L'affaire Dreyfus
Commentaires Composés : L'affaire Dreyfus. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar clot • 22 Mars 2013 • 2 088 Mots (9 Pages) • 1 526 Vues
L’affaire Dreyfus.
Comme beaucoup d’affaires judiciaires, elle n’était pas si limpide que ça au départ. Elle est à la fois judiciaire et politique. Elle reste le triomphe de la justice militaire.
La conclusion de l’arrêt du 12 juillet 1906 de la Cour de cassation est remarquable : « Attendu, en cette dernière analyse, que de l’accusation portée contre Dreyfus rien ne reste debout. »
Chronologie :
L’affaire se situe dans un contexte très particulier à la fin du 19ème siècle, après la défaite de 1870. On ne sait pas exactement quels sont à l’époque les buts précis de l’armée française. L’Allemagne qui est une puissance énorme à l’époque avec l’Autriche Hongrie et la France noue des contacts avec la Russie qui conduit à une alliance. La France se dote en parallèle d’un armement de pointe, à l’époque on met en place un canon, le 75 de campagne. C’est à ce moment là qu’un traitre au cœur de l’institution militaire livre des secrets sur cette arme à la puissance ennemie.
Fin septembre 1894, les services des renseignements de l’armée ont la certitude de cette trahison. Toute l’affaire commence par une femme de ménage qui s’appelle Madame Bastian et qui fait le ménage à l’ambassade d’Allemagne (rue Solferino). Madame Bastian est en contact avec les services français. Elle est chargée d’un travail méthodique qui va être utilisé dans la suite de l’affaire Dreyfus. Les officiers du contre espionnage lui demande de rapporter les corbeilles de papier de l’attaché militaire allemand et au lieu de les mettre au feu, elle les ramène au service de contrespionnage. Un jour, on va trouver ce que l’on appelle un bordereau qu’un traitre s’apprête à livre à l’ambassade d’Allemagne. Dans ce bordereau il y a les plans de la prochaine campagne militaire française et les plans du dernier essai du 75 de campagne. Une enquête est lancée. Dans toutes les affaires judiciaires où on aboutit à une erreur, l’erreur est toujours au départ.
L’affaire est simple le bordereau vient de l’Etat Major. L’erreur tragique va être de dire que c’est Dreyfus, un polytechnicien et artilleur. Il est alsacien qui parle parfaitement allemand, donc il a une proximité vis à vis du monde germanique, et il est juif. Ce dernier élément va prendre une importance capitale par la suite. La où les choses vont jouer de façon extrêmement bizarre c’est qu’on va confier l’étude du bordereau à deux hommes qui vont enclencher le processus de l’erreur judiciaire : le commandant du PATY de CLAME et Alphonse BERTILLON. Très vite, en grande partie par la faute de Bertillon le commandant va être sur de la culpabilité de Dreyfus, et va se dérouler une enquête à charge. L’erreur à toujours l’apparence de la vérité. Bertillon est l’inventeur de l’affiche anthropométrique, mis à part durant l’affaire Dreyfus, est quelqu’un de raisonnable toute sa vie. BERTILLON fait une enquête graphologique (alors qu’il n’est pas graphologue) et dit que c’est Dreyfus. Certes, les écritures se ressemblent mais il y avait tout de même des divergences. PATY de CLAM et BERTILLON accuse DREYFUS d’être le rédacteur du bordereau trouvé par madame BERTILLON, la femme de ménage qui avait trouvé le document dans la corbeille.
Le 15 octobre 1994, on convoque Dreyfus au ministère des armées, et le général Mercier convaincu par l’expertise des deux enquêteurs, demande a Dreyfus de venir en civil et le soumette à une dictée, qui est assez proche du bordereau. On se saisit de la lettre et à partir de là on déclare que c’est similaire alors que scientifiquement rien ne permet de l’affirmer. Il est immédiatement arrêté et est emprisonné.
Début novembre, un journal antisémite d’Edouard DRUMONT « la libre parole », le seul journal qui a pour fond de commerce l’antisémitisme, relève l’arrestation de Dreyfus. Drumont ne voit qu’un aspect dans cette enquête, puisque Dreyfus est juif, Dreyfus est un traitre. Tout le monde a oublié le motif de la trahison dans cette affaire. Normalement le motif est toujours l’argent or, Dreyfus vivait dans une certaine aisance.
Le 3 novembre, l’instruction militaire est confiée et l’affaire est transmise au Conseil de Guerre de paris qui est la juridiction militaire qui à l’époque ne comporte que des militaires, des officiers supérieurs, il n’y a aucun magistrat.
Très souvent la presse invente de toute pièce la psychologie du coupable idéal, Dreyfus n’a aucun soutient excepté son frère, bien plus tard Zola parlera de Mathieu Dreyfus qui dès le début soutient son frète. Le premier avocat de Dreyfus, DEMANGE est un pénaliste, un juriste. Dans cette affaire les vrais juristes ne se tromperont jamais. Demange a accès au dossier et ce dossier est concrètement parlant vide, il est donc assez confiant sur le résultat. Simplement le procès qui va s’ouvrir le 19 décembre 1894, va se dérouler à huis clos pour des raisons de sécurité nationale et surtout l’Etat Major fait parvenir un dossier secret au président et l’avocat ne connaitra pas ce secret.
En même temps madame Bastion amène les corbeilles de papier qui contient tout. L’attaché militaire allemand est en liaison avec l’attaché militaire italien. Les deux sont homosexuels et il apparaît qu’ils papillonnent ensemble. On laisse sous entendre que Dreyfus est lui aussi gay. S’ajoute que dans ce dossier secret on commet un faux qui est une pièce « intitulée cette canaille de D… » Créée par un officier français, ce faux représenterait une lettre entre les deux officiers. On convoque alors Dreyfus à la peine maximale le 22 décembre 1894, la déportation perpétuelle sur l’ile du diable, sur la côte de Guyane. A cette époque la peine de mort a été abolie pour les peines politiques. Jean Jaurès et Clemenceau vont regretter que la peine de mort soit interdite pour les traitres du genre.
Le 5 janvier 1895 a lieu la dégradation de DREYFUS dans la cour de l’Ecole militaire. Un adjudant arrache les galons de Dreyfus, brise son sabre et Dreyfus est obligé de défiler devant ses camarades. En 1994 on a supprimé dans le code pénal les peines infamantes. A la suite de cela, Dreyfus est transféré en Guyane. Assez rapidement on s’aperçoit que des irrégularités
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