Micro Assurance
Rapports de Stage : Micro Assurance. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 30 Juin 2014 • 1 948 Mots (8 Pages) • 1 124 Vues
1. Définition de la micro-assurance
Un sinistre (maladie, décès, accident, catastrophe naturelle) peut provoquer une situation financière grave pour les ménages à faible revenu et les précipiter dans une situation de profonde pauvreté. Lorsque les ménages à faible revenu ne peuvent pas accéder à des produits d’assurance, ils se voient obligés de faire appel à des stratégies alternatives de gestion des risques. Ces stratégies sont souvent inadaptées et insuffisantes et peuvent aggraver la vulnérabilité de ces familles.
Concept
La micro-assurance est l’adaptation de services d’assurance à des populations non desservies par l’assurance classique. En d’autres termes, la micro-assurance s’adresse aux populations à faible revenu du secteur formel ou informel, qu’elles soient issues du milieu rural, urbain ou périurbain.
Les premières initiatives de micro-assurance sont nées au milieu des années 80 avec les mutuelles de santé, mais le terme « micro-assurance » n’est apparu dans la littérature que dans les années 90.
La micro-assurance est un outil qui permet de réduire la vulnérabilité des familles couvertes et de sécuriser leurs revenus. La micro-assurance recouvre une grande diversité de pratiques, que ce soit en termes de produit (vie, santé, etc.), d’acteurs (IMF, compagnie d’assurance, etc.) ou de modalités opérationnelles (elle est parfois liée à d’autres produits).
Quelles différences entre assurance classique et micro-assurance ?
Assurance traditionnelle Micro-assurance
Les clients ciblés sont généralement les classes les plus aisées ou les classes moyennes. Les clients ciblés sont les personnes à faible revenu, exclus de l’assurance traditionnelle.
Les clients ciblés, par exemple les clients corporatifs, sont familiarisés avec l’assurance. Les clients ciblés ne sont pas familiarisés avec l’assurance. Il est donc nécessaire de les sensibiliser. Dans le cas des assurances qui impliquent des organisations communautaires les clients peuvent participer à la conception du produit et du dispositif. Ils sont donc plus sensibilisés aux questions d’assurance.
Les critères de sélection sont nombreux (par exemple des examens médicaux pour des produits vie ou santé). Les critères de sélection doivent être minimaux (par exemple une simple déclaration de santé), tout en permettant de contrôler l’antisélection*.
Eligibilité limitée avec des exclusions standard qui sont fixées dans le contrat d’assurance. La police d’assurance est complexe et difficile à comprendre. Eligibilité limitée avec moins d’exclusions fixées dans la police d’assurance. Ces polices doivent être simples et faciles à comprendre.
Les produits sont conçus à partir des données réelles du marché ciblé. Les expertises actuarielles sont donc basées sur des données fiables. Les données (tables de mortalité, pathologies courantes, etc.) du marché ciblé sont rares ou inexistantes. Cela complique l’application de l’analyse actuarielle.
Le montant de la prime est calculé sur la base de l’évaluation du risque par individu (sauf dans les assurances de groupe, par exemple dans le cas d’assurance d’employés). Le montant de la prime est généralement calculé sur la base d’une évaluation de risque d’un groupe.
Les primes sont collectées en espèces ou à partir de prélèvements directs sur le compte bancaire du client. Le montant est prélevé en une seule fois ou périodiquement. La prime est collectée en espèces ou en nature. Le paiement peut être lié à une autre transaction financière (paiement d’un crédit, épargne, achat, etc.). La fréquence de collecte des primes doit répondre autant que possible à l’irrégularité des revenus des clients.
Les produits sont vendus par vente directe ou principalement par des intermédiaires (agents ou courtiers) agréés par l’autorité réglementaire. Les produits sont souvent vendus par des intermédiaires non-agréés (IMF, chaînes commerciales, fournisseurs de services, etc.). Les produits peuvent aussi être distribués par les membres mêmes de l’organisation (mutuelles) qui ne prennent pas de commission.
Le processus d’indemnisation peut être long et complexe pour les assurés (déplacement d’un expert externe, devis éventuels, etc.) La simplification du processus d’assurance est un défi essentiel pour la micro-assurance (en termes de coût et pour les besoins de compréhension de la clientèle cible).
2. Fonctions de la micro-assurance
La micro-assurance est un service financier basé sur les principes de l’assurance classique. Elle comporte quatre fonctions principales. La répartition de ces fonctions entre les différentes organisations impliquées dans le dispositif d’assurance détermine les modèles institutionnels.
1. Conception de produits
2. Distribution de produits et collecte de primes
3. Portage technique
4. Portage du risque financier
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1. Conception de produits
Cette fonction fait référence à la création de produits d’assurance : couverture, montant de la prime, éligibilité, exclusions, durée de la couverture, projections financières, caractère obligatoire/facultatif, etc.
La caractéristique principale des produits de micro-assurance doit être la simplicité. Le concepteur de ces produits doit prendre en compte les quatre éléments de base pour tout produit d’assurance : l’événement assuré, le montant de la prestation, le bénéficiaire et la durée de la couverture.
La conception de produits de micro-assurance est complexe, non seulement car elle demande d’avoir accès à des données fiables à propos du marché (tables de mortalité, pathologies courantes, dépenses des ménages à faible revenu, etc.), qui ne sont pas toujours disponibles, mais aussi car il est important de limiter le risque moral et la sélection adverse. Pour cela il est nécessaire d’inclure dans le produit des caractéristiques pour limiter ces risques (période d’attente, adhésion en groupe, etc.).
Cette étape nécessite des compétences spécifiques et relève non seulement d’une étude de marché préalable (définition du marché cible, des besoins, de la capacité contributive, segmentation, etc.) mais aussi d’une analyse technique actuarielle, par exemple pour la tarification des produits
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