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Le principe de laïcité à travers le débat portant sur le voile.

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Par   •  17 Avril 2016  •  Dissertation  •  3 602 Mots (15 Pages)  •  854 Vues

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Le principe de laïcité à travers le débat portant sur le voile

« La laïcité, c'est la disponibilité universelle du patrimoine humain, c'est la loi qui veut que chaque homme soit maître de son bien et que son bien se trouve partout où il y a des hommes » Robert Escarpit, 1961.

La laïcité est un principe fondamental de la république française. Pierre angulaire de la séparation de l’Etat par rapport à l’Eglise, qui était un pilier de l’Ancien Régime, elle a permis à la société française de renforcer l’idée républicaine tout en préservant la croyance religieuse des individus. Cette dernière a entraîné un effacement progressif de l’influence des Eglises au sein de la nation française tout en préservant leur existence. Mais la montée progressive de l’Islam et de certaines de ces pratiques a eu pour eu pour effet une réaffirmation du principe de laïcité par les politiques.

Le voile est un des signes religieux renvoyant à l’Islam. Il n’est pas exclusif à cette religion et  a été utilisé durant de nombreux siècles par les chrétiens et les juifs. Pour autant, en raison de la multiplicité des visions politiques, il est apparu une confrontation entre le voile et le principe laïc de la République.

Il conviendra de comprendre de quelle manière la laïcité s’exprime-t-elle en France à travers l’interdiction du voile.

Nous verrons dans une première partie l’existence d’une volonté de limiter les influences religieuses sur les institutions républicaines à travers la loi (I), et dans une seconde partie que cette dernière est soumise à des influences politiques et sociales.

I – Une volonté de limiter les influences religieuses sur les institutions républicaines

  1. Une restriction qui prend sens dans l’école républicaine

Il n’y a pas eu, contrairement au cas du voile intégral – ou burqa -, de loi spécifique et dirigée sur le voile partiel, -ou Hijab-. En effet, on retrouve dans le code de l’éducation la loi de 2004, appelée communément la « loi de la laïcité à l’école », et plus particulièrement l’article 141 qui dit « Dans les écoles, les collèges et les lycées publics, le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est interdit. (…)» . Cette loi trouve son fondement en plusieurs points, tout d’abord la loi de la séparation des Eglises et de l’Etat de 1905, qui instaure le principe de laïcité en France. Cette loi a pour but de diminuer la voix de l’Eglise catholique au sein du gouvernement, ainsi que l’autorité qu’elle exerçait grâce à ses sujets. On retrouve alors dans les discours de l’époque la question de la laïcité de l’école. Cette dernière est en effet le lieu d’éducation des citoyens en devenir. Or, la religion ne peut être influente là où la raison doit forger les esprits. La seule vérité que ces nouvelles générations doivent accepter est celle d’un enseignement laïque où les faits sont rationnellement prouvés et détachés de quelque avis qui appelle à la religion. On retrouve donc cette volonté de détachement dans la loi de 2004. Cependant, comme précisé plus tôt, cette loi n’est pas dirigée exclusivement contre le voile mais interdit d’afficher son appartenance religieuse dans un établissement d’enseignement public, et ceci quelle que soit la religion. Il y a une volonté d’égalité des religions vis-à-vis de cette loi, même si certains diront que c’est le débat portant sur le voile islamique qui a posé ce problème de laïcité. Ce sont en effet les polémiques sur le voile soulevées dès les années 1980 qui ont amené Jacques Chirac à créer en 2003 une commission de réflexion sur l’application du principe de laïcité dans la République. Cette commission est surnommée « Commission Stasi », Bernard Stasi en étant le président. La commission Stasi s’est heurtée à différents écueils politiques, en effet certains souhaitent la création de règles strictes à l’encontre des porteurs du voile tandis que l’opposition est favorable à une relaxe pure et simple. Ce conseil propose un texte de loi fin 2003, plutôt court mais complété par quelques textes interprétatifs, le tout constituant l’article 141 du code de l’éducation. Cette loi s’applique uniquement à l’enseignement primaire et secondaire, elle ne concerne ni les parents d’élèves, ni les enseignements dans le tertiaire. Elle n’a pas non plus vocation à interdire le voile islamique (- et les autres signes religieux-) dans d’autre lieu public que celui de l’école.

Cette restriction ne s’applique pas à l’enseignement supérieur. Alors que le milieu de l’enseignement primaire et secondaire un lieu de construction pour les jeunes individus qui la fréquentent, du point de vue social, républicain et religieux, le tertiaire s’adresse quant à lui à des individus « matures », qui possèdent une certaine expérience et qui ont pu profiter d’un environnement éducationnel stérile de toute religion qui leur permet de justifier de l’usage de leur réflexion et de leur enseignement laïc pour se construire en tant qu’individus. Ils sont donc libres d’affirmer leurs croyances et/ou choix religieux propres, d’assumer leurs convictions sans pour autant atteindre la liberté religieuse de son entourage social.

Outre cette loi de 2004, la « Charte de la laïcité dans les services publics et autres avis », mise en place par le décret du 4 avril 2006 impose à tous les agents publics un « devoir strict de neutralité ». Les professeurs étant des agents publics, on peut dire que cette charte poursuit l’affirmation de la laïcité de l’école, autant par les enseignements que par l’enseignant lui-même. Cette charte étend son domaine d’application au-delà de l’école primaire et secondaire, elle concerne tous les enseignants, les fonctionnaires, les députés, …

Cependant, le problème du voile ne se pose pas que dans l’environnement éducatif. En effet, la question d’un certain protectionnisme laïc transcende les différentes sphères de la République.

  1. Un protectionnisme laïc qui s’étend à d’autres sphères de la République

Comme introduit précédemment, la loi qui interdit le port de la burqa en France est plus spécifique. En date du 11 octobre 2010, cette loi interdit la dissimulation du visage dans les lieux publics. Elle répond à un vide législatif que la polémique de la burqa, ou tout autre nom que le voile intégral peut porter, a souligné. Cette loi cependant ne se base ni sur un principe de laïcité, ni de respect des droits de l’Homme. Plusieurs juristes affirment en effet que la burqa est la représentation du refus d’un individu de s’intégrer à la société, un refus de l’autre et du vivre ensemble. D’un point de vue plus simpliste, le port du voile peut être assimilé par certains comme le refus d’une population de s’intégrer dans une autre, cependant cette loi est contestée car elle empêche justement à certaines minorités de profiter d’un droit, celui de respecter leurs croyances et d’appliquer leurs coutumes dans un pays qui ne les partage pas. La loi a fait l’objet de vives controverses, et elle a été plus présentée comme une volonté de transparence des personnes dans les lieux publics, l’argument de la sécurité publique étant souvent mis en avant en raison de certains cas d’attentats dans les pays du Moyen-Orient.

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