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Fiche de lecture

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Par   •  10 Avril 2018  •  Fiche de lecture  •  3 282 Mots (14 Pages)  •  1 897 Vues

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FOURRIER Marina[pic 1]

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- FICHE DE LECTURE -

Titre du livre : Au cœur des autres. Journal d'un travailleur social

Auteur : Xavier BOUCHEREAU                         

Éditeur : Éditions Sciences Humaines        Collection : Accent Aigu

Date d'édition : 14/11/2013                Nombre de pages : 156

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L'AUTEUR : 

Xavier Bouchereau, 44 ans a passé dix années en tant qu'éducateur spécialisé

dans un service de protection de l'enfance en milieu ouvert à Nantes, avant de

devenir chef de service dans différentes structures, et consultant.

Il est aujourd'hui chef de service au sein d'une ADPS de Loire Atlantique.

Depuis dix-huit ans il remplit des carnets, il a commencé par des petites notes,

il y appose ses ressentis, émotions et situations vécues, sans être complètement dans l'émotionnel ou le rationnel. Il s'équilibre grâce à ses écrits, c'est pour lui une forme d'introspection.

Il a débuté par des articles pour revues spécialisées puis il a rédigé un premier livre « Les non-dits du travailleur social » en 2012, sous forme de dialogues et de vignettes cliniques, où il allie théorie et pratique. Puis en 2013 les Éditions Sciences Humaines lui ont soumis l'idée de compiler des morceaux d'histoires. Il a alors repris ses carnets pour écrire « Au cœur des autres ».

Xavier Bouchereau a pour projet de s’intéresser à la façon d'associer méthodologies, éthique et clinique, et de donner un deuxième volet d' Au cœur des autres.

RÉSUMÉ :

Au cœur des autres est le recueil d'une soixantaine d'instantanés de vie de Xavier Bouchereau lors de ses dix années d'éducateur spécialisé. Ce sont des rencontres avec l'histoire de personnes en souffrance qui mettent en danger leur(s) enfant(s).

On sent l'auteur évoluer au fil des pages, on comprends ses changements de regard. Il commence son ouvrage en racontant ses débuts , le lecture de rapports à sa prise de fonction et termine par la fin de son emploi d'éducateur spécialisé à Nantes, pour devenir Chef de Service à St Nazaire.

Cet ouvrage peut être lu par tout le monde, il montre à toute personne ce qu'est le métier d'éducateur spécialisé dans la protection de l'enfance et peut permettre à ceux qui veulent devenir travailleurs sociaux de se faire une idée plus précise du métier, comment travaille un éducateur spécialisé, avec quelles compétences mais aussi quelles failles, le tout en lien avec notre société.

EXTRAITS ET APPRÉCIATIONS PERSONNELLES :

Alcoolisme, drogue, solitude, souffrance, médias, handicap, illettrisme, maltraitance, misère, violence, manque de repères, distances, honte, colère, foi, croyance, maladie, perte, valeurs, pauvreté, éthique, morale, joie, bonheur.... Ceci est une petite partie de la longue liste de mots qui me sont apparus à la lecture de ce livre.

Page 9 << ce métier ne peut pas vous laisser indifférent. Il vous bouscule, renverse vos certitudes les plus solides sur la nature humaine […] La protection de l'enfance soumet les professionnels à toutes les émotions, elles sont notre allié le plus fidèle, et notre ennemi le plus implacable. >>.

Ce qui a en premier lieu attiré mon attention c'est la diversité des situations, des sentiments, des problèmes et le repositionnement constant que peut rencontrer un éducateur spécialisé en poste dans une structure auprès d'enfants, d'adolescents et de leur famille, au sein de la société dans laquelle nous vivons aujourd'hui.

Certaines situations ont fait écho à ma propre vie, à mon entourage amical ou familial, ou encore à mes anciens emplois.

Dans ma lecture j'ai également trouvé beaucoup de conseils et un « savoir-faire » qui me paraissent inéluctable dans la conception que j'ai de mon futur métier de moniteur.

                -Éducateur, un accompagnement aux bases modulables :

Page 15 << C'est ici dans cet univers sordide, qu'elle élève sa fille de cinq ans, […] Comment parler d'éducation à cette mère quand c'est sa dignité qui l'a quittée ? Comment lui parler d'hygiène, de règles quand tout désir a fuit les lieux et les corps […] Un mur invisible nous sépare.>>

Plusieurs questionnements se sont posés grâce à ce passage, déjà « comment accompagner au mieux les familles pour pouvoir par la suite aider les enfants ? » Pour moi je pense qu'il faut comprendre l'autre, s'approcher de ce qu'il ressent pour pouvoir aider. Nous devons constamment adapter notre manière de penser l'éducation en fonction de la façon de vivre des familles. Je présume que l'on doit entrer dans leurs mondes, quelque soient les problématiques, tout en laissant le « mur invisible » entre nous afin de ne pas être absorbé par ces mondes. J'imagine qu'il faut avant tout prendre en compte l'environnement, la réalité physique et psychique pour accompagner au mieux.

Page 31 <<Un accompagnement pour ne pas être tyrannique, pour ne pas se figer et devenir un savoir qui s'impose mais demeurer une écoute qui se propose doit toujours être bousculé, interrogé, réorienté,contesté et même troublé par les aléas du rapport à l'autre, par ce que l'autre nous livre, par ce qui résonne en chacun d'entre nous, professionnels et usagers.>>.

Chaque personne et/ou famille a son histoire, son vécu, avec quoi il faut composer pour avancer. Il faut tisser une relation. Quand je travaillais en Maison d'enfants à caractère social, j'ai souvent entendu parler de la fameuse « bonne distance »à tenir, j'ai toujours personnellement pensé que l'on ne pouvait pas juger une distance comme bonne ou mauvaise, pour moi c'est au cas par cas. Xavier Bouchereau m'a confortée dans cette pensée

Page 28 <<Dès mes premiers pas dans ce métier, j'ai acquis la conviction que la bonne distance éducative n'existe pas. C'est une notion trop vague, trop réductrice.>>

J'ai la volonté d'aider les personnes qui n'ont pas eu les bonnes cartes en main à la distribution, j'ai la certitude que tout peut évoluer avec le temps. On m'a parfois reproché, au travail comme dans ma vie privée, de trop m'investir pour aider les autres, de parfois me dévoiler sur mon vécu, mais je crois que pour investir pleinement notre métier il faut de temps à autre composer avec ce que l'on est et ce que l'on a été.

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