Pour une médecine humaniste

A une époque où le manque de médecins traitants est au centre des préoccupations, où les

découvertes scientifiques permettent d’espérer vivre toujours plus longtemps, où on s’oriente peu à peu

vers la télé médecine, la question de la place de l’humanisme dans la médecine se pose. La relation

médecin/patient a évolué au fil des années le médecin est-il tourné vers les patients ou s’intéresse-t-il à la

réussite de sa carrière ? Raoul Dautry dans son texte intitulé Métier d'homme, Extrait de l'allocution aux

médecins du Réseau de chemins de fer de l'Etat prononcée le 17 novembre 1929 met en avant le lien

humaniste qui lie le médecin à son patient, une vision positive que partage Luc JACOB-DUVERNET,

dans son article "Médecin, patient : le premier pas ?", Que Choisir Santé (n°32, Juillet-Août 1993). Ceci dit,

l’humanisme n’est pas au cœur des préoccupations de tous. Jules ROMAINS, dans sa pièce Knock,

(1923, extrait de la scène 3 de l'acte III) dénonce avec humour la cupidité du corps médical, portrait négatif

accentué par SERRE, dans son dessin Humour noir et hommes en blanc, (1975). Quant à Alain MINC, il

expose son analyse des dépenses de santé face à une population vieillissante, Machine égalitaire, (1987).

Y-a-t-il une place pour l’humanisme dans la médecine ? Nous tenterons d’apporter un éclairage à cette

question à travers l’analyse de la relation médecin/patient et de l’évolution des pratiques médicales.

La relation patient/médecin a évolué au fil des années. En effet, Luc Jacob Duvernet démontre que

l’on est passé d’une confiance aveugle voire d’une vénération à un échange presque d’égal à égal. Devenu

un consommateur de santé, le patient s’implique dans le diagnostic de santé. Du point de vue du corps

médical, Raoul Dautry présente un professionnel « multi-tâches » qui entre dans l’intimité des foyers

familiaux afin de mieux conseiller les patients et par là-même, jouer un rôle préventif. Au-delà de son

stéthoscope, le médecin endosse le costume de conseiller et d’assistant social. Par contre, d’autres

praticiens peu scrupuleux ne voient dans l’échange avec le patient, qu’un moyen de gagner de l’argent.

C’est cette cupidité que Jules Romain met en scène avec humour à travers son personnage Knock dans la

pièce du même nom. Comment expliquer cette évolution ?

Knock, médecin surtout préoccupé par sa fortune, évolue dans un contexte rural doté d’une

population peu soucieuse de sa santé. Mais au fil du temps et des progrès de la science, les patients prennent

de

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