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Est-ce fondée l'obligation d'avoir une postérité?

Mémoire : Est-ce fondée l'obligation d'avoir une postérité?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  9 Mai 2012  •  551 Mots (3 Pages)  •  1 163 Vues

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Historique du concept philosophique

Le philosophe Hans Jonas a posé dès 1979 la question de savoir si l'obligation d'avoir une postérité avait besoin d'être fondée :

« Puisque de toutes façons existeront des hommes à l'avenir, leur existence qu'ils n'ont pas demandée, une fois qu'elle est effective, leur donne le droit de nous accuser nous, leurs prédécesseurs, en tant qu'auteurs de leur malheur, si par notre agir insouciant et qui aurait pu être évité, nous leur avons détérioré le monde ou la constitution humaine. Alors qu'ils peuvent tenir pour responsable de leur existence seulement leur géniteur immédiat (et que même là ils ont seulement droit à la plainte s'il y a des raisons spécifiques permettant de contester leur droit à avoir une progéniture), ils peuvent tenir des ancêtres lointains pour responsables des conditions de leur existence. Donc pour nous aujourd'hui », le droit qui se rattache à l'existence non encore actuelle, mais pouvant être anticipée, de ceux qui viendront plus tard, entraîne l'obligation correspondante des auteurs, en vertu de laquelle nous avons des comptes à leur rendre à propos de nos actes qui atteignent les dimensions de ce type d'effets. »1

Hans Jonas identifie un danger psychologique dans la promesse de prospérité et souligne que le progrès scientifique a un prix2. Lucide sur les dangers de la technologie, il est conscient des limites de tolérance de la nature, concernant le problème de la nourriture, de la matière première et de l'énergie à l'échelle mondiale, et préconise un progrès avec précaution3. De ce point de vue, il est à l'origine du principe de précaution.

Hans Jonas voit dans les parents et les hommes d'État deux modèles essentiels sur lesquels se fondent le principe de responsabilité.

L'idée de responsabilité envers les générations futures a également été exprimée par le philosophe allemand Dieter Birnbacher, à la suite de son travail entamé en 1980 sur le thème « éthique et écologie »4.

L'idée des responsabilités et des devoirs de l'humanité envers les générations à venir apparaît explicitement dans l'encyclique Centesimus annus de Jean-Paul II (1991) :

« Dans ce domaine (la question de l'écologie), l'humanité d'aujourd'hui doit avoir conscience de ses devoirs et de ses responsabilités envers les générations à venir. »5

Débat sur la place des générations futures dans la définition du développement durable

Selon le philosophe camerounais Ebénézer Njoh-Mouellé, la place attribuée aux générations futures dans la définition du développement durable cantonne les catégories défavorisées des générations des temps présents dans leurs conditions de vie marquées par des inégalités criardes dans la répartition des produits de la croissance. Cette définition tend à mettre l’accent sur le facteur quantitatif du développement à travers l’invitation à ne pas exploiter toutes les ressources naturelles, mais n'est pas accompagnée d’une vision qualitative qui aurait consisté à définir les principes d’une qualité

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