 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. Un bon consommateur est un consommateur qui ne dort jamais!
Le plus étonnant dans cette affaire, c’est que personne ne semble se poser une question toute simple et pourtant essentielle:
De quoi avons-nous besoin ?
Au sortir d’une période — Noël — où notre principal problème était de trouver quoi offrir à des personnes qui ont déjà tout, et dans un pays où la principale activité culturelle consiste à aller visiter l’hypermarché du coin, on nous demande d’acheter encore, et toujours plus.
Alors, que vais-je bien pouvoir acheter pour rester le citoyen modèle que j’ai envie d’être ?
Vais-je acheter une voiture de plus pour la laisser stationnée, histoire de consommer du crédit, du parking, de l’assurance, de l’entretien ? Vais-je rouler sans but pour consommer de l’essence, des pneus, des péages ? Vais-je manger deux fois plus au grand dam de ma surcharge pondérale? Vais-je changer de machine à laver pour une plus belle, d’ordinateur pour un plus gros et agrandir mes placards pour pouvoir doubler le nombre de chemises que je ne mets jamais ? Ou vais-je téléphoner à des personnes que je ne connais pas pour redonner le sourire à Orange et SFR ?
Le chanteur Jean-Louis Murat parlait dans une récente interview au Monde de l’attitude des internautes — selon lui des goinfres — qui bourrent leur ordinateur de milliers de morceaux de musique qu’ils n’écoutent jamais.
On nous demande aujourd’hui de faire la même chose pour le reste. Et pourquoi ? Pour soutenir l’économie et l’emploi, nous dit-on, comme si la relation de cause à effet paraissait d’une évidence absolue.
Que cette frénésie de consommation apporte ou non quelque chose à notre bien-être n’est pas le problème. Que nous ayons besoin ou non de ce que nous achetons n’est pas la question. La machine à consommer est en route et nous devons l’alimenter. Sinon, gare à nous !
Sachant qu’un euro investi en 2007 doit, sous peine de marasme économique, générer quinze ou vingt centimes de profit fin 2008, l’entreprise et le « marché » sont soumis à une loi qui n’accepte aucune dérogation : faire plus que l’année précédente. La stagnation est LE péché mortel et la consommation est le combustible indispensable à l’alimentation de cette tornade monétaire, qui semble condamnée à s’effondrer si elle ne grossit pas.
Travailler
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